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Je restais planter là, dans mon bureau sans bouger encore bouleversée par la révélation de Deen. Je ne m'attendais pas à ce que la discussion prenne une telle tournure. J'aurais dû m'en douter, il agissait de manière protectrice voire jalouse envers moi. J'aurais dû mettre des barrières entre nous, j'aurais pu éviter tout ça. Je n'aurais donc pas dû à faire tout ça, à l'heure actuelle, lui dire que je ne ressentais pas la même chose que lui, et que je ne le regardais pas de la même manière que lui. " Je le sais, depuis que j'ai vu le regard que t'avais sur lui..." Cette phrase se répétait plusieurs fois dans ma tête. Je savais très bien de qui il parlait, Ken. Malgré toutes les tentations esquivaient, celle-ci me revenait toujours au visage. Cela me rendait complètement folle. Il me rendait complètement dingue, mais au mauvais sens du terme. Je voulais l'oublier, oui c'était ce que je voulais mais on me rabâchait chaque fois son prénom. C'était comme si il me hantait, comme si on avait toujours ce lien. 

Alors que mes pensées s'étaient égarés ailleurs, j'entendis une porte claquée. Je sortis de mon bureau brusquement, surprise par un tel bruit. Le bruit était celle de la porte d'entrée, je commençais à comprendre. Je me mis alors à chercher Scott, dans tout l'appartement il n'y était plus. Il était parti. Merde... J'avais tout raté, et ça c'était bien de ma faute. Je ne savais où il était parti, mais je savais par contre pourquoi il l'avait fait. Par un coup de nerf, je jetais le bouquet de fleur qui se trouvait juste à côté de moi: celui de la mère de Scott. Les nombreux éclats de verres se trouvaient en face de moi, certains s'étaient égarés eux aussi sur mes cuisses, laissant alors quelques griffures où de légères gouttelettes de sangs ressortaient. La douleur ne fut rien, face à la colère que je ressentais envers moi-même et tout ceux qui gâchaient ma "paisible" vie. Enfin celle que j'avais, il y a quelques semaines. C'est aussi de ta faute, non ?... C'était vrai, j'avais joué avec le feu et malheureusement, je commençais à me brûler de plus en plus. Mais je ne sais ce qui me poussais, à m'approcher doucement de cette flamme qui m'avait pourtant déjà brûler auparavant. J'avais peut-être besoin de rallumer ce feu éteint en moi. Tout ce que je savais, maintenant c'était que, c'était moi qui faisais souffrir quelqu'un. Les rôles s'étaient inversés mais, c'était la mauvaise personne qui subissait ça. Je devais le rattraper le retenir, mais il faisait sûrement le bon choix de partir, de s'éloigner. Je n'étais pas bien pour lui. Oui, je l'aimais et je le répéterais toujours mais ce n'était pas assez pour moi. C'était pour cela que je faisais ce choix, ce choix de ne pas le retenir. Il reviendra... 

- Tu merdes vraiment tout, toi. Dis-je à haute voix, le regard encore posait sur les nombreux bouts de verres sur le sol. Tu deviens folle plutôt...

Ne pouvant rester là, à attendre devant ce vase brisé ou bien attendre le retour de quelqu'un, je décidais d'aller dans mon refuge de ces derniers jours: mon bureau. La porte fermée à clé, j'étais de retour dans mon élément, mon regard cherchait dans cette pièce sombre et aux rideaux tirés, de quoi se faire un léger plaisir. J'ouvris les nombreux tiroirs où des dessins, ou encore des photos s'y trouvaient. Sous un tas de paperasse, je trouvais ce petit plaisir que j'avais caché à Scott. Un simple cylindre qui permettait d'oublier un peu les traquas de la vie, alors à l'aide d'un briquet je me mis à l'allumer et pris alors une grande inspiration. La fumée se trouvant dans ma gorge me fit directement effet, comme si c'était le premier que je prenais. Dans un certain moment d'extase, je m'allongeais le long de mon parquet glacé par le courant d'air de la porte, et me mis alors à regarder le plafond. La cigarette magique encore dans la bouche, j'admirais celui-ci comme si c'était une oeuvre d'art. Une oeuvre d'art n'attendant que son artiste. Je pouvais rester des heures à regarder ce simple plafond, comme une enfant. Et c'était ce que j'avais fais, j'étais restée là une quinzaine de minutes à réfléchir à ce que je pourrais bien faire à ce plafond pâle et triste. Au moment où je songeais enfin à quelque chose de constructif, je fus couper par le bruit de la sonnette de ma porte. Je me relevais rapidement, et cachais le mégot de mon cylindre. Je sortis d'un pas rapide du bureau, me demandant si Scott allait remarquer mes yeux rougis par la drogue coulant dans mes veines. Ce ne fut pas le cas, car lorsque j'ouvris la porte, je tombais nez-à-nez avec Ken. Sa lèvre était légèrement gonflée, et son nez décoré d'une légère griffure. Que s'était-il passé ?!...

(IM)POSSIBLE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant