Bastien De Fonta avait raison. Quand je me réveille le lendemain matin, ma cheville ne me fait pratiquement plus mal. S'il y a cependant quelque chose qui ne va pas dans le bon sens, ce sont mes points de sutures que l'on ne peut me retirer le jeudi car je n'ai pas cicatrisé assez vite.
Avoir raté ma matinée de travail pour rien ne m'enchante pas et c'est sur les nerfs que je rejoins la supérette l'après-midi. Mon chef de rayon doit certainement comprendre que mon regard noir est synonyme d'ennuis à venir puisqu'il décide de ne pas trop me faire chier.
Anaïs profite de notre pause du midi pour me reparler du psychologue. Je crois qu'elle commence à douter de ma parole. C'est ma sœur après tout donc elle me connaît. Elle sait que contrairement à elle, je peux mentir sans scrupules si cela me promet de nombreux bénéfices.
— J'ai l'impression que tu me caches quelque chose, lance-t-elle en me regardant du coin de l'œil.
— Pareil, renchéris-je.
— OK, c'est vrai, soupire-t-elle, me sortant par la même occasion du petit trou dans lequel elle venait de me pousser, j'ai revu Céline cette semaine et elle m'a avoué qu'elle espérait que toi et son frère...
Je roule des yeux.
— Et je suis plutôt d'accord avec elle. Ce Bastien semble avoir du caractère, tout à fait ce qu'il faut pour résister à ta tendance dictatrice !
— Tu sais que j'ai horreur que l'on dicte ma conduite Nana, soufflé-je.
Ma sœur hoche la tête. Évidemment qu'elle le sait !
— Et puis, figure-toi que l'on ne peut pas se blairer tous les deux.
— Mais bien sûr ! Dit celle qui a fini dans les bras de monsieur parce qu'elle ne sait pas marcher sans se tordre la cheville, réplique Anaïs.
Comment sait-elle ça d'abord ?
— Nico m'a dit qu'il s'était senti mal vis à vis de toi après t'avoir vu tomber et qu'il était revenu sur ses pas avec l'intention de te porter secours quand il t'a aperçue dans les bras d'un mec châtain. Tu avais l'air de beaucoup lui causer, il m'a dit.
Nicolas, ce sale cafteur !
— Tiens en parlant de lui, je peux savoir pourquoi tu lui as donné ma nouvelle adresse ?
Miss bouclettes n'a pas l'air gênée du tout.
— Il m'a dit que tu avais mis les voiles sans le prévenir.
— Et tu ne t'es pas dit que c'était peut-être parce que je ne voulais plus entendre parler de lui ?
Ma sœur referme l'emballage de son sandwich puis hausse un sourcil.
— Nico est génial comme mec et si je n'avais pas prévu avec Céline de te caser avec Bastien, je te pousserai dans ses bras.
Me caser ? Oh c'est la meilleure ça !
— Eh ! Je te rappelle qu'il y a quelques mois à peine, tu me traînais dans le jardin Japonais pour me dénicher un futur époux alors hein...
Bon, c'est vrai qu'avant que je n'apprenne qu'elle pensait s'être envoyée en l'air avec son voisin de palier (qui est désormais son super petit ami à la choucroute douteuse), j'avais en tête de lui trouver un mec. Bon, pour le côté pratique, mais aussi pour que la famille (ma grand-mère en particulier) arrête de raconter des bobards sur son compte. Il faut dire qu'aux yeux de cette dernière, ma sœur était une homosexuelle schizophrène et que moi j'étais une tueuse à gage.
Vous ai-je déjà dit que j'ai une famille complètement barrée ?
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Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)
Chick-LitMaëlys est belle, intelligente et gagne bien sa vie. Oui en effet, celle qui est source du complexe d'infériorité d'Anaïs est parfaite. Du moins c'est ce que la banquière se dit tous les matins lorsqu'elle voit son reflet dans le miroir. Pourtant...