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À peine étais-je arrivée chez eux que Maggie me sautait presque dessus pour m'enlacer. Je lui rendis son câlin en souriant, nous nous connaissions à peine, mais apparemment je comptais énormément pour elle, comme elle comptait beaucoup pour moi.

- Où étiez-vous passés ? Me demandait-elle, les larmes aux yeux comme une maman en détresse.

- Aucune idée, mais... mais...

Ma voix se brisait de plus en plus, de douloureux souvenirs firent surface dans mon esprit. Ceux que j'avais enfoui au plus profond de mon être. Je revoyais mon père qui me frappait à plusieurs reprises quand j'avais une mauvaise note ou quand je lui désobéissais. Un frisson glacé me traversait l'échine, je détestais revoir ces images qui brisait encore un peu plus la carapace que je m'étais forgée.

- Angel ? Ça va ? Me demandait Maggie, en posant une main réconfortante sur mon épaule.

- Euh... oui oui, ça va... ça va...

Elle me souriait légèrement avant de se tourner pour que Rick puisse me prendre à son tour dans ses bras.

- Je vais bien, souriais-je avant qu'il ne pose lui aussi la question.

- Ça à l'air en tout cas, riait-il. Je peux te parler seul-à-seul ? Me demandait-il.

- Oui bien sûr, acquiesçais-je.

Rick me souriait et nous sortions alors de la maison, en laissant Maggie derrière nous, pour aller nous installer sur le perron en s'asseyant sur les marches en bois.

- Carl m'a déjà tout raconté sur... vos mésaventures. Je dois te dire que je suis plutôt admiratif, vous vous en êtes très bien sortis sans nous et je dois te féliciter. Déclarait-il après un long silence.

- Merci. Daryl m'a aussi tout raconté et... je suis désolé pour Beth. D'après le peu que j'avais entendu, elle était une fille gentille et agréable à vivre...

- Oui elle l'était, soupirait-il en baissant le regard vers la rue. J'aurais aimé qu'elle soit encore en vie et qu'elle puisse voir tout ça... Elle était toujours pleine d'espoir et avait toujours pensé que nous trouverions un lieu comme celui-ci. Euh... excuse-moi, je me suis laissé emporter par les souvenirs.

- C'est rien, mais pourquoi voulais-tu me parler ? Demandais-je en collant mes jambes à mon buste, voulant retrouver le sujet principal.

- Ah... c'était à propos de Carl en fait... Je le trouve étrange ces derniers temps, surtout depuis que vous vous étiez séparés en deux. Je voulais savoir si tu avais une explication plausible à cela ?

- Je parie qu'il ne t'as pas raconté, ce qu'il s'est passé juste avant que nous trouvions le Père Gabriel. Je me trompe ?

- Non, il ne m'en a pas parlé. Pourquoi ? Que s'est-il passé ? S'enquit-il.

- Je l'avais taquiné en lui faisant peur, je lui ai fait croire que j'étais évanouie voire morte, c'était complètement idiot d'ailleurs. C'était seulement par pure vengeance, sauf qu'il l'a mal pris. Ensuite, alors que nous étions en train de tuer les rôdeurs autour du rocher de Père Gabriel, un d'entre eux m'a tiré par l'épaule en voulant me mordre. Je n'avais plus de force, je voulais mourir, mais...

- Mais quoi ?

Quelques larmes coulèrent le long de mes joues, je me sentais tellement coupable.

- Mais... j'avais oublié que Carl était auprès de moi et... il a tué le rôdeur. Après, il m'a à peine regardé et je me suis excusée plusieurs fois, sans succès. Je m'en veux tellement, sanglotais-je.

- Tu t'es excusée et c'est le principal, me réconfortait Rick. Carl est tête de mule parfois et il a dû mal à accepter ça encore.

- Oui, mais... je l'aime ! Et cet idiot ne le sait même pas ! J'en ai marre d'avoir à le cacher...

- Pourquoi tu lui dis pas ?

- Il y a une semaine, j'ai fugué après... enfin bref, et Carl m'a appelé mais j'ai couru pour l'éviter. Je suis sortie en dehors de la ville et je ne suis revenue seulement qu'aujourd'hui. Depuis, je préfère l'éviter...

- Si tu as l'occasion de lui dire, n'hésite pas et fonce droit au but. Les garçons aiment beaucoup les filles courageuses, fit-il en m'adressant un clin d'oeil.

Je riais malgré moi, parler avec Rick m'avait fait du bien, mais je devais maintenant réfléchir à tout ça.

- J'vais y aller, le prévenais-je en me levant.

- Reste un peu ici, il pleut des cordes et tu vas attraper froid, me prévint Rick.

- J'ai besoin de me rafraîchir les idées, répondis-je simplement avant de descendre les marches du perron.

J'hésitais sur la dernière marche, mais je m'élançais et marchais dans la rue en direction de chez moi. L'eau glissait le long de mon visage, mes cheveux et les vêtements étaient déjà trempés, vu la forte tombée de pluie. Mais, je n'y prêtais pas attention et continuais à marcher tout en réfléchissant aux choix que j'allais devoir faire.

Cependant, des bruits de clapotis se firent entendre derrière mon dos, je fermais mes yeux un court instant avant de les rouvrir. Je ne voulais pas savoir qui me suivait.

- Angel ? M'appellait une voix que je reconnaissais entre milles.

Je me stoppais net, je baissais mon regard vers le sol et attendit.

- Je suis désolé Carl, finissais-je par dire. Je n'aurais jamais dû en faire qu'à ma tête, je m'exc-

- C'est à moi de m'excuser, pas à toi. Je t'ai fait du mal et... je m'en veux pour ça.

Je me tournais vers lui, des larmes roulaient sur mes joues mais elles disparaissaient avec les gouttelettes de pluie. Carl avait les yeux rougis et me regardait avec beaucoup de désolation. Il avait l'air meurtri, c'était la première fois que je le voyais ainsi.

- J'ai fait des choses bêtes, et... Je n'ai jamais osé te dire que j'étais fou amoureux de toi. Depuis que nous étions tout petit, j'ai toujours eu cette attirance pour toi mais j'étais beaucoup trop lâche pour te l'avouer. Je t'aime à un point où cela en devient douloureux, j'ai l'impression de me tuer à petit feu, t'es comme ma drogue pour moi. J'ai besoin de toi pour vivre, t'es ma seule raison d'exister... Je voudrais tellement que tu me pardonnes, mais je ne suis pas sûr que tu acceptes... Je voulais juste te dire que je t'aimais et voilà.

- Carl, je... j'accepte tes excuses et... Je suis folle amoureuse de toi. J'avais pas eu le courage d'entreprendre quoi ce soit et puis, j'attendais que ce soir qui fasse le premier pas.

Je m'approchais et plaçais mes mains sur ses joues pour appuyer mes propos.

- Je t'aime aussi Carl, soufflais-je en pleurant de plus belle.

Il attrapait mes mains entre les siennes, puis Carl vint m'embrasser sous toute cette pluie. Je lâchaid ses mains et enroulais mes bras autour son cou pour le serrer contre moi. Je souriais contre ses lèvres, c'était le plus beau jour de toute ma vie...


"Find me." | Carl GrimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant