Chapitre 3

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Je m'étais enfuie comme une lâche face à lui, ce n'étais pas dans mes habitudes d'agir ainsi mais il me faisait perdre mes moyens. Pour la première fois de mon existence, je ressentais une attirance, du désir pour quelqu'un et cela m'effrayait. Nous vivions à présent dans un monde impitoyable où il nous fallait rester fort, les faibles eux, mourraient. Je ne voulais pas faire partis des faibles, il fallait à tout prix que je me sorte ce garçon, Carl, de la tête.

-Carl dis-je rêveuse.

Je me mettais des baffes mentalement, ou était ma résolution de ne plus y penser. Cela aller être dur.

Mon campement, ma prison était en vue, je me faufilais vers l'arrière et déposer mon vélo. J'escaladais le grillage et atterri de l'autre côté. Avec un peu de chance ils ne seraient pas encore rentrer.

-où était tu?

Et remerde. Je me retournais et croiser le regard colérique de mon frère. J'allais passer un sale quart d'heure. Il empoigna mon bras et me traîna derrière lui. Son emprise me brûlait d'une manière anormale, je savais ce que j'allais subir. Prendre des coups ne faisait plus peur mais j'appréhendais toujours l'après. La douleur des blessures pouvait durer plusieurs jours. J'aurais voulu riposter mais il était bien plus fort que moi et j'avais peur de sa face la plus sombre. Mon frère était un paradoxe à lui tout seul. Tantôt bienveillant, tantôt psychopathe.

-François, suppliais-je, tu sais que je n'aime pas rester enfermer ici, je te ressemble pour ça, essayais-je de l'amadouer.

-ne m'appelle plus jamais comme ça hurla de rage mon frère.

J'avais attisé sa colère.
Nous traversions les couloirs à vive allure, mon frère me traînant derrière lui. Je n'avais plus dit un mot de peur des répercussions que cela aurait pu avoir, j'en avais déjà bien assez fait. Il ouvrit la porte de ses quartiers et me jeta à terre comme une vulgaire chaussette. Il s'agenouilla à côté de moi et rigola.

-tu sais que je n'aime pas faire ça mais pourtant tu m'y oblige, quand va tu arrêtais de me désobéir petite ingrate.

Il se leva en un geste théâtral en me disant

-tout ça, tout ce que nous avons accompli c'est grâce à moi et toi fit-il en me pointant du doigt, si tu est encore en vie c'est encore grâce à moi. Si tu avais du te débrouiller seule, tu serais déjà morte à l'heure qu'il est, je t'ai sauvé la vie en te prenant avec moi et c'est comme ça que tu me remercie. Tu vas être punis ma très chère petite sœur.

-tu n'est qu'un putain d'égocentrique arrogant et un connard rajoutais-je, je savais que j'allais payer pour ses paroles mais sa faisait un bien fou.

Il me fusillait de son regard noir puis se mit à rire, d'un rire démoniaque.

-là tu vas payer.

Et le premier coups partis, il y avait mis une force surhumaine que j'entendis le craquement de mon arcade sourcilière. Mon visage se fracassa sur le sol et je poussais mon premier cri, le premier d'une longue série. Ma tête bourdonnait et la douleur me clouait sur place. Ne me laissant même pas le temps d'encaisser qu'il me donna un second coups, toujours au visage. Cette fois-ci, je sentais le goût âpre du sang se répandre dans ma bouche. Une larme roula le long de ma joue. Immobile, paralysé par la douleur, il enchaînait ses coups. J'avais arrêté de compter après le sixième coups. Tout mon corps me faisait atrocement mal, je le sentais se briser au rythme de ses coups et je ne pouvais retenir mes cris de rages et de souffrances. Dans des moments comme celui-ci, je caressais la mort du bout des doigts, priant pour qu'elle m'emporte. Qu'elle m'emmène loin de ce cauchemar, loin de lui mais à chaque fois il s'arrêtait avant que mon corps ne me lâche. Je ne ressentais plus rien hormis la douleur qui se répandait dans chaque parcelle de mon être. Il m'avait détruite une fois de plus. Mes larmes s'intensifiaient, je pleurais mon mal être, je pleurais ma mère, je pleurais au souvenir de ma vie d'avant.

Irréversible [carl grimes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant