chapitre 2

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Cela faisait plusieurs semaines maintenant que Camus discutait avec son correspondant, ils avaient parlés de tout et de rien, de leurs passions, de leurs mets favoris, de leur douleur, même si ce n'était plus le principal sujet de conversation, et de continuer se consoler mutuellement lors des jours difficiles comme ce matin-là, car ils avaient pris l'habitude de se contacter dès la matinée.

'Coucou ! :)'
- salut.
- ouh ! Toi, ça ne vas pas !

Camus sourit, son interlocuteur le connaissait bien désormais pour réussir à deviner son état d'esprit rien qu'avec un mot.

- pas des masses, non. C'est, enfin, c'était notre anniversaire, aujourd'hui, comment tu as su ?
- aïe, merde ! J'ai su par le salut, ce n'est pas trop ton mot ! Pitié, dis-moi que tu ne vas pas rester enfermé tout seul chez toi ?
-non, des amis vont me trainer avec eux.
- tant mieux ! Essaye d'en profiter et on se reparle ce soir, ok ?
- ok, bonne journée.
- je t'en souhaite une à toi aussi.

Comme Camus l'avais dit, Shura et Saga connaissant la date firent tout leur possible pour lui changer les idées, et cela avait marché quelque peu.

- re ! Alors cette journée ?
- re, pas mal mais...
-mais ?
- pas aussi divertissante que nos discussions.
- arrêtes tu vas me faire rougir !
- je suis sérieux.
- je sais, et je ressens la même chose, quand on ne peut pas discuter... j'ai comme un manque, comme si ma journée n'était pas complète.

Camus se sentit rosir à cela, lui qui souvent avait entendu dire de la part de son cher et tendre qu'il pouvait être ennuyeux, lire cette phrase lui faisait un bien fou.

- merci, lire cela me remonte plus le moral que n'importe quoi.
- pourquoi ?
- mon ex me disait souvent que j'étais trop calme, parfois ennuyeux à vouloir rester tranquille à discuter.
- un crétin, voilà ce qu'il est. Nos discussions sont très stimulantes pour moi, bien souvent lorsque j'ai un problème je pense au conseil que tu pourrais me donner et si je bloque vraiment je sais que je pourrais te demander de l'aide, sans que tu ne me juge pour autant.
- bien sûr que non, tout le monde peut rencontrer un problème qu'il n'arrive pas à résoudre seul, parce que parfois on est trop près du sujet pour voir la solution.
- exactement et toi tu es le regard extérieur dont j'ai parfois besoin.
- ca marche dans les deux sens. J'ai pris conscience de beaucoup de choses depuis que l'on discute.
- sur quoi ?
- ben lui, déjà, je m'aperçois que j'ai énormément sacrifié pour lui, je faisais tout pour le rendre heureux et lui aussi, mais c'est moi qui faisais le plus d'effort apparemment. Et puis maintenant, je comprends aussi, que je peux être moi-même et avoir des amis, que je n'ai pas besoin de lui pour ça.
- il suffit que tu restes toi, je te l'ai déjà dit, tu es quelqu'un de bien, il faut apprendre à te connaitre mais c'est pareil pour tout le monde et ceux qui ne veulent pas faire l'effort n'en valent pas la peine.
- je sais, merci.
- tu sais moi aussi tu m'as fait prendre conscience de beaucoup de choses par rapport à mon ex.
- ah oui ?
- oui, moi aussi j'ai énormément sacrifié pour elle, je me suis fâché avec mes frères, j'ai tout fait pour la rendre heureuse, j'ai même blessé mes sœurs à cause d'elle car mon ex était jalouse de la relation privilégiée qu'on avait. Et pour pouvoir l'épouser je me suis brouillé avec presque toute ma famille. Et mine de rien je me rends compte d'une chose, qu'a-t-elle sacrifié, elle ? Pas grand-chose pour ne pas dire rien.
- tu arrives à recoller les morceaux avec ta famille ? Et le divorce en est où ?
- oh le divorce y en aura pas car on a jamais été officiellement marié vu qu'il y avait trop de contre, donc séparation et chacun ses affaires. Pas d'enfant c'est un plus. Et pour ma famille ben ma sœur me soutient comme elle peut et mes frères... l'un est un con fini quant à l'autre il m'a dit qu'il m'avait prévenu mais qu'il était là pour moi.
- c'est déjà ça, et le con fini ?
- il se marre !!!
- quel con en effet.
- ah ça ! Il dit que c'est bien fait pour moi et qu'à force de me croire meilleur ça devait arriver. Comme si ! Ce n'est pas moi qui pètes plus haut que mon derrière !!
-mdr ! Oublie-le celui-là, tu as un de tes frères et ta sœur sans compter tes amis, tu n'as pas besoin de lui.
- et je t'ai toi, ne l'oublie pas !
- oui aussi. Je suppose que tu t'es fait une raison ?
- oh oui ! Terminé, j'en suis revenu de cette relation, j'en fais mon deuil. Ça me fait encore un peu mal mais moins qu'avant, je regrette surtout d'avoir été aussi aveugle. Et toi ?
- je ne sais pas, je suis plus ambivalent, mais je crois que de toute façon le choix a été fait pour moi.
- pourquoi ?
- j'ai l'impression qu'il a quelqu'un.
- ah ?! Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- je sais quelle tête il a quand il a tiré un coup la veille !
- MDR !!!! Oh la vache ! Je m'y attendais pas à celle-là et je me suis étouffé avec ma boisson !

Au hasard des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant