~Chapitre 7

40 4 12
                                    

-Iphigénie ? C'est pas la petite intello avec des origines qui traîne tout le temps avec Peter ? Me souffle Amber.
-C'est elle.

Elle me décoche un sourire, signe que je dois attendre quelque temps sa réponse. Le prof nous a dans sa ligne de mire, on s'est fait voire. Je croise les mains, prenant l'air aussi grave que lui.

-Chut les filles, rouspète M.Myerson.
-Compris, M'sieur ! Lançais-je, armée de mon plus grand sourire.
Tu parles, je n'en n'ai pas pensé un seul mot.
Amber m'adresse une grimace, avant de poursuivre.
-Si tu le souhaite ... Mais je te préviens je veux juste me changer les idées, événement top secret !
Elle met son index devant sa bouche, pour confirmer ses propos.
J'acquiesce.
-Oui chef !

Sur le moment je suis bien contente d'avoir un enthousiasme contagieux, car mon amie à réellement besoin de se changer les idées ! D'ailleurs, je la respecte énormément ... Lou est décédée il y a seulement deux jours, comment a t'elle le courage de revenir en cours, et même de sourire ...?! C'est impressionnant, je n'ai jamais vu ça, ni dans les bouquins, ni dans les films. Et je ne sait pas si je devrais en parler avec elle ou bien faire comme si rien ne c'était passé. Amber, respect et amitié à toi.
J'ai passé l'invit' à Iphi quelques heures après, pendant la recrée du midi. Elle était toute gênée. Mais elle a accepté, à mon plus grand bonheur. ( fin il lui faut l'accord de sa grand mère, mais d'après elle, c'est dans la poche ! )
Peter lui, est encore absent.

18h

Une fois assurée que Gwen n'est pas dans les parages, et que tous les restes de purées sont bien dans la poubelle, je sors la trousse à maquillage. Mais je n'ai pas prévu toute la mascarade de ce matin, juste un trait d'eye-liner et un peu de rouge à lèvre. Je me pose aussi une question existentielle : Combien d'euros dois-je apporter ? J'en prends deux cents, un peu toutes mes économies, mais aujourd'hui, je veux me faire plaisir ! Et puis j'ai pour mission de redonner le sourire à mon amie, alors je finirai sûrement par lui acheter un p'tit truc.

Je me perd dans le fil de mes pensées ...

En partant, toute excitée que je suis, je trébuche sur mon patapouffe de Little Neko. Maman ne l'a pas très bien pris, parce que "je ne respecte pas les animaux, je suis un peste et je ne fais pas attention à qu'à autre chose que moi". Pourtant Little Neko n'a pas l'air très malheureux en ma compagnie, vue la manière dont il soutient mon regard, du genre "elle est où la bouffe ?" Ronron ron ron ronron ron.
Quel hypocrite celui là !
Mais sans un mot, je ne vais pas rentrer dans le jeu de cette folle, je prends mon sac, ma monnaie, et je file au tramway.

Les filles m'attendent déjà au point de RDV. Iphigénie est toute empourprée, sa timidité va finir par la tuer ... Je me demande où elle a trouvé le courage de venir me parler hier !
-Hey !
-Salut Théo ! Me réponds Amber.
Je prends l'initiative de faire les présentations.
-Amber, je te présente Iphigénie, Iphi ... Je peux t'appeler comme ça ?
Elle hoche la tête, perplexe.
-Et donc Iphi, voici Amber !
Amber sourit comme jamais, s'en est presque suspect, et Iphi regarde Amber, avec sa timidité maladive.
-Enchanté ...
-Ravie de faire ta connaissance !
-Bon c'est pas tout les filles, commençais-je, mais nous, on a de l'argent à dépenser !
Et hop, direction les boutiques !

On se stop devant une vitrine vintage qui nous fait de l'œil. Années 30, c'est une friperie. Je peux compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où je suis rentrée dans une de ces boutiques. Clairement pas mon style de fringue, moi chuis pas une originale, H&M me convient très bien.
Mais les deux autres on des étoiles dans les yeux.
Je propose :
-Vous voulez qu'on s'arrête ici ...?
Iphi et Amber me répondent oui en cœur, et c'est super marrant de voir les deux sur la même longueurs d'onde. On dirait vraiment deux gamines devant un stand de barba papa !

La boutique est étrange, j'ai vraiment pas l'habitude de ce genre d'endroit. Sur les murs, on trouve des chaises. Oui, des vieilles chaises rétros accrochées aux murs, avec sur celles ci des cintres, et sur ceux là des pantalons pattes d'éléphant ... Le truc on dirait un décors de film d'horreur, et le pire, c'est l'odeur régnante ! Je ne vous en parle même pas ! Amber rabat une mèche de cheveux rebelle derrière ses épaules, preuve qu'elle en a plein les yeux. La friperie, malgré son inintéressance à mon goût, contient pourtant un flot de personnes, et ces derniers n'hésitent d'ailleurs pas à se heurter pour avoir l'article de leurs rêves ; qui peut être une veste en velours rose boueuse avec des boutons fluos. Va savoir pourquoi des gens risquent leurs vies pour ce genre de truc. On dirait les soldes. J'ose même pas imaginer quand s'en est dans les friperies.
Tandis que Iphi se faufile entre les fringues supra facilement, Amber elle, est paumée. Ne sais pas où aller.

Elle se détache des rayons et s'approche de moi. Elle a une démarche ... Hésitante.
-J'ai mal ... À la tête ... Parvenais-je à entendre entre deux hoquets.
Je la connaît assez pour savoir qu'elle va faire un malaise.
Oh merde.
Je ne réfléchis pas trop pour crier "help" aux gens autour de moi.
Il sursautent tous, pour ensuite me regarder interloqués, mais personne ne semble apercevoir que mon amie est sur le point de s'évanouir.

Et merde.

Vite l'allonger. Elle semble perdre conscience. Je cherche Iphi du regard, mais elle est trop dans son monde pour que je puisse avoir son aide à temps. Je prend la tête d'Amber, elle regarde dans le vague, et je la dépose sur les tapis poussiéreux. Tant pis pour des cheveux.
Mais une dame, sûrement la gérante de la boutique, vu ses fringues de mauvais goût, arrive vers moi toute affolée, une bouteille d'eau à la main.
-Faite la boire, faite la boire !!
Je lui arrache la bouteille des mains, agressivement mais elle ne m'en voudra pas, et je fais ce qu'elle a ordonnée.
Puis c'est au tour de la pauvre Iphi d'arriver, mal à l'aise de ne pas avoir été là avant, mais elle prends vite les choses en main.
-Lève lui les jambes et tiens les ! Qu'elle me cris.
Je ne réfléchis pas et lui obéit de suite. Elle sait ce qu'elle dit. Et je suis en train de retrouver la Iphigénie d'hier soir, pleine d'assurance et de courage. Tant mieux pour le moment présent.

Amber cille, elle reprend conscience. Tout le monde souffle. La dame apporte quand même du sucre, au cas où serait une hypoglycémie, mais je n'y crois pas trop ... Elle ne vas pas bien, J'ai été trop naïve de croire que mon amie était courageuse au point d'oublier Lou deux jours après son décès. Qu'elle imbécile je suis, Amber n'est pas surhumaine.

On se félicite rapidement, moi et notre petite équipe, Iphi et la gérante. Cette dernière se nomme d'ailleurs Sophiane, une babacoule dans la trentaine ( je pensais qu'elle était plus âgée, ne jamais juger sur le style vestimentaire ). Mais on ne tarde pas trop, on vire surtout le public agglutiné autour de ma pauvre amie. Iphi est dans tous ses états, la petite n'a rien compris à ce qui s'est passé, mais est assez intelligente pour voir qu'il se passe quelque chose de grave, cela se lis sur son visage.

Amber me décoche le sourire le plus faux de l'univers.
Elle semble vouloir parler, je me baisse à son niveau.
Son souffle me chatouille les oreilles.
Et elle désigne en même tant de parler, une pièce rétro de toute élégance.
"-Cette robe noire est parfaite pour Lou, elle va l'adorer"

Apprentie à la vie { en pause }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant