Chapitre 16 : Attaque (partie 1)

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PDV d'Harold

Deux mois que Snoggletog était passé et tout le village se préparait à affronter les armées d'Alvin le Traître. Il avait été banni par mon père il y a longtemps de cela et depuis, cherchait à se venger en prenant le contrôle de Beurk. Chacun de ses assauts avait été repoussé avec succès, surtout grâce aux dragons. Mais, selon Mildiou, il viendrait cette fois avec toute une armée de bateau. Donc le village s'était préparé en conséquence. Les maisons avaient été renforcées et chaque villageois savait ce qu'il avait à faire. Les dragonniers étaient évidemment chargés de défendre Beurk depuis les airs. Puisque je n'avais pas de dragon (et que je ne comptais pas mettre en danger Krokmou en dévoilant sa présence), je faisais partie des gens qui protégeaient les enfants, les vieillards et les femmes enceintes ainsi que tous les dragons trop petits ou trop jeunes pour se battre, qui se réfugieraient dans la Grande Salle. Je levais les yeux vers le ciel. Il allait bientôt faire nuit. Soudain, le cor sonna. L'assaut commençait. Les villageois s'activèrent et je rejoignis la Grande Salle en m'assurant que tous ceux qui devaient y entrer y entraient. Je me retournais vers la mer. Je voyais les bateaux qui n'étaient plus qu'à une centaine de mètres de Beurk. Ils avançaient vite, avantagés par le vent, et seraient là d'une seconde à l'autre. Mais quelque chose clochait. Je pris ma longue-vue et regarda de plus près. Ce n'était pas le symbole des Exilés qui apparaissait sur les voiles. Mais plutôt celui des...

-Maman !!! hurlais-je tandis qu'elle passait juste au-dessus de moi avec Jumper.

Elle ne m'entendit pas et continua sa route.

-Oh, par Thor ! jurais-je.

Le symbole sur les voiles était un Ecrevasse. Le symbole des Parenvrilles. Or, nous nous étions préparés à une attaque des Exilés et non à une attaque de Parenvrilles. La différence était que les deux clans n'avaient pas du tout la même manière de se battre. Je cherchais un moyen de me déplacer quand un dragon Vipère que j'avais dressé passa devant moi, prêt à aller en découdre. C'était parfait. Les dragons Vipères étaient rapides. Pile ce dont j'avais besoin. Je sifflais pour attirer son attention et l'appelais par son prénom. Il me reconnut et me laissa monter sur son dos. Je m'envolais, dans la direction opposée au village. J'atterris rapidement devant la hutte de Mildiou et entrais sans frapper.

-Mildiou ! hurlais-je en l'attrapant par le col. Qu'est-ce que les Parenvrilles font là ! Tu avais dit que c'était les Exilés qui comptaient attaquer !

Le vieil homme, d'abord surpris, sourit méchamment.

-Oh mais oui, jubila-t-il. Les Exilés comptent attaquer.

-Non ! Tu mens ! Ce sont les Parenvrilles qui sont à nos portes !

-Jamais je ne mentirais à notre chef, rétorqua Mildiou.

Soudain, je compris. Il nous avait dit la vérité. Enfin, une partie de la vérité. Les Exilés et les Parenvrilles comptaient attaquer ensemble, avec toutes les forces dont ils disposaient. Le village n'était pas préparé à ça. Personne ne l'était. Nous allions nous faire écrabouiller. « Astrid ! » pensais-je. Je jetais Mildiou à terre et sortis à toute vitesse de la hutte. Il fallait les prévenir. Mais quand je revins au village, les Parenvrilles étaient déjà là et ils faisaient des ravages. Je vis ma mère et vins voler près d'elle.

-Harold, Thor soit loué, tu es vivant ! s'écria-t-elle quand elle me vit. Pourquoi n'es-tu pas à la Grande Salle ?! Mildiou nous a menti, ce sont les Parenvrilles qui attaquent !

-Non, je reviens de chez Mildiou, il ne nous a pas menti ! Regarde !

Je montrais du doigt une vingtaine de bateau qui arrivaient. Les Exilés.

-Oh mes dieux ! Il faut organiser la contre-attaque. Va au cor et sonne le signal du double-assaut ! Puis rejoint les autres à la Grande Salle et protègent les villageois et les dragons !

Puis, sans attendre ma réponse, elle fila sur Jumper. J'exécutais ses ordres et revins à la Grande Salle, laissant le dragon Vipère partir dans la bataille. Je sortis mon épée, la déplia et attendit. J'avais inventé cette épée il y a moins d'une semaine et elle fonctionnait à la perfection. Je jetais un œil dehors pour voir ce qui se passait. Les Beurkiens avaient presque repoussé l'assaut terrestre mais les catapultes sur les bateaux tournaient à plein régime. Et les dragons ne pouvaient pas s'approcher à cause des flèches que lançaient les archers depuis les ponts des bateaux. Et les pierres qu'ils nous lançaient faisaient des ravages dans le village. Et les Exilés n'étaient pas encore arrivés... Cela s'annonçait mal... Je vis Astrid et Tempête faire des figures dangereuses pour éviter des flèches et détruire un bateau. Un de moins, plus qu'une vingtaine d'autre. Ils n'y avaient pas assez de dragonniers. Soudain, je sentis un poids sur mes épaules. Mes Terreurs, qui n'étaient maintenant plus que quatre, semblaient vouloir en découdre. Ce qui me donna une idée.

-Je vais aider les autres ! criais-je aux Vikings également chargés de la protection de la Grande Salle.

Je sortis dans la bataille et courus vers un point bien précis. Le Hangar. De là, je surplomberais les bateaux et j'aurais une vue d'ensemble sans qu'on me remarque. Mes Terreurs m'avaient suivi comme je leur avais demandé. Je me positionnais juste derrière un mur et fis un geste. Les Terreurs étaient petits et discrets. Personne ne les remarquerait. Ils allèrent se placer tout autour d'un bateau, juste au-dessus de la mer, aux quatre angles d'un carré imaginaire. Comme le jour où j'avais été débanni. Je fis un autre geste et ils tirèrent tous en même temps une boule de feu sur la coque du bateau qui se retrouva percée à quatre endroits différents. L'eau s'engouffra dans la cale et le bateau coula, emportant avec lui catapultes et Parenvrilles. Je coulais ainsi quatre ou cinq bateaux tandis que les Parenvrilles cherchaient la source de cette destruction. Ils finirent par la trouver et commencèrent à viser mes Terreurs avec leurs arcs. Je ne pouvais pas me permettre d'en perdre un autre aussi les rappelais-je immédiatement avant qu'ils ne soient blessés. Les Exilés étaient arrivés et agissaient de la même manière que les Parenvrilles. La plupart restaient dans les bateaux, protéger par leurs flèches, tandis que les catapultes n'en finissaient pas de lancer des pierres sur le village. Je cherchais des yeux les bateaux amiraux et les repéra. Ils étaient tous les deux surprotégés. Or je savais que si je parvenais à détruire ces deux bateaux, la bataille était gagnée. Une armée n'est rien sans un chef. Pendant ce temps, les dragons et les dragonniers étaient parvenus à détruire les trois-quarts de la flotte Parenvrille. Mais celle des Exilés était toujours intacte. Nous manquions de dragonniers assez expérimentés pour éviter les flèches. Je retournais dans le village. Certains projectiles avaient été enflammés et beaucoup de huttes flambaient. Cela éclairait la nuit qui était tombé entre-temps d'une lueur orangée malsaine. Je renvoyais les Terreurs dans la Grande Salle, leur interdisant de retourner dans la bataille. Puis je courus vers la forêt. J'avais pris ma décision. J'allais dévoiler sa présence mais c'était une question de vie ou de mort. Littéralement.


Et voilà enfin la suite ! ☺ Les publications vont reprendre comme avant à partir d'aujourd'hui☺

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