Chapitre 9 : Libre

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PDV de Krokmou

Je n'arrive pas à y croire ! Il est génial ! Je ne regretterais jamais de lui avoir accordé ma confiance. Il m'avait nourri, soigné et maintenant, il me faisait voler alors que je ne m'en croyais plus capable. Des semaines que j'étais cloué au sol. Et maintenant. Le vent sous mes ailes, le sentiment de liberté... Oui c'était cela. J'étais libre. J'étais libre avec Harold.

-Ouuaaiiis ! hurla celui-ci. Ça marche ! Krokmou, tu voles !!

Je rugis. Je volais.

-On accélère mon grand ?

Je n'en demandais pas moins. Il bougea son pied dans la pédale et je pris de la vitesse. Je montais en piqué vers le ciel. Je ne m'étais jamais senti aussi bien.

PDV d'Harold

J'avais réussi. J'avais réussi à faire voler mon meilleur ami. Un sentiment de liberté m'envahit. Nous accélérâmes vers le ciel. Je ne voulais plus jamais redescendre sur terre. Krokmou replia ses ailes et se laissa tomber dans le vide.

-Wooouuh ! Aller mon grand !

Krokmou rugit à son tour. Je sentais qu'il était plus qu'heureux de voler de nouveau. La mer s'approchait de nous à grande vitesse et Krokmou fit une vrille et déplia ses ailes au dernier moment pour remonter d'un seul coup vers le ciel. J'accompagnais chacune de ses manœuvres avec l'aileron artificiel. Krokmou tira, de bonheur, une boule de plasma devant lui. Je riais et il accéléra. Il tira une autre boule de plasma. Nous fîmes des centaines de figures dans le ciel jusqu'à se poser, quelques heures plus tard, dans le Gouffre, épuisés.

Je m'effondrais par terre. Plus aucune énergie ne circulait dans mon corps. Krokmou attendit que je me relève pour me sauter dessus et me faire retomber. Il me lécha le visage jusqu'à ne plus avoir de salive.

-Ah ah ah, riais-je. Mais de rien mon grand !

Je lui grattais le cou et avant que je puisse me rendre compte de mon erreur, il s'effondra sur moi, me clouant au sol en ronronnant de plaisir.

-Krokmou, soufflais-je. Je peux plus respirer.

Il se redressa et je pus me relever. Je m'approchais pour lui enlever la selle. Il serait plus confortable sans. Mais il refusa que je la lui retire. Il grogna et s'écarta quand je mis les mains sur les lanières de cuir qui la retenait à son dos.

-D'accord mon grand, tu la gardes, dis-je en souriant.

Il me rendit mon sourire. Soudain, mon estomac gargouilla. Krokmou dressa les oreilles et s'approcha de mon ventre avec une démarche féline et le renifla.

-On dirait bien que j'ai faim, remarquais-je. Et toi mon grand ?

Il me jeta un regard qui voulait signifier « à ton avis ? ». Je partis au village et revint avec un seau rempli de poisson.

PDV de Krokmou

-Il faudrait que je te présente mes petits frères et sœurs un de ces jours.

Je dressais les oreilles. Il avait des petits frères et sœurs ? Mais pourquoi voulait-il me les présenter ? Il m'avait un jour dit qu'il gardait mon existence secrète. Car sinon, on allait me mettre dans une arène pour m'étudier et il ne voulait pas me priver de ma liberté et de mon libre-arbitre. Mais s'il avait des petits frères et sœurs, c'était forcément des Vikings non ? Ah moins que les coutumes Vikings soient différentes de celles des dragons.

-Je vais les appeler, ils doivent être dans la forêt.

Le jeune homme poussa un cri aigu. Qui ressemblait étrangement à celui d'un dragon. Soudain des petites boules de couleur se précipitèrent sur lui. Je grognais pour le protéger mais elles ne firent pas attention à moi. Elles se contentaient de grimper sur mon ami et de...ronronner ? Je reconnus ce ronronnement si particulier. C'était celui qu'un Terreur Terrible adressait à un membre de sa famille.

-Krokmou, je te présente mes petits frères et sœurs, dit-il en désignant les cinq Terreurs Terribles.

Ces derniers remarquèrent ma présence. Ils descendirent des épaules d'Harold pour venir s'assoir face à moi, les uns à côtés des autres.

-Salut, comment tu t'appelles ? Moi c'est Pik, dit le vert.

-Et moi Isis, dit la rouge. D'où tu viens ?

-Je suis Slalom, renchérit le bleu. A quelle espèce appartiens-tu ?

-C'est vrai, tu es le premier comme toi qu'on voit ici. Que fais-tu ici ? demanda la violette. Au fait, je me nomme Kouja.

-Et moi, c'est My, termina la jaune. Tu es ici depuis combien de temps ?

Je les regardais me submerger de questions, les yeux ronds. Je secouais la tête. Trop d'informations en même temps. Harold ria :

-Eh, le club des cinq. Calmez-vous avec vos grognements. Vous allez finir par réveiller le Mille Tonnerres qui dort à l'autre bout de l'île. Et encore, marmonna-t-il pour lui-même. Le Mille Tonnerres a de la chance d'être quasi sourd !

J'essayais de répondre à toutes les questions qui m'avaient été posé.

-Je m'appelle Krokmou et je suis une Furie Nocturne. Je viens d'une île très loin d'ici et je suis ici car j'ai dû migrer à cause d'une famine. J'ai été frappé par la foudre et je me suis écrasé dans ce gouffre il y a un peu plus d'un mois. Et vous ? Vous êtes les petits frères et sœurs d'Harold ?

Ils acquiescèrent.

-Alors vous voulez dire que...vous êtes frères et sœurs de sang ?

Décidemment, les traditions Vikings étaient vraiment bizarres. Les cinq petites Terreurs pouffèrent.

-Mais non, on n'est pas..., commença Pik.

-...ses frères et sœurs de sang, continua My.

-Il nous a adopté dès notre..., renchérit Kouja.

-...sortie de l'œuf et depuis il..., compléta Slalom.

-...est notre grand-frère, termina Isis.

D'accord ok, j'avais du mal à suivre.

-Il vous a élevé ? simplifiais-je.

-Ouiii, répondirent-ils en cœur.

-Bon je vois que vous avez faits connaissance, dit Harold. Je suis désolé mon grand mais il va falloir que j'y aille. J'ai beaucoup de travail à la forge et si je ne me montre pas, ma mère va s'inquiéter.

Il me caressa la tête.

-Et vous, ajouta-t-il à l'intention des Terreurs. Vous faites quoi ?

Les cinq petites Terreurs hésitèrent. Ils voulaient rester avec moi pour me tenir compagnie mais, en même temps, ils aimaient bien aider Harold à la forge.

-Allez-y, dis-je. Je ne crains pas la solitude. J'ai été seul tellement longtemps qu'une fois de plus, une fois de moins, pensais-je.

Les Terreurs grimpèrent sur les épaules d'Harold.

-A demain mon grand, dit-il en s'éloignant.

Une fois qu'il eut disparu, je crachais du plasma sur le sol avant de me coucher et de m'endormir. Je rêvais d'elle. Je revoyais les Vikings l'emporter sans que je ne puisse rien faire. Sans même que j'ai pu lui dire au revoir. Je revoyais sa mort. Comme chaque nuit depuis 18 ans. Comme chaque nuit depuis le jour où elle avait rejoint les dieux dragons.

Un rien peut tout changer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant