LONDRES...

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Celles et ceux qui me connaissent savent mon amour pour LONDRES... Ce qu'ils ignorent, c'est à quel point la ville de mon coeur fut déterminante dans mon cheminement vers la libération...

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Octobre 2011, premier séjour à Londres...

Lors de mon  premier séjour dans cette fabuleuse ville, j'étais déjà, comme je l'expliquais dans le chapitre précédent, en pleine réflexion... Et ce depuis un bon moment déjà...

Une réflexion floue certes, car pas facile à assumer, compliquée à mener en raison de tout ce qui m'avait été inculqué, de mon éducation, ma religion puisque la même que mon détraqueur qui en a bien joué afin d'arriver à ses fins, et aussi en raison du fait que ma famille était toujours parmi ses fervents disciples et quand je dis ma famille, je veux dire mes parents, mon frère, mes soeurs, mon mari ayant toujours été Dieu merci! en dehors de toute cette mascarade... Un comble quand on sait que c'est lui alias le psycopathe qui m'a servi d'oncle qui me l'a présenté...

Et donc les moments où je m'autorisais à remettre en question "tout ça", ou devrais-je dire ma vie puisque TOUTE ma vie était calibrée par rapport à cette secte, étaient des moments d'angoisse, de panique, empreints d'une peur viscérale de me trahir, de trahir mon Créateur mais aussi mes parents et particulièrement mon père, Mon Poupa comme je l'appelle, avec qui j'ai toujours eu un lien très fort depuis ma plus tendre enfance, un père exceptionnel que je prenais comme modèle, ami, confident et que par dessus tout je craignais de décevoir... Alors remettre en question ma foi en son frère revenait à remettre sa foi en question... Je risquais de perdre la considération de mon père et peut-être même son amour...

Le jeu en valait-il la chandelle ? j'ai pris bien du temps avant de décider que oui, puisqu'il s'agissait de moi, de MON âme, de MA vie...

Mais alors que vient faire Londres dans tout ça ?

C'est bien simple, cette ville a tellement contribué à m'ouvrir les yeux que je ne pouvais écrire mon parcours sans en parler...

Ca peut paraître tiré par les cheveux, mais le contexte étant ce qu'il était, pour rappel, une fille privée d'avenir, de liberté, de projets... Coupée du monde en quelque sorte, même si je n'ai pas été séquestrée, je restais coupée de la société, quasiment pas ou plus de contacts extérieurs à la secte, plus d'études, interdiction formelle de travailler et donc le devoir de "me contenter" de ma vie de maman au foyer excellant dans les tâches ménagères... (sauf la cuisine peut-être car je n'ai hélas pas hérité des talents culinaires de ma maman ;)

Bref pas malheureuse, mais pas heureuse non plus et pour cause...

Certes heureuse avec mes adorables filles et mon chéri, mais toujours des regrets refoulés de n'avoir pas suivi un autre chemin...

Et là LONDRES...

La ville cosmopolite par excellence... Où je découvrais ces filles qui avaient la même religion que moi, que ma famille, mais qui pourtant vivaient...

Des filles libres et indépendantes... Tout ce que j'ai toujours voulu être... Tout ce que j'ai toujours été en réalité mais bridée très jeune...

Ces filles que je voyais sortir SEULES, travailler, se balader... Ces filles voilées MAIS libres qui représentaient donc en quelque sorte ma religion et qui pourtant me montrait qu'on pouvait être croyante ET libre...

Ces filles qui me montrait que non il n'y a rien de mal à prendre un café à l'extérieur entre copines... UN CAFE QUOI !! LE TRUC LE PLUS BASIQUE QUI SOIT !! ce que je voyais pourtant jusque là comme un interdit !! Genre les flammes de l'enfer me guettent si je sors seule prendre un café... Ca peut paraître ridicule... Et ça l'est... Mais le titre de cette histoire est bien DETRAQUEE ;)

Ces filles qui me montraient que non l'islam n'est en rien une prison...

Comment ne l'ai-je pas vu avant? Ailleurs ? Simplement car même à Paris, je n'avais jamais vu cette possibilité pour toutes de travailler librement que ce soit les cheveux roses ou voilés...

Alors pour moi, qui était privée de toutes ces choses pourtant tellement banales, c'était juste tellement exaltant de voir qu'un autre islam était possible...

C'est ainsi que déjà grande admiratrice de la culture anglaise, je tombais amoureuse de Londres... De cette ville qui représentait alors pour moi La Liberté... De cette ville qui, à sa façon, a contribué à me sauver en me montrant qu'on peut être qui on veut être et surtout qui on est... LIBREMENT et sans jugement...

Et même si je sais aujourd'hui que cette liberté existe ailleurs qu'à Londres, je serais toujours reconnaissante envers cette ville, la ville de mon coeur, pour m'avoir ouvert les yeux à ce qu'était réellement la vie...

La vie, c'est être libre...

Libre de ses choix, libre d'être soi...

Et comme l'a si bien dit Samuel Johnson : "Celui qui est lassé de Londres, l'est de la vie, car Londres a tout ce que la vie peut offrir."

Ce n'est donc pas un hasard si moins d'un an après la première de mes nombreuses escapades anglaises, je sortais enfin officiellement de la secte.

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Un chapitre particulier, pas difficile à écrire mais pourtant compliqué à relater car ce n'est que la partie visible de l'iceberg en ce qui concerne mon amour pour Londres... Ceux qui me connaissent savent bien ;)

Je ne sais pourquoi en l'écrivant, je n'ai pu m'empêcher de pleurer à chaque paragraphe jusqu'à ces dernières lignes... Bien qu'il n'y ait rien de particulièrement intense...

Si ce n'est ce goût de Liberté retrouvée.

Ce qui explique sans doute mes larmes teintées de regrets... Tristesse de toutes ces années qu'on m'a volé... Même si j'ai beaucoup appris, même si elles ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui, il n'en reste pas moins qu'elles m'ont été volées et que je ne pourrais jamais les récupérer... Alors, de temps en temps, je laisse quelques larmes s'échapper pour ces années "perdues"...

Puis je me souviens... Je me souviens le chemin pacouru, et je prends conscience qu'aujourd'hui cette liberté pour laquelle j'ai tant bataillé, je l'ai, elle est à moi et je ne laisserais plus jamais quiconque me l'enlever... Qui que ce soit...

Et le sourire revient... CE SOURIRE qui me caractérisait enfant... Et que j'ai perdu à l'âge de seize ans...

CE SOURIRE à la pensée de toutes ces petites choses qui m'émerveillent...

Ce bonheur que je trouve dans les moments les plus simples... Comme un café en terrasse ;)

Cette joie que je ressens à l'idée d'être enfin libre et même libre de défier mon Poupa adoré ;) Ce qui est une première pour lui;)  Mon Poupa, je sais que tu me liras et qu'à cet instant, tu auras surement le sourire aux lèvres... Même si parfois je t'énerves ;)

Je ne peux clore ce chapitre sans une pensée pour mon chéri avec qui je partage toutes mes expéditions anglaises et autres, et qui sait mon amour pour Londres... Mon mari, l'homme de ma vie, avec qui j'ai connu des hauts et des bas, comme tout le monde j'imagine, mais qui me surprends de jour en jour en m'encourageant, non sans crainte, dans ma quête de cette liberté rêvée...

ENJOY THE LITTLE THINGS :)

WITH LOVE,

EMYA.



Journal d'une détraquée...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant