Pouvoir & Vengeance

Chapitre 2 : Fantôme du passé

J'étais toujours dans ma bulle. Jason et moi étions désormais le couple phare du lycée. Le Golden Boy et la It Girl étaient faits pour vivre puis mourir ensemble. Passons le côté macabre des ragots de mes camarades, j'étais tout simplement heureuse. Plus heureuse que je ne l'ai jamais été. Mon passé était désormais définitivement derrière moi. Jason me tenait la main, nous marchions dans la rue.

- Je ne me serai pas attendu à ça il y a une semaine, me confia-t-il.

- Moi non plus, lui répondis-je. Mais je suis contente que tu m'ais invité à cette soirée.

- Techniquement, c'est toi qui m'a sauté dessus et qui m'a ordonné de venir avec toi, me dit-il en riant.

- Pas faux, lui dis-je.

Je me penchais et je l'embrassais.

Je sortais de mon appartement de l'Upper East Side pour aller au Starbucks avant mon cours de yoga. Je mis mes écouteurs en savourant ce début de journée parfaitement normale quand un grand jeune homme me bouscula.

- Tu ne pourrais pas faire attention ? demandai-je.

Il se retourna et écarquilla les yeux... Riley.

Riley était mon petit-ami durant quatre ans. Je n'avais pas voulu le quitter pour de telles raisons, mais j'en été obligée. Je m'en suis voulu, puis plus du tout, puis terriblement. Mais j'avais accepté l'idée que mon passé était désormais derrière moi et que je n'étais plus la même personne. Riley était blond, avait des yeux bleus froids. Il était un peu plus grand que moi. A la seconde où il m'a bousculé, j'ai eu un mauvais pressentiment, et depuis que j'ai aperçu son visage, je suis carrément tétanisée, terrifiée.

- Jenna, me dit-il avec un grand sourire, comment vas-tu ?

- Riley, qu'est-ce que tu fais ici ?

- J'habite ici Jenna ! dit-il en riant. Tu as changé de lycée, pas de ville.

Il avait l'air parfaitement sympathique et ne m'en voulait apparemment pas.

- Je sais que ça pourrait te paraître bizarre, commença-t-il, mais ça te dirait d'aller boire un café à Starbucks avec moi ?

Je réfléchissais. Quel mal y avait-il à aller boire un simple café avec lui dans un Starbucks rempli de monde ? Et il me restait trois quarts d'heure avant mon cours de yoga. J'acceptai et le suivit donc. Il me parla de tout et de rien, de mon ancien lycée, de la cafétéria, de ses parents...

Nous entrions dans le Starbucks.

- Bonjour, que voulez-vous boire ? nous demanda la jeune femme à l'accueil.

- Un expresso et, dit-il en se tournant vers moi, un café noir avec trois sucres.

Je m'étonnai qu'il se souvienne de mon café préféré. Nous nous installions à une table. J'accrochai mon sac de yoga au dossier.

- Tu t'es fait une coloration ? me demanda Riley. Tes cheveux sont plus clairs.

- Non c'est le soleil ils brillent plus, répondis-je. Et sinon il fait beau non...

- Oh c'est bon, me coupa-t-il. Je ne t'ai pas retrouvé pour parler de colorations, de la météo.

- Retrouvée ? murmurai-je. Tu savais où me trouver ? Tu as fait exprès de me rentrer dedans ?

- Bien sûr ! s'exclama-t-il. Tu as laissé une grosse impression sur les gens, Jenna, moi plus que les autres.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je veux qu'on se remette ensemble...

Je le regardai, abasourdie.

- Il y a un sinon, déclarai-je. Il y a toujours un sinon avec toi.

- Sinon ton passé pourrait revenir à toi.

- Dégage ! sifflai-je.

Il rigola. Mon corps fut parcouru d'un frisson. Mais ce n'était pas le rire joyeux, franc et mélodieux que j'étais habituée à entendre. Ce rire était sinistre, faux et malsain.

- Je ne partirai pas avant d'avoir une réponse...

- Ma réponse est non, au cas où tu ne l'aurais pas compris.

- N'oublie pas la fille que tu étais il y a trois petits mois...

- Si tu n'as pas oublié quelle fille j'étais, le menaçai-je, tu n'as sûrement pas oublié ce que je suis capable de faire. Si tu ne veux pas plonger, laisse-moi tranquille.

- Tu n'as plus aucun pouvoir, me dit-il simplement. Et je te montrerai sous ton vrai visage dans peu de temps.

Je me levai et commençai à partir.

- Jenna ! me héla-t-il.

Je me retournai. Il tenait mon sac de yoga.

- N'oublie ton horrible sac de yoga. Fais bien tes exercices de souplesse.

Je le regardai droit dans les yeux. Je lui arrachai mon sac des mains tandis qu'il continuait de ricaner. Ma main partit toute seule. Je lui mis une gifle qui le projeta par terre. Il me regarda, furieux.

- Namaste salaud ! lui lançai-je.