Inimaginable

Chapitre 4

On rentre dans le village et grand mere commence déjà à dire bonjour à des personnes. Une femme d'une quarantaine d'années nous aborde.

"-Bonjour Batilda. Mais qui est cette jeune femme?
-Bonjour Marguerite, c'est ma petite fille Anastasia."

Elle ouvre de grand yeux et me regarde de haut en bas.

"-Ana! Comme tu as grandis. En même temps c'est normal mais ça fait super
longtemps que je ne t'avais pas vu."

Je me souviens maintenant d'elle. Elle tient une librairie et c'est la meilleure amie de ma grand mère malgré leurs différence d'âge. Je lui fais la bise avec le sourire.

"-Ça me fais plaisir de te revoir. J'ai pleins de nouveaux livres, viens au magasin je t'en offre un gratuitement.
-C'est très gentil."

Grand mère me dit qu'elle va acheter le repas de ce soir et moi je suis Marguerite dans sa librairie. Il y a pleins de livres anciens et un peu moins de nouveaux. Elle me dit d'aller voir l'étagère du fond avec toutes les nouveautés et si je trouve mon bonheur elle me l'offre. Elle est super gentille. Je longe le couloir central et je vais vers l'étagère du fond. Les meubles sont anciens et magnifique. Je dois avoir les yeux qui pétillent. J'arrive sur la fameuse étagère. Un garçon est aussi devant et me voit arriver. Il est canon, il a les cheveux brun et presque courts, il a les yeux verts et est plus grand que moi. Sous son t-shirt on voit bien qu'il est musclé.

"-Bonjour, tu es en vacances ici? Je ne t'ai jamais vu dans le coin.
-En fait je suis chez ma grand-mère avec mon père mais je venais souvent ici quand j'étais petite.
-Ah d'accord. Je m'appelle Leni.
-Et moi Anastasia mais on m'appelle Ana. "

Il plisse les yeux comme pour réfléchir.

"-Ana?
-Oui.
-Tu es Ana la petite fille de Batilda?!
-Oui."

Je ne vois pas trop où il veut en venir. Comment il connaît le nom de ma grand-mère ?

"-C'est moi Leni! Leni Watson! Le garçon que tu aimais quand tu étais petite !"

À cet instant tout s'éclaire. Quand j'étais petite on jouait ensemble mais lui par obligation et moi par choix. Je suis tombée amoureuse de lui à 7 ans. Il faut croire que j'avais déjà des bons goûts à l'époque. Mais j'avais totalement oublié son existence, la honte. Comment se souvient-il de moi? Si mes souvenirs sont bons il doit bien avoir trois ans de plus que moi.

"-Tu as drôlement changée.
-Merci... je crois...
-T'inquiète c'est un compliment. J'ai souvent pensé à toi depuis ton départ. 
-À bon?
-Oui tu m'a manqué mais au bout d'un moment je m'en suis remis. Je croyais que je ne te reverrai plus jamais.
-T'es pas un peu extrémistes?"

Il sourit et moi aussi.

"-Qu'est ce que tu es devenu du coup?
-je travaille avec mon père à la boutique de vêtements. Et toi?
-Je suis censé passer le bac cette année mais c'est compliqué."

Il hoche la tête, il a du croire que j'avais des mauvaises notes alors que c'est pas ça. Je m'apprête à lui dire quand il commence à parler:

"-Et ton père ça va?
-Ba oui pourquoi ça n'irait pas?
-Mais tu sais à cause de son problè..."

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que Marguerite arrive.

"-Tu as trouvée quelque chose?"

Je prend vite un livre au hasard et le lui tend. Elle sourit. Je me tourne vers Leni.

"-Je comptais aller acheter des vêtements, on risquera de se recroiser.
-Je l'espère."

Il me fait un clin d'œil et je rougis. Je sors du magasin en disant au revoir à la vendeuse. Je retrouve grand mère au milieu de la place.

"-Tu as trouvée un livre?
-Oui j'ai même croisé Leni. "

Elle paraît heureuse. Ça me fait plaisir. Elle me propose d'aller au bar. On y va. Toutes les tables sont prises et on doit s'assoir à côté de plusieurs personnes avec la soixantaine. On commence à parler et à la fin quand grand mère part payer. Une vieille me demande:

"-Et la légende du village tu la connais ?"

Je dis non de la tête.

"-Ba je vais te raconter."

Ma grand mère arrive devant la table.

"-Raconter quoi?
-La légende.
-Ça ne vaux pas la peine et nous devons rentrer. "

Pourquoi elle devient tendu? On était bien pourtant. La petite vielle me souffle "je te la dirais demain à la même heure ici". Je regarde ma grand mère, elle n'a pas entendu. On sort du bar et on rentre chez nous sans même passer par le magasin de vêtements.