Je suis terriblement vexée par ses paroles et elle le remarqua.
- Je suis désolée, mais c'est vrai que c'est relou... d'habitude, je m'embrouille avec personne. Personne m'en veut parce que je dis qu'elle chiale. D'ailleurs, personne chiale.
Je relève la tête et regarde au loin, détournant le regard d'elle, avant de reposer mon regard sur elle.
- Peut-être parce que d'habitude, les seules relations que tu sais entretenir, c'est des relations de pas plus d'une semaine et basées sur le sexe.
J'ai prononcé ces mots une boule dans la gorge à cause de sa dernière remarque vexante. Je me retenais de pleurer et attendais une réaction de sa part, effrayée de ce qu'elle pourrait en penser. D'un côté, j'ai quand même envie que ça lui fasse du mal, ou au moins quelque chose.
Elle ne semblait pas réagir, puis détourna le regard. L'aurais-je désarmée ? Ce moment de blanc devient très gênant. Soudainement, elle sembla se reprendre et me regarda droit dans les yeux de là où elle était, l'air sûre d'elle.- Tu dis ça parce que tu es jalouse.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que malgré sa tentative de paraître le plus sûre d'elle possible, elle a eu du mal à prononcer ces mots. Peut-être que je me fais des films, mais j'ai vraiment l'impression que c'est le cas.
- Non, c'est la vérité.
- Alors, pourquoi tu chialais ?Elle change de sujet, mais ça m'arrange. Je n'avais plus grand chose en plus à dire. Elle vit mon expression quand elle a dit "chialais" et sembla rire intérieurement, comme si elle avait fait exprès. Elle l'a fait exprès.
- C'est rien. Ça m'a juste énervée que tu me cries dessus, et quand je suis énervée, je pleure.
- Je veux bien te croire, mais en général quand on pleure en s'énervant, on s'énerve. Et là tu étais plus calme qu'un mort.Elle m'énerve. Pourquoi est-ce que je ne sais pas mentir ? C'est vrai que je pleure quand je m'énerve -je pleure souvent- mais mon excuse était bidon.
- Enfin bref, finit-elle par dire. J'y vais, moi.
Je restais plantée là pendant que Amber s'en allait en moto. Je m'accroupie et mis ma tete dans mes bras, entre mes jambes. Je ne sais vraiment pas où en est notre amitié. Nous n'avons d'ailleurs jamais été proches, et la seule fois où nous nous sommes parfaitement entendues, c'était lorsque nous nous sommes rencontrées et que nous avons parlées pendant plus d'une heure de sujets intéressants et de notre vision des choses. Je donnerais vraiment n'importe quoi pour revenir à cette boite de nuit, ce soir là.
Vendredi, nous avons cours jusque 15h. Je me réveillai la bouche pâteuse. J'ai assez mal dormi et je sens très mal cette journée dont j'attends déjà la fin. Je me préparais en une demie heure puis sortis plus tôt que d'habitude : je ne veux pas être celle qui rentre après l'autre dans le métro, puisque ça serait à moi de décider si je vais lui dire bonjour ou pas. Je préfère être la première à arriver, comme ça, je lui refile la responsabilité de savoir quoi faire. Moi je n'en sais rien, c'est elle qui est partie sans me même me montrer si elle m'aimait toujours bien, ou m'en voulait. Elle semblait juste s'en foutre.
Une fois arrivée à l'université et voyant que la salle n'est même pas encore ouverte et que Amber n'est pas là, je suis soulagée. Quand le professeur arriva pour ouvrir l'amphi, je rentrai rapidement et pris ma place habituelle : au moins, je n'aurais pas à décider si nous nous mettons à côté, et ça me rassure. Plus détendue, je sors mon ordinateur de mon sac et l'allume. Pendant qu'il démarre, je regarde la salle se remplir petit à petit. Va-t-elle même venir ? Je commence à douter, mais mes doutes s'arrêtent quand je la vois entrer. Elle jeta un œil de mon côté, et je me préparais à son arrivée, mais elle se détourna de moi rapidement et alla se mettre tout devant. Amber, devant ?
J'avais envie d'aller la chercher et lui demander ce qu'elle faisait, mais ma fierté m'ordonna de rester où j'étais et de la laisser venir à moi. Je me remémorai ses mots d'hier soir.
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What Life is Made Of
RomanceJusqu'à la rencontre de cette personne, je pensais qu'il était normal de ne pas s'amuser et de se laisser faire. Qu'il était normal de ne penser qu'aux études et de ne pas oser regarder quelqu'un dans les yeux. Mais maintenant, je vous le dis, comme...