Journal d'une détraquée...

Un voyage déterminant

En 2007... Le début du chemin... Cinq ans avant la libération...

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Avant d'en sortir, de sortir de cette minable secte et surtout de l'emprise de celui que j'appelais à l'époque mon oncle (je frissonne de dégoût à l'idée de l'appeler encore ainsi mais j'ai promis de vous épargner les noms d'oiseaux dont je l'affuble ;)

Il y a eu ce que je pourrais appeler une longue période de doute... Une période durant laquelle je n'ai parlé à personne de ce que je ressentais à savoir que ce qu'il se tramait là-bas était pour le moins anormal mais surtout très malsain...

Cette période a commencé lors de mon troisième voyage là-bas même si je n'ai pas tout de suite pris conscience que le malaise que j'ai ressenti alors (lors de ce troisième séjour chez eux, heureusement plus court que les deux précédents)n'était pas du à mon comportement mais au leur...

Et ce puisqu'en sa présence, il m'était impossible de réfléchir à quoi que ce soit, habitée par la peur qu'il décèle la moindre de mes pensées, le moindre de mes sentiments... J'enfouissais donc en moi tout ce qui me paraissait incohérent me disant que je n'étais pas assez bien pour voir les choses à leurs façons... Je dis leurs, car c'était bien en leurs présences à tous qu'on ne pouvait plus être soi-même, sa femme et ses enfants étant ses petits espions, tout ce qui est fait ou dit devant eux est analysé, jugé, apporté... Et bien sur déformé.

Et pourtant je n'ai pas le sentiment d'avoir fait grand chose là-bas, à part respirer, sourire ou feindre un rire de temps en temps, ou parler d'un banal sujet car chez eux si tu ne parles pas, si tu ne souris pas, tu es accusé d'être coincé, robotisé et donc pas naturel voire carrément orgueilleux ou hypocrite... Ou tout ça à la fois dans mon cas... Donc tu souris alors que tu n'en as aucune envie, tu ris alors que tu veux juste disparaître, tu parles alors que tu ne sais pas quoi dire, et dans tous les cas ça se retourne contre toi... Quoique tu fasses... De quoi finir complètement détraqué...

C'est ainsi que j'ai été à Dix-sept ans, lors de mon deuxième séjour, accusé de pédophilie mentale envers mon cousin âgé d'environ huit ans à l'époque, ou encore accusée de racisme, un comble pour une métisse !! Et j'en passe...

C'est ainsi que mes soeurs ont été "accusées" d'être lesbiennes, et je mets des guillemets car personne n'a le droit de juger l'orientation sexuelle de qui que ce soit, mais il n'en reste pas moins que ça reste vécu comme une accusation quand on dit de toi que tu es lesbienne alors que tu ne l'es pas...

C'est ainsi que mon frère, qui a énormément souffert, fut accusé d'être le pire des pervers et le pire des orgueilleux subissant torture physique et mentale (porter un seau d'eau à bout de bras au-dessus de la tête avec interdiction de lâcher, coups de poing, intimidation et j'en passe... Comme l'épisode où ce psychopathe lui a cassé une assiette pleine de pâtes sur la tête... affirmant qu'il dénigrait (mentalement bien sûr) la cuisine de sa femme...

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Ce voyage, que je n'avais pas vraiment envie de faire, même si bien sur je me voilais la face, aujourd'hui je ne peux regretter de l'avoir fait. Comme j'écrivais dans un chapitre précédent, il fut déterminant...

Même si j'ai mis bien des années avant de le réaliser...

Mais pourquoi à ce moment y suis-je allée?

Tout d'abord ma soeur, celle qui est toujours sous emprise à ce jour et qui a eu le malheur d'épouser son fils aîné, (et donc de vivre avec eux jusqu'à il y a de cela un an) venait d'accoucher de son premier enfant et c'est la raison principale qui m'a poussé à partir quand tout ce que je voulais c'était de rester bien tranquillement chez moi...