À peine suis-je sortie de ma voiture que des regards fusent dans ma direction. Ma robe, que je me suis achetée il y a quelques heures (quand j'étais sur le point de péter un câble parce que je ne trouvais aucune annonce de logement à mon goût) me va à ravir.
Je glisse toute de même ma pochette sur mon ventre. Durant mon shopping quelque peu compulsif, j'ai acheté une nouvelle balance et le résultat est resté le même : j'ai pris trois kilos. Je ne peux plus dire qu'il s'agit d'une erreur. Je dois me rendre à l'évidence. À moins que celle-ci aussi ne fonctionne pas correctement...
J'offre un petit sourire au mec sur ma droite et ses yeux glissent sur mes seins à peine cachés par ma tenue, puis sur mes jambes. Mon estime personnelle remonte en flèche et je lui offre le plaisir de voir mon plus beau balancé de hanches tandis que je rentre dans ma discothèque. Les samedis soir sont toujours meilleurs que les vendredis.
Puisque Nico m'abandonne pour une mielleuse qui lui demandera des gosses dans deux mois, je traînerai seule les vendredis à l'avenir donc la récolte sera peut-être plus de qualité. Être entourée rend désirable mais être collée toute la soirée par un mec ruine tout. Vous l'avez compris, Nico était vraiment pégueux.
Je dépose mon blouson aux vestiaires, vais vérifier mon apparence dans les toilettes et une fois ceci fait, je m'avance vers la piste de danse. Il y a plus de monde que hier soir. L'ambiance est déjà différente. Elle est plus propice à ce que je recherche.
Ça y est, mon plan d'attaque peut débuter.
Première étape : se faire désirer. Pour cela, rien de mieux qu'aller montrer sa popularité au milieu des hommes.
Je me redresse, passe à nouveau mes doigts dans ma chevelure brune puis d'un pas assuré, me dirige vers la piste de danse, le tout sans oublier d'onduler des hanches. À peine suis-je arrivée à destination, que deux hommes viennent m'accoster. Un clin d'œil puis un sourire en coin et c'est dans la boite. Le brun vient se frotter contre moi et mes yeux cherchent aussitôt le con du bar.
Ma mâchoire manque de se décrocher en le voyant discuter (le tout en souriant) avec une grosse. Dia mais c'est quoi ça ? La main du brun, toujours collé contre moi, descend le long de mon bras et glisse vers ma taille. Ses doigts agrippent le tissu de ma robe et il plaque son « matos » contre mes fesses. D'habitude c'est le moment où je dis que le mieux est de prendre une chambre mais tout de suite là, je n'en ai pas envie. Même sa belle gueule et les arguments qu'il ne cessent de me faire sentir, ne parviennent pas à détourner mon attention.
Le barman ne me remarque même pas. On dirait qu'il n'a d'yeux que pour cette...cette baleine. Franchement, est-ce qu'il a un problème de vue ? Depuis la veille, c'est ce que je me demande. Je ne vois que cette explication pour qu'il m'ignore. Aucun homme normalement constitué ne peut résister à ce que je propose.
Frustrée, je fronce les sourcils et me retourne vers mon partenaire de danse. Lui au moins m'accorde de l'attention. Ses yeux brillent tellement que je devine que si je lui propose d'aller faire un tour dans les toilettes, il tapera même un sprint. Je me demande même s'il ne serait pas capable de se défroquer ici, sur la piste de danse.
— Loïs, lance-t-il.
Je ne réponds rien et donne une œillade vers le bar. Le con discute toujours. J'espère que le vieux Rousseau va passer et voir que son nouvel employé fait mal son boulot ! Té maintenant que j'y pense, je ne l'ai pas vu depuis quelques temps, Rousseau...
Loïs profite de mes quelques secondes d'inattention pour m'attirer à lui. Ses lèvres se plaquent contre les miennes avec agressivité. Bien que je sois habituée à ce genre de réaction, je ne suis pas partante pour une partie de jambe en l'air, enfin...pas pour le moment du moins. Alors il va falloir que ce bel étalon calme ses ardeurs et qu'accessoirement il arrête de plaquer son érection contre moi parce que ça n'a pas du tout l'effet escompté.
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Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)
ChickLitMaëlys est belle, intelligente et gagne bien sa vie. Oui en effet, celle qui est source du complexe d'infériorité d'Anaïs est parfaite. Du moins c'est ce que la banquière se dit tous les matins lorsqu'elle voit son reflet dans le miroir. Pourtant...