Prologue

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Je ne suis pas née avec une cuillère d'argent dans la bouche. Certes, je suis venue au monde avec un certain nombre de qualités, chose que tout le monde n'a pas la chance de connaître, mais pour en arriver là où j'en suis désormais, j'ai dû bosser d'arrache-pied.

Pour moi, la famille a toujours occupé une place assez particulière dans ma vie. Il faut dire que cette dernière est plutôt envahissante, surtout ma mère. Je pense qu'elle voit en moi celle qu'elle n'a pas réussi à devenir bien qu'elle soit un ancien juge. Mon père quant à lui, n'est qu'un transi amoureux complètement soumis. Ce n'est pas une critique que je fais là, je me contente seulement de dire la vérité. D'ailleurs, si je me dois de rester honnête, je crois que je vais être obligée de dire que ma petite sœur, Anaïs, est la fille la plus compliquée et vieux jeu que je connaisse. J'aurais pu dire chiante aussi, mais là ça aurait été un mensonge car j'en connais des trois fois pires...

En ce qui concerne « les amours » comme les vieux aiment dire, je suis ce que l'on appelle une jeune femme libre. Je ne vous balancerai pas le baratin comme quoi je me consacre à ma vie professionnelle car elle est déjà à son apogée, ou presque. J'ai toujours plus d'ambition alors je ne pense être un jour véritablement satisfaite de mon statut, sauf peut-être si j'ouvre ma propre banque.

Pour en revenir aux hommes, j'aime les collectionner, comme des cartes, comme des fringues ou des escarpins, comme des billets que l'on dépose sur notre compte ou plus exactement comme des trophées. Si certaines rêvent du prince charmant, ce n'est pas mon cas. Il faut dire que je n'y ai jamais cru, ou peut-être lorsque j'étais petite et que je pensais que la lune me suivait parce que j'étais le centre du monde. Tout cela pour dire qu'être célibataire me convient. Pas d'emmerdes avec la gent masculine qui ne pense qu'à sa petite personne. De toute façon, comment cela pourrait marcher ? Je ne compte pas me plier pour un monsieur-je-réfléchis-avec-le-mauvais-cerveau ! Je suis bien mieux seule qu'avec un idiot dont seuls ses muscles et sa belle gueule le sauvent de la déchetterie.

Alors évidemment, je rigole lorsque les gens me demandent quand je compte fonder une famille. Et puis quoi encore ? Perdre ma taille de guêpe, avoir les cheveux fragilisés et connaître une poussée d'acnés ? Non merci. Sérieusement ! Vous n'avez qu'à souhaiter que je me retrouve face à mon double masculin et que celui-ci s'avère encore plus formidable que moi tant qu'on y est ! Vous imaginez un peu l'horreur ? Même si cela est tout simplement impossible, on pourrait dire que je suis atteinte du syndrome du miroir.

Mais heureusement, cela n'arrivera pas. Parce que ma vie est à l'image de ma personne, c'est-à-dire parfaite.

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant