(Avengers) Le coeur de Cristal ! - Tome 1 [TERMINÉ]

A - Chapitre 34

Après qu'Ivan Stalinski eut fini de lui faire la conversation seul à seul, elle fut emmenée dans une salle d'interrogatoire.

Taliyah était assise sur la chaise, attendant face au miroir fixant la vitre sans sourciller, sachant pertinemment qui s'y trouvait de l'autre côté.

La princesse ne tourna guère la tête quand la porte s'ouvrit et se referma, les yeux fixés vers la vitre.

Un homme bien dans l'âge qui se disait professeur d'histoire ancienne spécialisée sur la période de l'Antiquité se mit en face d'elle.

Ce dernier se nommait Charles Williams, il avait le visage rond, des lunettes carrées reposant sur l'arête de son nez et les yeux bruns et les cheveux poivre et sel.

Le professeur sortit un porte-document et étala les feuilles devant lui avant d'ouvrir la bouche, faisant écarquiller les yeux de Taliyah.

Un sourire se dessina sur son visage, décidément ils étaient pleins de surprises, faire appel à cette personne pour lui parler.

La princesse posa ses coudes sur la table posant son menton sur ses mains se contentant de fixer et d'écouter l'historien.

La conversation semblait bonnes enfants, Taliyah avait un petit sourire en coin tandis qu'il lui faisait la conversation jusqu'à ce qu'il prononce un mot, un seul. Il ne s'agissait que d'un seul petit mot anodin, mais un qui la fit bondir de sa chaise. « Σκλαβιά ».

À l'évocation de ce petit mot, Taliyah sortit de ses gonds, les agents se pressèrent d'agripper la jeune femme qui se débattait violemment contre ses geôliers, un autre appuya sur un bouton tandis que la princesse grimaça.

— Vous ne connaissez rien de cette époque, rien ! vociféra-t-elle. Vous ne savez pas ce que c'est d'être vendue en esclavage, hurla-t-elle en se débattant ; d'être que du bétail à leurs yeux et encore ils avaient plus de respect pour certains animaux. Ne me touchez pas ... ôtez vos sales pattes.

Tout le monde la voyait refuser d'être menottée, menaçant du regard celui qui oserait lui passer les bracelets.

De l'autre côté de la caméra, Steve fulminait sur son siège la voyant totalement méconnaissable, ce n'était plus la gentille princesse qui était à leurs côtés depuis trois ans. Son regard avait changé, ses yeux gris verts pourtant plein de bonté n'exprimait que de la haine brûlant ardemment dans ses prunelles.

Steve vit Taliyah fixer l'homme de lettres, en lui parlant avec véhémence.

— Des hommes dans votre genre nous ont vendu comme des animaux pour assouvir les désirs pervers d'autres hommes, d'être leurs bonnes à tous faire, de n'être que des moins que rien, tout ça parce que nous étions différents. J'ai tué des hommes pour avoir comparé les gens comme moi à des monstres. On m'a flagellé et enfermé dans une cage avant d'être jetés dans une arène, vous savez pour amuser la galerie. Jamais, je ne me soumettrais au désir des hommes, jamais. Alors, n'en parler pas à la légère sans connaitre la signification de ce mot, vous êtes loin de tout savoir, loin de connaitre les perversités des civilisations que vous croyez enseigner, monsieur Williams.

D'un claquement de doigts, d'autres agents encerclèrent la princesse. Taliyah cria ressentant la décharge électrique parcourir son corps. Elle se résigna en croisant le regard de son frère et même vers lui, comme si elle savait qu'il la voyait.

Taliyah ne voulait en aucun leur faire du mal, alors elle se laissa faire, elle se laissa arrêter sous leurs yeux, à quoi bon résister.

Enfermée de nouveau dans cette cage de verre, elle était installée dans un coin de la pièce, recroquevillée attendant que le temps passe.