~Chapitre 3

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-Perdre une amie ...? Qu'est ce que ça veut dire Amber ...?
-Tais toi et écoute, affirme mon amie, je n'ai pas fini mon récit.

Elle est encore un peu rouge, et moi stupéfaite de sa confession. Elle, tombée amoureuse d'une certaine Lou, elle même languissante de mon Peter ? Tous trois très bons compagnons rencontré par tout hasard à Center Park ? Cette histoire me paraît un peu tirée par les cheveux, mais je la laisse prolonger la narration de son périple.

-On a passé les journées du dimanche et lundi ensemble, en très bons amis. Les deux autres flirtaient ensemble, mais je ne laissait rien paraître de ma jalousie, et puis je pouvait au moins lui parler et rigoler avec elle, c'était une bonne chose. On a tout fais là-bas, la rivière sauvage et tout. Janvier, on était les seuls à tenter des attractions aquatiques comme cette dernière par ce froid. Mais c'était marrant. Chaque soir c'était l'un de nous trois qui invitait les autres, et en trois jours, nous somme devenus si unis. Le peu de temps n'avait rien entravé à notre amitié. Au contraire, nous essayions de faire le maximum de choses avant d'êtres séparés par la reprise des cours. Mais ce matin, je me suis levée vers midi et je suis sortie de mon bungalow, j'ai cherché rejoindre celui de Lou, où a dormis Peter par la même occasion. Mais je n'y ai trouvé personne. Au début rien de fou ne m'ai venu en tête, je n'imaginais rien de plus qu'une petite sortie en tête à tête pour aller acheter des croissants par exemple. Néanmoins, lorsque que j'ai vu Peter courir vers moi en caleçon T shirt, j'ai flippé. Son visage était comme torturé par quelque chose, il retenait des larmes et faisait peur à voir. Et puis il m'a regardé et ...

Amber se remet d'un coup à pleurer, mais je veut savoir la suite. Qu'a t'il pû lui faire pour la mettre dans cet désastreux état ? Je reprends mon petit numéro des " calme toi, respire, je suis là, ... ". Et elle finis belle et bien par reprendre la parole.
-Droit dans les yeux, qu'il m'a regardé. Un regard sérieux et d'une tristesse incommensurable. Et puis il l'a dit ... "Lou est morte."

Cette fois ses pleurs sont bien plus qu'un torrent, et ne peuvent certainement plus cesser. Mais je ne peut la réconforter. Le choc. Lou, cette inconnue qui a volé le cœur de Peter et Amber, est décédée ce matin même. Les mots manquent. Lou, inconnue, la fille parfaite que m'a décrit Amber, pourquoi ...? Je ne l'a connais pas, mais l'histoire de mon amie me donne un putain de pincement au cœur. Comment est elle morte ? On est pas censé mourir comme ça, dans un week end tranquilou à Center Park entre potes, non ...?

Je retire mes bras de ses épaules, et sans un bruit, tel une petite souris, je vais prendre l'accordéon posé sur mon bureau. Et puis je joue.
Le temps s'arrête.
Le silence lui, nous à laissés seuls, moi et Amber, ma mélodie et ses larmes.
Twinkle, twinkle, little star,
How I wonder what you are.
Up above the world so high,
Like a diamond in the sky.
Twinkle, twinkle, little star,
How I wonder what you are.

Le crépuscule se noie derrière ma fenêtre, et les notes de musiques commencent à s'estomper. La mélodie tourne depuis une heure déjà, et Amber a sombré dans le sommeil.

Quand le soleil à totalement disparu, je lui murmure quelques mots.
-Il se fait tard, rentre chez toi.
-Tu ne veux pas de moi c'est ça ...? Rétorque mon amie dans son réveil.
-Non, tu le sais très bien. Mais la reprise c'est demain, et ...
-Et quoi ?
-Rien, ajoutais-je. C'est juste que, ... Je ne trouve pas les mots pour te consoler et j'ai peur de ne pas choisir ceux qui conviennent.
-Moi je n'ai plus peur de rien, affirme Amber. Maintenant qu'elle est partie, je n'ai plus rien à perdre.

Je n'aurai jamais crû l'entendre dire ça. Et ça fait mal de se dire qu'elle n'a pas réalisé de la méchanceté de cette phrase : les mots laissent penser que je ne suis pour elle qu'un simple mouchoir. Mais je suis assez intelligente pour savoir que ce n'est pas le moment de lui faire une reproche. Alors je l'aide à se relever, lui prête mon bras et la dépose dans le salon.
-À demain ... Sois courageuse ! Parvenais-je à articuler.
-À plus.

La porte claqua. Comme mon cœur j'ai envie de dire. Tous ces événements, moi, simple lycéenne, ne devrai pas les vivres. Tous ça, c'est dans les romans, pas dans ma vie. Normalement. Mais là ce qui se passe n'est pas normal. For me.
Partagée entre la tristesse et l'égoïsme, c'est ce que je suis actuellement. Dans tous les romans contemporains, l'héroïne fondrait en larmes, s'écroulerait, pleine de compassion pour sa meilleur amie. But, it's real life. Bien sûre que tout ça me fais chier, je ne vais pas le nier. Mais,
Je,
Suis,
Bizarre.
Attention je vais être cash.
Je me croirai dans un putain de roman, le sang va vite, ma vie devient intéressante. Hahaha. Je fais pitié. Je suis une connasse. Mais quitte à écrire mon roman, je préfère le faire à deux cent pour cent.

d(^_^o)

-Genre, t'as vu son style ?
Sonia me désigne avec mépris une autre seconde, habillée comme un arc-en-ciel, croisé avec un style gothique, ça paraît dur à imaginer comme ça, et je n'ai pas l'habitude de juger les gens, mais pour une fois il me semble vraiment que cette fille a loupé notre époque.

-On dirait qu'elle n'est pas au courant que nous sommes en 2017, confirme Liloo.
Grand silence. Je suis de trop on dirait. Ne trouvant pas d'amis, Amber étant certainement entrain de chialer sous sa couette ( ce n'ai pas méchant, c'est une possibilité ), je me suis incrusté dans ce petit groupe de quatre, usant de mon humour pour me faire accepter. Mais là l'inspiration n'y ai plus. Et leur patience non plus.
Alors,
Soit :
-Je m'excuse de les avoir dérangés et je pars, mais dans ce cas là je me retrouve seule pour le restant de la journée et peut être plus.
-Je sort une blague de Toto, "vous connaissez celle de Toto au toilettes ...?" ; mais je n'ose même pas imaginer le résultat.
-Je sèche.
Mais Stéphane ( un autre de mes quatre autres "bouches-trous" ) m'interromps.
-Théodorine, c'est en quelle salle l'anglais ?
Ce mec est un garçon du genre mystérieux, calme, un peu énigmatique, le genre que fait craquer une vingtaine de fille, mais qui n'est pas même assez intelligent pour s'en rendre compte. Il est dans la même classe que moi, en 1-6 ; c'est d'ailleurs lui qui m'a permis de m'approcher de son groupe de potes. Je lui répond vivement, j'ai l'esprit ailleurs. Je regarde autour de moi, cherchant un moyen d'échapper à leurs nouvelle conversation, je n'ai aucune envie de me noyer dans les ragots du moments ; je ne le fis pas trop longtemps, la sonnerie annonçant le début des cours retentis.

Apprentie à la vie { en pause }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant