Chapitre 18 : Légitime défense

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Flashback, Avery :


Je remplissais ma bouteille d'eau au lavabo des toilettes pour filles du lycée. Je la rangeais dans mon sac et me regardai dans le miroir. Je replaçai mes longs cheveux roux sur mon épaule et sortais de mon sac mon rouge à lèvres. Je m'en appliquais et me mis en plus un trait d'eyeliner pour faire ressortir mes yeux d'un noir infernal. Je vérifiai que ma robe noire était impeccable et sortis la tête haute. Jenna parlait avec Riley contre des casiers. Je mis mon sac dans le creux de mon bras et avançai dans les couloirs. Deux de mes sous-fifres apparurent. Avant même qu'elles aient eu le temps de dire quoi que ce soit, je les expédiai d'un geste de main. Je ne voulais pas encore les entendre raconter les derniers ragots inintéressants du lycée. Jenna et moi aurons le temps de voir ça dans notre repaire ce soir.

Je rentrais dans ma prochaine salle de cours. C'était étrange : à cette heure, la classe était remplie. Là, elle était vide, à l'exception d'une élève brune assise sur une table. Elle portait une magnifique robe bleue et des sandales compensées magnifiques. Elle se retourna et envoya valser ses longs cheveux lissés derrière ses épaules.

- On ne me reconnaît pas, trésor ? demanda-t-elle.

J'étais ébahie. Susan Darkbloom avait complètement changé. Elle ricana en sortant de son sac un dossier soigneusement emballé dans du cellophane. Elle se leva et marcha jusqu'à moi.

- Ce dossier pourrait facilement vous faire incarcérer, dit Susan en ricanant.

- Donne-moi ça !

Elle sortit un couteau en tremblant et en rigolant.

- Je saurais me défendre contre toi ! Si je te fais disparaître, plus personne ne pourra m'arrêter...

Elle s'interrompit et éclata d'un rire fou. Son rictus était horrible. Elle était en train de devenir complétement folle. La terreur s'insinua dans tout mon corps. Je m'éloignais le plus d'elle. Je ne pouvais pas sortir : elle était devant la porte.

- Si je te fais disparaître...plus personne...plus jamais...

Elle éclata d'un rire mauvais et terrifiant entre chaque phrase. J'étais transie par la peur. Elle se jeta sur moi, le couteau levé, toujours en train de rigoler comme une folle. C'était une folie meurtrière qui habitait Susan. Ses cheveux se balançaient au rythme de sa course à mon encontre. Son couteau se levait, prêt à transpercer mon corps. Je m'écartais de sa trajectoire trop rapidement pour qu'elle puisse s'en rendre compte. Elle se prit une table en plein ventre. Elle hurla de douleur. Son cri était perçant et atroce. J'essayais de me rassurer en me disant que des personnes l'entendraient, avant de me rappeler que toutes les salles étaient insonorisées.

Avant qu'elle ait eu de faire un mouvement de plus, je lui attrapais le poignet et lui arrachais des mains son couteau.

- Susan, commençai-je. On n'a pas à faire ça...

- Tu te fais ça à toi seule ! hurla-t-elle. Tu m'as harcelée pendant un an ! Mais ne t'inquiète pas, la prochaine sur ma liste est Jenna. Et si tu ressors de cette histoire, je te détruirais avec mes dossiers.

- J'ai aussi mes dossiers sur toi, répliquai-je. Je sais que tu as un problème psychiatrique te poussant à des excès excessifs de colère et de violence. Je pourrais aussi dire que tu as essayé de me tuer maintenant.

- C'est une menace ? hurla-t-elle. Il n'y aurait aucunes preuves, j'ai détruit les caméras de surveillance. Tu n'as rien à me dire, je suis devenue PARFAITE !

- Est-ce que tu la vois toujours ? demandai-je, poussée par l'adrénaline. La ratée avec les nattes, l'appareil dentaire, les lunettes, les tee-shirts mal fagotés et les chaussettes hautes ? Quand tu te regardes dans le miroir ? Parce que je la vois, je la vois maintenant.

Elle poussa un cri déchirant et se jeta sur moi. Elle m'attrapa les épaules et me balança contre une table. Je me cognais la jambe contre le coin de la table. Le couteau m'échappa des mains et alla sous une table. Susan se débattit et se jeta vers le couteau. Je lui attrapais le poignet et la poussais contre une table. Elle tomba face contre terre. Je lui écrasais la jambe avec mes talons hauts. Elle poussa un long cri de douleur et de rage. Je me penchais et ramassais le couteau à toute vitesse. Je le tenais par le manche, dégoutée et courut jusqu'à la sortie.

- Avery ! hurla Susan.

Je me retournais juste à temps pour voir une chaise s'abattre sur ma tête. Je tombais contre une table, me faisant mal au dos. Susan ricana, dans un état second, un état de folie. Je me relevais et m'apprêtais à saisir la poignée pour ouvrir la porte quand Susan me prit le bras et me tira en arrière. Je reculai de deux mètres, ma longue chevelure de feu se mettant entre mes yeux et le réel, m'empêchant de voir l'objet d'une folie meurtrière aussi dépourvue de santé mentale que de sens.

J'écartais mes cheveux pour voir Susan se jetait sur moi comme un lion sur une proie. Je criais et levais mes mains pour me protéger. Ma main gauche, portant le couteau, vint se placer dans la trajectoire de la poitrine de Susan. Celle-ci était lancée dans sa course et n'eut pas le temps de ralentir quand le couteau se planta dans son corps. Je reculais brusquement horrifiée. Sa robe bleue se tâchait de plus en plus de sang. Ses yeux s'agrandirent puis elle tomba contre le sol dur dans un craquement sonore et atroce. Elle atterrit sur le dos, son visage ayant une impression de terreur.

Je sortis de mon sac un mouchoir pour prendre le couteau. Je le retirais progressivement de la poitrine de Susan, dégoutée. Le couteau était maculé de sang rouge qui scintillait à la lumière artificielle. Je pris du produit antibactérien et nettoyais le manche du couteau et le lançais parterre. Je sortis de la salle à toute vitesse.

J'avais été étonnée de voir que personne n'avait remarqué que j'étais sortie de la salle. Une demi-heure, les policiers étaient là. Une jeune femme avait été trouvée avec le couteau dans son sac.

Qui avait pu le mettre là ?



PDV Riley :


Je passais la sécurité et entrais dans la petite pièce. Clara était de l'autre côté de la table.

- Clara, commençais-je avec un sourire mauvais. Il faudrait que tu saches qu'Avery West est responsable du meurtre de Susan Darkbloom.


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