Chapitre 13 : Diablesses en robe de soirée

75 10 36
                                    


Je garais ma voiture, en descendis et sonna à la porte. Clara ouvrit et me sourit.

- Pile à l'heure ! s'exclama-t-elle.

Je souris et entrais. Je montais les marches jusqu'à la chambre lumineuse de Clara. Je posais mon sac rempli sur son lit. Je l'ouvris et en sortis une boite à maquillage contenant tout ce dont nous aurions besoin : rouge à lèvres, fard à paupières, mascara, eyeliner... Je sortais aussi deux tenues pliées soigneusement pour ne pas les froisser. Clara m'avait dit de prendre les deux, elle m'aiderait à choisir. La première était une robe longue cintrée en satin noire. La ceinture était noire et contenait des sequins. Je la porterais avec des escarpins noirs et une pochette argentée. C'était la plus confortable des deux robes, autant pour marcher que pour danser. Elle n'était pas la plus belle, mais la qualité de cette robe payée six fois plus qu'une robe de soirée chic se voyait de loin.

La deuxième était une robe de soirée que j'avais faite faire sur mesure par un grand styliste, bien que je ne me souvinsse pas si le styliste était Oscar de la Renta ou Valentino. En somme, je l'avais payée une fortune. La robe était en soie blanche (un peu transparente) avec des motifs en dentelle. Le buste était presque entièrement noir. Les motifs se croisaient et donnaient un ensemble magnifique. Le noir commençait à s'estomper au niveau de la ceinture en faisant apparaître de plus en plus la soie blanche, pour ne laisser qu'un tissu blanc vaporeux au niveau des cuisses. Celle-ci était moins confortable, mais sa beauté était époustouflante. Mes escarpins blancs iraient à merveille avec cette robe.

Clara me dit de prendre la deuxième. Je suivis son conseil et lui demandais de m'aider à me coiffer. Je la laissais faire ce qu'elle voulait. Elle me fit une tresse cascade améliorée en me bouclant les pointes. Le résultat était magnifique. Je lui fis à mon tour un chignon chic, qui allait très bien avec sa tenue. Clara avait trouvé une robe mauve s'arrêtant au genou. La robe épousait ses courbes comme une cascade. Elle lui allait merveilleusement bien.

- Mon procès est dans huit jours, me dit Clara.

Je me tournais vers elle. Je n'arrivais toujours à imaginer ce que Clara pouvait ressentir. Au moins, elle était innocente.

- Je me souviens de tout ce qui passé, me dit-elle. Je n'étais même pas dans mon lycée. J'étais en stage dans un lycée de Manhattan. J'étais allé me chercher un café une heure plus tôt et j'avais bousculé une fille dans le couloir. Elle avait commencé à m'insulter donc je me suis défendue et l'heure d'après on l'avait retrouvée morte dans une salle. J'avais laissé mon sac dans le couloir devant ma salle de stage pour la pause et quand je l'ai repris, la police interrogeait des élèves et quelqu'un a remarqué une tâche dans mon sac. La police m'a demandé mon sac et je l'ai donné sans m'attendre à ce qu'ils trouvent une arme de crime dedans. Il n'y avait aucune caméra nulle part et personne ne pouvait prouver que je n'étais pas avec la personne assassinée.

Une larme coula sur sa joue. Elle essuya sa larme avec son bras. Par miracle, son maquillage n'avait pas coulé. Nous prîmes ma voiture. Jason raccompagnerait Clara après la soirée. Normalement, j'arriverais à lui parler pour savoir ce qu'il voulait pour la suite de notre relation. Nous faisions notre soirée à l'hôtel Plaza. Nous avions loué une immense salle de réception. Tout était déjà en place lorsque nous arrivions. Les gens commencèrent à arriver vingt minutes après.

Selina arriva pile à l'heure dans une limousine. Elle portait une magnifique robe verte, presque émeraude. Elle dominait la foule du haut de ses immenses escarpins. Elle arriva et me fit la bise mais courut aussi après un garçon plus mignon. J'aperçus Jason dans la foule mais le perdit aussitôt. Il portait un smoking noir faisant ressortir ses cheveux blonds de manière harmonieuse. Je me dirigeais vers le centre de la salle pour voir si je pouvais le repérer.

Mais ce que je repérais était Avery et Riley adossés à une porte, en train apparemment de conspirer. Je pris une grande inspiration et partit telle une furie à travers la foule. Avery et Riley me virent et entrèrent dans la salle. Je poussais la porte et trouvais Riley assis sur une chaise et Avery plantée au milieu de la pièce.

Riley portait un smoking blanc. Avery portait un ensemble entièrement dorée. Une longue robe dorée absolument divine, des bijoux en or, un vernis doré, un rouge à lèvres transparent à paillettes dorées, des escarpins dorés. La seule chose qui n'était pas dorée était sa magnifique chevelure flamboyante. Ses longs cheveux étincelants reposaient comme à leur habitude sur son épaule. Elle était royale. Mais je ne me sentais pas inférieure. Nous faisions la même taille même si nous étions dotées d'escarpins et je soutenais mon regard contre ses yeux noirs sans fond.

- Je ne compte pas gâcher ta soirée, me dit-elle.

- Tu es trop aimable, dis-je avec ironie.

- Pour l'instant, me dit-elle.

Je m'embrasais en moins d'une seconde.

- Je te jure que tu le regretteras, la menaçai-je. Je vais faire de ton entière année un enfer sans nom en un seul claquement de doigts. Je détruirais toute ta vie, et s'il le faut, ta famille. J'ai les adresses exactes de toutes les personnes qui sont reliées à toi. Je t'exilerai si loin et dans une contrée si horrible que tu en feras des cauchemars jusqu'à la fin de ta vie. Plus personne ne te connaîtra plus ! Tu ne seras plus qu'un souvenir. Tu seras morte aux yeux de tous et je jure de te...

- STOP ! hurla quelqu'un.

Je me tournai et me retrouvai nez à nez avec Jason. Je devins livide et me sentit geler sur place. Il me fixa, à la fois surpris, en colère et déçu.

- Je n'avais jamais pensé que tu irais aussi loin ! me dit-il. Je préfère rompre avec toi plutôt que de fréquenter une fille superficielle sans remords et sans limites. Je n'avais jamais pensé que tu puisses être aussi méchante, aussi glaciale. L'ancienne Jenna Campbell est bien de retour.

Il conclut sa phrase avec une grimace de dégout. Je le regardais mais ne ressentais pourtant aucun sentiment de culpabilité ou de honte. Je le regardais s'en aller, impassible. Je ne ressentais rien.

- Comme a dit Jason, dis-je en me tournant vers Avery. Je n'ai plus de limites.



La soirée était enfin finie. J'avais fait mettre à la porte Avery et Riley. Je garais ma voiture dans le Bronx et montais les marches. Mon repaire était resté tel quel, à part la serrure que j'avais changé. Je dirigeais vers les dossiers de la bibliothèque. Je pris les dossiers portants les inscriptions : Avery West, Riley Swan.


Pouvoir & VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant