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- Je te dis que j'ai pas de style ! dis-je.
- Ok, ok. Je te crois.
- Parce que toi tu en as un ? lui demandais-je.
- Non, dit-elle en riant.
- Bah alors !
- Enfin... si, un peu.
- Dis moi, je veux aussi connaître ton style. Avec quel genre de personnes tu sors et tu... couches ? À chaque fois ?

Elle eut un petit rire gêné et se gratta la nuque.

- En fait, mon style et les filles avec qui je m'envoie en l'air n'ont rien à voir... vraiment rien.
- Comment ça ? demandais-je, curieuse.

Elle prit une bouffée d'air en levant inconsciemment les yeux au ciel avant de les reposer sur moi.

- Celles avec qui je couche c'est... purement sexuel, et puis... c'est surtout histoire de pas m'ennuyer. Même si depuis quelques temps, j'ai plus le même plaisir à faire tout ça.

Je l'écoute attentivement. Il y a eu un bref blanc.

- C'est des filles soit qui viennent me voir d'elles mêmes et quand elles me disent qu'elles veulent que je leur apprenne, mon ego se sent obligé de dire oui ; soit c'est une fille lesbienne vraiment belle, c'est sur, mais pas pour autant "mon style".
- D'accord... mais du coup, c'est quoi ton style ?
- Bah... je sais pas. Je sais pas.

J'avais l'impression qu'elle ne disait pas quelque chose, mais je préférais ne pas relever et écouter le prof qui commençait son discours.

Après les cours, Amber me proposa de manger dans un fast food.

Elle croqua dans son hamburger et me dit, la bouche pleine :

- Mhhhh... ça fait vraiment longtemps que j'ai pas mangé un hamburger comme ça...

Elle avait un sourire tout en mâchant et c'était -étonnamment- très beau à voir. Elle a un beau sourire, on dirait un petit animal mignon -ce que je ne lui dirai jamais.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? dit-elle en s'essuyant la bouche avec un papier.

Elle plia le papier et le mit sous son verre de sprite.

- Depuis quand tu veux savoir pourquoi je te regarde ? J'ai pas le droit ? demandais-je, amusée.
- Si, si, t'as le droit. Et depuis que tu me regardes comme si t'avais envie de me dire quelque chose.

Je fus surprise par ses mots, mais rétorquai :

- Bah, dis-je en rigolant, j'ai rien à te dire, désolée !

Elle me fixa comme si elle attendait que je finisse ma phrase.

- Qu'est ce que je suis censée rajouter ? demandais-je.

Je riais mais elle restait stoïque et ne répondait pas pour une raison que j'ignore. J'essayais de combler la conversation pour que ça soit moins gênant, mais ça avait l'effet inverse.

- J'aurais pu dire quoi... dis-je en réfléchissant.

Je pris alors un air sérieux et la regardai dans les yeux d'un air dramatique.

- Amber, ça fait un moment que je n'osais pas te le dire mais... tu me plais.

Elle était en train de boire directement au gobelet dont elle avait enlevé le truc en plastique mais recracha soudainement dans son verre. J'éclatais de rire.

- C'était bien fait, hein ? demandais-je, fière de moi.

Elle reposa son gobelet sans me regarder. Elle regarda à l'intérieur quelques secondes puis releva soudainement la tête.

- On devrait peut être y aller ! Je voulais te montrer un endroit cool.

Je ne sais pas pourquoi elle a changé soudainement de conversation. Je me suis trouvée drôle, mais peut être que mon humour est merdique. Je me sens un peu honteuse d'avoir cru être amusante alors qu'en réalité je ne l'étais pas du tout.

What Life is Made OfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant