Bonus : Dans la tête de Bastien

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Alors que je viens juste de quitter Sammy et ma sœur, je pousse la grande porte du bâtiment B lorsque je reconnais une voix féminine.

— C'est Maëlys putain ! Mais merde alors, qu'est-ce que vous avez tous à me traiter de « rancunière » aujourd'hui ?

Ne sachant plus si je dois faire un pas ou attendre que la furie ait fini de s'énerver, je regarde autour de moi. C'est dingue, chaque fois que je suis amené à la croiser, j'ai l'impression que je risque de me faire faucher par un poids lourd.

— Fous le camp Nicolas.

Oh oh. Cette fois-ci, c'est plus fort que moi, il faut que j'avance pour voir la tête de ce « Nicolas ». OK, il s'avère que ce dernier est le parfait cliché du surfeur qui collectionne les gonzesses. Blond, bourré de muscles pour compenser avec son manque de neurones, il ne semble pas vouloir déguerpir (trop con pour comprendre la phrase si vous voulez mon avis).

J'aurais pu rester une éternité à lui trouver des défauts si je n'avais pas vu la chute de la brune qui, voulant donner un coup de pied à celui qui sonne creux, finit sur les fesses.

Pendant une fraction de seconde, je songe à sortir de ma cachette pour aller lui venir en aide. Puis je me ravise, me rappelant de l'agressivité avec laquelle elle m'a toujours accueilli. Il semblerait que le blond ait eu la même idée que moi, mais comme je m'en doutais, la lionne rugit.

— Je t'ai dit de foutre le camp ! hurle-t-elle en s'en casser la voix.

Sans neurone recule, effrayé. Je le regarde s'éloigner et une légère satisfaction me gagne. C'est ça, casse-toi. Il ne fait pas le poids face à la furie.

En parlant d'elle, cette dernière tente de se relever quelques secondes plus tard mais il semblerait qu'elle se soit blessée. Alors que la situation me crie explicitement de sortir de l'ombre, je fais demi-tour et après avoir ouvert la porte du bâtiment, j'appuie sur le bouton pour bloquer celle-ci.

Vas-y Bastien, tu peux le faire.

Affronter une lionne n'est pas facile. Il faut s'être préparé avant pour être en mesure de répliquer. Si nous la laissons gagner ne serait-ce qu'une seule fois, nous pouvons être certain qu'elle prendra cela comme une sorte de soumission et nous pourrons dire adieu à notre autorité.

— Besoin d'aide ? fais-je d'un ton assuré.

Heureusement qu'elle me tourne le dos car elle verrait probablement que je crains de finir comme l'autre sans cervelle.

La brune se raidit, soupire puis semble vouloir atteindre le ciel avec sa tête.

— Non, merci, je peux très bien me relever toute seule.

Cela m'aurait étonné aussi...

Pas de chance pour elle (mais pour moi), il semblerait que sa cheville ne soit pas opérationnelle. Un nouveau soupir lui échappe et elle fixe soudainement les nuages.

— Mila diou, me fas caga putain de cheville de merde !

C'est bien la première fois que j'entends une femme de sa classe parler de la sorte. Et étrangement, ses termes totalement campagnards me séduisent. Je lâche un sourire et m'approche d'elle.

— Tu vas voir si... commence-t-elle.

Maëlys s'interrompt cependant en sentant mes mains l'attraper pour la soulever. Légère comme une plume, elle finit dans mes bras en peu de temps. Aussitôt comprend-elle ce qu'il se passe qu'elle commence à bouger dans tous les sens.

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant