Conflit avec madame la juge

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Déménager en un après-midi est tout bonnement impossible, surtout quand on n'a pas de toit de rechange... Madame Coudert refuse de comprendre que je n'avais pas l'intention de résister à son congé pour vente et me menace de débuter ses poursuites judiciaires dès lundi si je n'ai pas débarrassé le plancher.

Je passe une bonne partie de l'après-midi à tourner en rond, à la recherche d'annonces de logement intéressantes. Toute cette précipitation me laisse sur le cul. En vingt-quatre heures, mon petit nid bien douillet s'effondre et on me traîne dans la boue. Mes recherches sur le net sont rompues par un appel. Je roule des yeux en voyant qu'il s'agit de mes parents.

— Allô Maëlys ! s'exclame ma mère.

Oh cette salope de madame Coudert...je suis sûre qu'elle a contacté mes parents, comme si j'étais une mineure irresponsable qui avait manqué à ses devoirs.

— Madame Coudert-

— T'a tout raconté, j'ai compris. Pour ma défense, j'avais complètement oublié son courrier. Je ne fais pas de la résistance, je te l'assure.

Ma mère est irritée et même à travers le téléphone, ses ondes négatives tentent de m'ensorceler. Un poison ma mère ? Totalement. Allez demander à mon père de vous raconter comment elle l'a encouragé à aller casser la figure de la femme qui avait laissé ses enfants galoper au milieu de la route... Il a fini au tribunal parce qu'il a failli lui mettre sur la figure. Ma mère elle, est restée confortablement dans la voiture et a regardé mon père péter son câble. Mais à la base, celle qui l'a motivé à régler ses comptes, c'est elle !

Voilà donc le problème : elle a tendance à nous communiquer ses états d'âmes... Elle parle et les autres foncent tête baissée tels des idiots pendant qu'elle, elle reste à couvert. Enfin, heureusement ça ne marche pas sur moi. J'arrive à chasser ses mauvaises ondes, et puis je suis trop réfléchie pour charger comme mon père. Belle et intelligente.

— Écoute, elle ne peut rien faire jusqu'à lundi. La loi le lui interdit. Elle m'a récité des absurdités, je suis certaine qu'elle a oublié ma profession, mais peu importe.

Ma mère est ancien juge, alors évidemment ça fait pencher la balance. Je sais que je ne risque rien à ses côtés.

— Tu n'as qu'à revenir à la maison en attendant de trouver un nouveau logement.

Plutôt mourir que retourner chez mes parents ! Je suis une adulte responsable et autonome. Il est hors de question que je squatte chez eux, en plus notre bled est pourri. Moi j'aime la ville, j'aime Toulouse. Cette dernière est faite pour moi.

— Non, ça va aller. Tu l'as dit toi-même, elle ne peut rien faire avant lundi. Et puis de toute façon, si elle engage des poursuites contre moi, le temps que son dossier soit traité, j'aurais quitté les lieux.

J'ai vraiment paniqué pour rien tout à l'heure. Cette garce de Coudert a failli m'avoir ! Quelques minutes de réflexion ont suffi pour que je retrouve ma logique.

— Tu sais, finalement ce n'est pas si mauvais que je ne le pensais. Je vais tout arranger. T'inquiète, je vais réussir, comme toujours.

Je me fais menacer d'expulsion et de poursuites judiciaires, déchire des contrats super importants pour mon boulot, découvre que j'ai grossi (même si je suis sûre que c'est le jeans qui a rétréci et la balance qui est cassée), accroche ma voiture, quoi d'autre encore ? Ah oui, et un connard de barman bousille ma belle robe ! Mais j'ai ce qu'il faut pour faire le grand ménage et faire de ces petits incidents de lointains souvenirs.

— Oui ma chérie, tu vas reprendre le dessus, tu dois reprendre le dessus, insiste ma mère à l'autre bout du fil.

Je suis un exemple à suivre, je l'ai toujours été. J'ai fait la fierté de ma famille, ce n'est pas pour me vautrer par terre maintenant. Tout en hochant la tête, je me motive.

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant