Une moucharde astucieuse

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 - Je t'ai pas entendue rentrer hier soir, dit Hugh d'une voix endormie.
 - Qui ? Moi ? Mais... Je ne suis pas sortie !  répondit Aria, perplexe.
 - Ben... Si ! Hier, après l'interrogatoire, j'étais dans la cuisine et tu m'as dit : "Je sors".
 - Mais... Oh, merde !!! s'exclama Aria en se levant brusquement, repoussant son assiette. C'est vraiment trop con ! Si c'est bien ce que je pense... Où t'as mis la gamine ?
 - Dans la chambre d'amis, pourquoi ?

Elle marcha à grand pas vers la chambre en question et tourna la poignée. La porte s'ouvrit sans difficulté. La pièce était vide. Adèle et Hugh s'étaient levés de la table du petit déjeuner pour la suivre. Elle passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte.

 - Tu avais fermé la porte à clé ?
 - Ben oui ! Tu crois que je suis débile à ce point ?

Ignorant la réponse d'Hugh, Aria commença à examiner la serrure.

 - Je peux avoir la clé ?

Adèle alla la chercher. Aria essaya d'enfoncer la clé dans la serrure. Elle rentra à moitié, produisant un grincement désagréable. Elle sortit ses  longues griffes. À l'aide de l'un d'entre elles, elle sortit de la serrure un fil de fer tordu en forme de crochet.

 - Elle a forcé la serrure, constata-t-elle avec un sourire appréciateur. Impressionnant. J'aimerai bien savoir où elle a appris à faire ça.

Elle continua à fouiller la pièce sous les regards curieux d'Hugh et d'Adèle, qui l'observaient maintenant en silence. En soulevant l'oreiller, elle exhiba triomphalement un cintre en fil de fer cassé.

 - Décidément, même si c'est une moucharde, je l'aime bien cette petite ! Par contre, dissimuler les traces... C'est pas encore ça !
 - Génial ! La gamine est aussi psychopathe que toi ! lança Adèle d'une voie dégoulinante de sarcasme.
 - En attendant, elle est plus là ! Il va falloir faire quelque chose, dit Hugh que ce petit manège commençait à agacer.
 - Elle s'est fait repérer. D'après ce qu'elle a fait, elle n'est pas assez stupide pour continuer à trainer dans les parages. On ne va rien faire. Il va juste falloir être vigilant, répondit Aria d'une voix professionnelle. Dans tout les cas, c'est l'heure de ton entrainement, repris-t-elle en s'adressant à Adèle, file finir ton petit déjeuner !

La séance de sport enfin terminée, elle s'écroula comme la veille sur son lit. Aria la gratifia d'une tape sur la tête accompagné d'un : "Alalalala... Ces danseuses... Aucune endurance !". Adèle lui répondit par un grognement étouffé.

 - Et d'ailleurs, tu devrais penser à prendre une douche ! repris-t-elle, moqueuse.
 - À qui la faute ?

Pour toute réponse, Aria lui donna une deuxième tape sur la tête.

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