— Bon travail mademoiselle Dumas, lance monsieur Vilard en passant à mes côtés.
Ce dernier retourne à l'étage et je réceptionne avec plaisir les regards jaloux de mes collègues de travail. Monsieur le directeur me complimente souvent, bien plus que les autres, ce qui est tout à fait normal étant donné que je fournie un travail exemplaire.
J'offre un sourire hypocrite à Mathilde, la petite nouvelle (guichetière) qui pensait encore il y a deux minutes, que son cul tout flasque pourrait me détrôner. Dia qu'elle était naïve. J'ai une longueur d'avance sur elle : le physique et l'intelligence. Ça, tout le monde ne peut pas l'avoir, évidemment.
— Oh là Mathilde chérie, les soucis ne te vont pas. N'est-ce pas une petite ride que je vois là ? fais-je en pointant son front de mon doigt, une mine faussement inquiète.
Cette dernière blêmit avant de partir au fond du couloir, à la recherche des toilettes. Pauvre chou... Le sourire aux lèvres, je m'avance vers le comptoir (bien que l'accueil bancaire ne soit pas mon boulot). J'espère que le directeur va redescendre. Ce serait tellement drôle qu'il me voit là, au poste de cul tout flasque.
Je suis sûre que Mathilde passerait un sale quart d'heure. Après tout, même si une affreuse ride apparaît sur notre front, nous devons rester professionnel et assurer l'accueil de nos clients...
— Ah la la, les stagiaires de nos jours, soufflé-je avant de sourire à l'homme au comptoir. Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous ?
★
À peine suis-je arrivée chez moi que je m'affale sur mon sofa. En plus d'avoir passé une partie de la journée debout, j'ai dû gérer avec un client irritable. Comme si être moche ne suffisait pas, il fallait aussi qu'il soit con. Heureusement, il me reste assez d'énergie pour ordonner à ma chaîne hi-fi de passer un morceau de jazz. J'aime bien les commandes vocales, ça facilite vraiment la vie.
Me dire que je suis en week-end me redonne assez de force pour quitter mon canapé. Je m'étire avant de me diriger vers ma cuisine. J'ouvre mon frigo et en ressors une bouteille d'eau. Je jette un coup d'œil à mon horloge murale puis me tourne vers mon salon.
Je vais téléphoner à Nico, je suis certaine qu'il ne sera pas contre un petit resto chinois avant que l'on aille en discothèque. Puis nous finirons la soirée ici (à moins que je trouve mieux à me mettre sous la dent). Lui et moi, ce n'est que purement sexuel.
Enfin, il me sert aussi d'accompagnateur en soirées. Je n'aime pas rester seule. C'est mieux d'avoir des mecs à ses côtés, ça impressionne mes potentiels partenaires et dans le bon sens du terme. Les hommes adorent les femmes qui paraissent inaccessibles, elles paraissent plus désirables ainsi. Même si je n'ai pas besoin de cela pour l'être, il faut savoir être méthodique dans la vie.
Je tape mon texto et l'envoie à Nico puis je me dirige vers ma chambre. J'ai deux heures pour me doucher et choisir ma tenue. Ça devrait le faire. J'ouvre mon dressing et commence à chercher the vêtement parfait pour ce soir quand mon portable me signale que j'ai reçu un message. Avec deux ravissantes robes moulantes dans les mains, je retourne dans mon salon et récupère mon portable.
Nico, comme je m'en doutais.
« Désolé. Pas libre ce soir ».
— Non mais c'est quoi ça ?
Ni une ni deux, je l'appelle. Il me répond dès la première sonnerie.
— Oh Maëlys, comment ça va ? Je ne peux vraiment pas ce soir. Tu sais... j'ai rencontré quelqu'un et je ne peux pas...
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Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)
ChickLitMaëlys est belle, intelligente et gagne bien sa vie. Oui en effet, celle qui est source du complexe d'infériorité d'Anaïs est parfaite. Du moins c'est ce que la banquière se dit tous les matins lorsqu'elle voit son reflet dans le miroir. Pourtant...