Pouvoir & Vengeance

Chapitre 15 : Bon retour chez les garces, Jenna !

- Quand Avery reviendra avec Riley, dis-je à Selina et à mes sous-fifres, je pense qu'ils seront accompagnés eux aussi de sbires, comme vous.

Je vis une fille blonde lever les yeux au ciel. Je vins me placer devant elle, les bras croisés.

- Excuse-moi, quelque chose te pose un problème ?

- Tu nous appellerais tes esclaves, dit-elle, ça sonnerait aussi bien.

- Vous n'êtes pas des esclaves, rétorquai-je avec un grand calme, vous êtes mes aides personnelles. Si je vous ai recruté, c'était parce que je savais ce que Avery allait faire. Si elle revient et que vous vous mettez contre elle seule, vous serez détruite. C'est pour cela que vous m'avez rejoint.

- Non, me contredit la blonde, nous t'avons rejoint parce que tu nous fais peur.

- Est-ce que je vous ai ordonné de rester ? demandai-je. Si tu as un problème avec mes méthodes, vas-t-en.

Elle hocha la tête, soulagée, et partit en toute vitesse. Je ne voulais pas trop retomber dans mon ancien comportement. Je ne voulais pas régresser. Le seul problème était Jason. Tout le monde savait que nous avions rompus. La plupart des lycéens étaient déçus : ils voyaient en nous le couple phare avec des enfants stars dans vingt ans. Désolée de briser leurs rêves, mais notre couple était bien fini.

- Oh mon Dieu ! dit Selina.

Avery venait de franchir le portail. Riley n'était mystérieusement à ses côtés. Une file d'élèves se rangeaient derrière elles : je reconnaissais une fille de ma classe, Gabriel, surnommé Tête de rat et d'autres élèves inconnus. Avery se dirigea vers moi.

- Tu penses me faire peur avec ta bande de losers ? me demanda Avery.

- C'est toi qui oses dire ça ? s'écria Selina avec un rictus. Tu as Tête de rat dans ton équipe.

- Selina, commença Avery, tu devrais la fermer. Dans vingt secondes à peu près tout le lycée va recevoir un message. Et tu devrais le craindre.

Tous nos téléphones sonnèrent.

Selina Raven,

Ton secret est d'avoir couché avec le collègue de ta mère.

Avant d'être touché par la diffusion massive de secrets, rejoignez-moi.

Avery West

Des murmures se répandirent dans toute la cour. Plusieurs filles se rassemblèrent autour de Selina et moi.

- C'est maintenant ou jamais, dit Avery. Choisissez ou perdez.

Plusieurs personnes se levèrent et se mirent du côté d'Avery.

- Vous ferez bien de me prendre au sérieux, menaçai-je la foule de lycéens.

D'autres élèves vinrent se ranger derrière moi.

- Tu as décidé de devenir une meilleure personne, rétorqua Avery, tant mieux pour toi. Mais tu as aussi décidé d'oublier. Je n'oublie rien. Tu as oublié la fille riche et magnifique qui ne savait pas s'habiller en coupant les ponts avec moi. La loser avec les tee-shirts atroces et les barrettes. Mais cette fille-là, je la vois toujours en toi. Je la vois en ce moment.

Je sortis mon téléphone et lançai mon réseau satellite.

- Il y a une différence entre être en colère et malpolie, dit Avery. N'oublie pas Jenna, grâce et prestance.

Je déplaçai tous les données du téléphone d'Avery et détruisis la carte mémoire. Avery lâcha son téléphone qui était devenu brûlant. Elle me fusilla du regard.

- Je t'ai sous-estimée, dit-elle. Mais je gagnerai. Tu n'as aucun moyen de pression.

- Tu te trompes Avery, ricanai-je. Tu sais que j'ai des ressources infinies. Et c'est pour ça que tu n'as encore rien tenté. Tu as encore peur de moi. Ce que vient de faire, détruire ton portable et en prendre toutes les données, ce n'est une infime parcelle de ce que je pourrais te faire en un claquement de doigts.

Je vis Jason à l'autre bout de la cour, me regardant avec un regard de désaccord.

- Je ne me caches plus, dis-je en redressant les épaules. J'en ai assez d'être gentille, il est temps que je redevienne méchante.

- Bar du Plaza Hôtel, ordonna Avery, après les cours.

Je hochai de la tête, tournai les talons et partis vers mon prochain cours.

A la fin des cours, je partis au Plaza. Avery m'attendait déjà au bar. Sa longue chevelure rousse ruisselante étincelait sous les lumières plutôt fortes. Elle buvait un Martini. Elle montrait sa fausse carte d'identité et commanda un Cosmopolitan.

- Depuis l'incident, dit Avery, tu ne m'as jamais rappelé.

- J'ai été plutôt claire lorsque j'ai dit que je voulais couper les ponts.

- Tu as dit que je n'étais pas fréquentable, ricana Avery. C'était du véritable foutage de gueule. Tu es pire que moi. Peu importe... je n'ai jamais compris pourquoi tu t'étais éloignée.

- Tu n'as pas compris ? Est-ce que tu es folle ?

Elle leva les yeux au ciel.

- Ce n'est pas une question rhétorique, repris-je, est-ce que tu as des problèmes psychiques ?

- Nous ne sommes pas responsables, dit Avery d'un ton peu convaincant.

- Nous avons poussé une fille au suicide, Avery. Ce n'est pas quelque chose que tu peux oublier...

PDV Clara :

Je portais ma plus belle robe. Mon avocate avait fait tout son possible. Une lueur d'espoir brillait encore. Je me tournai vers Jason, blanc et nerveux. Il était arrivé du lycée remonté. J'irai voir Jenna après tout ça...si je réussissais. La salle d'audience était pleine à craquer. Les personnes à être montées à la barre pour témoigner étaient les parents de la victime, qui voulait me voir croupir en prison jusqu'à ma mort. Mon avocate m'avait faite comparaitre devant le jury avec de solides arguments, qui avaient tous été détruits par les avocats des parents de la victime.

- Avez-vous rendu votre verdict ? demanda le juge.

- Oui, monsieur le juge, répondit la représentante du jury. Dans l'affaire d'Etat contre Clara Hamilton, le jury a reconnu l'accusé... coupable d'homicide volontaire.

Je m'effondrais, pleurant toutes les larmes de mon corps. Je n'eut même pas le temps de jeter un regard à Jason que des menottes avaient été passées à mes poignets et que l'on m'avait amené hors de la pièce pour me mettre dans une voiture qui m'emmènera vers l'endroit où je passerais le reste de ma vie.