Métamorphes

A Tarragone

La valise d'Adèle était prête depuis trois semaines. Elle y avait rangé des vêtements pris au hasard dans son armoire, un maillot de bain, de la crème solaire (sa mère avait insisté même si la jeune fille lui avait répété quinze fois qu'elle ne prenait jamais de coups de soleil), sa trousse de toilette et cinq tomes de Harry Potter qui seraient nécessaires pour ces deux semaine d'oisiveté. Quatre jours avant le départ, elle s'était dit qu'elle aurait pu prendre autre chose qu'Harry Potter et comme sa valise était pleine à craquer et qu'elle avait la flemme de la rouvrir pour enlever ses livre, elle avait rajouté dans un sac à dos le deuxième tome de La Passe-miroirs et le quatrième tome de Percy Jackson  ainsi qu'un livre emprunté sous les recommandations de la bibliothécaire. 

Le vendredi précédant les vacances, la jeune fille finissait à midi.  Hugh l'attendait chez elle et après avoir pris ses deux sacs ils prirent le métro pour aller chez lui. Aria les attendait. A la plus grande surprise d'Adèle, elle lui demanda de l'accompagner pour faire les boutiques. Aria ne sortait que très rarement sous sa forme humaine, car à chaque fois qu'elle se retransformait, elle se retrouvait dans son éternelle combinaison noire. Elle emprunta donc un sweat-shirt gris  sa "nièce" et elles partirent lui acheter des affaires pour ces deux semaines où la jeune femme serait obligée de se montrer. 

Sur le chemin, Adèle remarqua que de nombreux hommes se retournaient au passage de la femme-chat, qui se fit siffler à deux reprises. Elle fut soulagée d'atteindre le centre commercial car la jeune femme commençait à s'agacer et elle avait déjà feulé sur deux ados qui l'avaient fixée avec un peu trop d'insistance. 

Comme Aria avait refusé catégoriquement de prendre un maillot de bain deux pièces, elles achetèrent finalement un une pièce noir tout simple. Les deux filles prirent également quatre jeans, une douzaine de t-shirts à manches courtes noire et quatre sweat-shirt de couleur sombre du même modèle que celui qu'elle portait. Adèle parvint même à lui faire acheter une robe noire qui descendait au genou et une paire de ballerines en plus de sa paire de baskets blanches. Finalement, malgré ses airs de serial-killer, Aria était plutôt sympa. Adèle comprenait mieux comment son oncle avait pu tomber amoureux. 

Le lendemain, ils prirent le train à quatre heure du matin pour arriver là bas à quatorze heure.La maison était assez grande et le salon était pourvu d'immenses baies vitrées à travers lesquelles on pouvait voir la mer. Ils posèrent leurs affaires dans leur chambres. Les deux adultes étaient partis faire des courses pour avoir de quoi préparer à manger. Pendant ce temps là, Adèle fit les lits et mit la table. Puis, elle retourna dans sa chambre. Elle défit sa valise, posa ses livres sur une des étagères et rangea ses vêtements dans la commode. Les murs étaient peints en bleu ciel et les fenêtres étaient pourvues de rideaux de dentelle blanche qui donnaient un aspect un peu vieillot à l'ensemble. Ensuite, elle alluma la Livebox et non sans mal, elle réussi à se procurer la clé de sécurité. Elle envoya un message Whatsapp à son amie :

On est enfin arrivés ! 

Elle lui répondit quelques minutes après : 

Cool ! C'est bien l'Espagne ? 

La seule chose que j'en aie vu c'est la maison et ma chambre XD

Tu me tiens au courant ! Des fois que tu rencontres quelqu'un... ;)

MÊME PAS EN RÊVE !!!! 

Les filles s'étaient rencontrées en sixième. Emma était beaucoup plus sociable que son amie. D'après elle, la plus grosse révélation de la vie d'Adèle tenait en une seule phrase : "Les garçons sont des bouffons." . 

Aria et Hugh rentrèrent avec deux sacs de courses remplis. Ils préparèrent des sandwichs. Adèle lisait dans sa chambre quand Aria toqua à sa porte. "Entrez, dit-elle. "  Aria passa la tête dans l'entrebâillement de la porte : 

" - Prépares tes affaires, on va à la plage ! 

  - Génial ! Tu viens aussi ? 

 - Oui, pourquoi ? 

 - Les chats n'aiment pas l'eau... 

 - Sérieusement ? On va voir ça... "

Le sourire malin qui s'affichait sur le visage de sa tante n'était pas très rassurant, d'autant plus qu'elle aurait juré que ses canines était particulièrement pointues...