Chapitre 4 : Découverte

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PDV d'Harold

L'orage avait éclaté d'un coup sans prévenir. J'étais en train de dessiner Pik quand l'averse avait commencé. Au premier éclair, les cinq Terreurs ont glapit de peur. Au deuxième... eh bien disons que j'avais une boule de dragons multicolores sur les épaules et le torse. J'avais couru sans m'arrêter vers une grotte que je connaissais pour nous abriter. Depuis, j'attendais la fin de l'orage avec les Terreurs pour pouvoir ressortir. C'est fou ce que cinq Terreurs Terribles effrayés sont durs à gérer. Ils couraient de partout en poussant des cris pas possibles à chaque bruit de tonnerre. Quand un éclair était tombé juste à l'entrée de la grotte, j'avais décidé me reculer le plus possible dans la caverne avec les dragons. Ils s'étaient tous blottis contre moi, cherchant du réconfort. Je les caressais quand soudain, un cri déchira le ciel. Cela ressemblait à un cri de dragon blessé. Les cinq Terreurs relevèrent la tête d'un coup, les pupilles fines. Je les calmais en leur parlant doucement et ils finirent par se rendormir sur mes genoux. Quelques heures plus tard, je relevais la tête. Je m'étais endormi moi aussi et le silence m'avait réveillé. L'orage était passé. Je réveillais doucement les dragons et sortis de la grotte. Ils se mirent à gambader joyeusement dans l'herbe mouillée.

-Hey, doucement le club des cinq, dis-je. Vous allez finir par énerver un dragon sauvage avec tous ces bruits.

Ils se calmèrent un peu, obéissant. J'avais de la chance d'avoir ces petits dragons à mes côtés. Si on ne comptait pas Gueulfor, ils étaient mes seuls vrais amis. Pour rien au monde, je ne les échangerais. Certains au village disaient que j'allais finir par devenir leur dragonnier mais je les considérais surtout comme mes petits frères et petites sœurs que je devais protéger. Je levais la tête vers le soleil. Il devait être midi. Je n'avais pas très faim mais les cinq dragons voyaient les choses autrement. Ils me sautèrent tous dessus en même temps en ronronnant avant de s'envoler vers le village où ils pourraient trouver à manger. Je souris. Incorrigible.

Je continuais mon chemin et décida d'aller au gouffre du corbeau. C'était ma planque secrète. Enfin pas si secrète car tout le monde connaissait son existence mais personne n'y allait jamais à cause (ou grâce selon le point de vue) de la malédiction qui disait que si quelqu'un allait dans le gouffre, il se ferait broyer le cœur bla, bla, bla... Je n'y croyais pas le moins du monde. La preuve : j'allais tous les jours au gouffre et mon cœur était toujours intacte, aucun démon à signaler. Je dépassais un rocher pour entre dans le gouffre mais soudain, je me stoppais. Un dragon. Il y avait un énorme dragon noir dans le gouffre. Je me réfugiais derrière le rocher et me risquais à jeter un coup d'œil. Le dragon était couvert de sang et semblait évanoui. Je m'approchais discrètement mais le dragon leva les oreilles. Non, pas évanoui le dragon. Il m'aperçut et grogna si fort que son cri résonna dans mes oreilles pendant quelques secondes. Puis je fis le lien entre ce dragon et le cri dans la tempête de tout à l'heure. Il avait dû être blessé en plein vol. Mais pour l'instant, j'avais autre chose à faire. Comme par exemple esquiver la boule de feu violette que me lança le dragon. Je courus m'abriter derrière le rocher. Ok. Dragon noir blessé = dragon agressif. Je ne réfléchis pas plus longtemps et partis en courant vers le village. Je devais me renseigner sur cette espèce que je n'avais jamais vu. Le Manuel du Dragon me semblait un bon début.

PDV d'Astrid

Quand je pus enfin ouvrir les yeux, je vis que j'étais dans une grotte. Je m'assis en me frottant la tête, les derniers évènements me revenant en mémoire. L'orage, le vent qui nous poussait, l'éclair, la branche et...

-Tempête, murmurais-je, paniquée.

Celle-ci me répondit d'un grognement faible. Elle était couchée contre une paroi de la grotte, l'aile pendante, tremblante. J'accourus vers elle, soulagée.

-C'est toi qui nous a amené ici ?

Tempête hocha la tête et me désigna son aile. Je l'auscultais. C'était cassé. Tempête et moi étions clouées au sol sur une île inconnue. Je ne pus même pas me réjouir d'avoir découvert une nouvelle île. Nous étions perdus. J'essayais de me convaincre que quelqu'un remarquerait ma disparition et partirait à ma recherche. Mais je me souvins des plans que j'avais avant l'orage. J'avais dit à mes parents que je partais dans la forêt pour une durée indéterminée. Personne n'allait rien remarquer. Je soupirais et me levais. Je devais trouver des branches pour faire une attèle à Tempête. Je m'aventurais au dehors de la grotte sous l'œil inquiet de ma dragonne. Je n'eus pas à chercher bien loin. Des tas de branches étaient tombées au sol pendant l'orage. J'en ramassais quelques-unes ainsi que des lianes et un peu de bois mort pour faire un feu.

Quelques minutes plus tard, je me collais à ma dragonne pour me tenir chaud. Le feu flambait devant moi et j'avais faim. Les quelques bout de pain que j'avais dans les sacoches de Tempête ne pouvait pas nous faire tenir bien longtemps et j'avais décidé de rationner le peu de nourriture dont nous disposions. Perdue dans mes pensées, mon esprit divagua vers Beurk. Personne n'allait remarquer ma disparition. Je frissonnais. Plus que tout, j'aurais aimé avoir une personne en face de moi. Fusse-t-elle Kranedur. Je pensais à ma hache qu'Harold avait aiguisée plus tôt dans la journée. Pour le coup, elle ne m'avait pas été d'une grande aide. Harold... Qu'est-ce que j'aurais donné pour qu'il soit ici avec moi... Je m'endormis sur cette pensée.

Un rien peut tout changer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant