Chapitre 10 : Complot et tuerie

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PDV inconnu

Un mois que je préparais mon coup. Et mon plan allait bientôt être mis à exécution.

-Mais je ne vois toujours pas pourquoi tu veux faire ça comme ça. Ce ne serait pas plus simple de tuer directement Valka ? demanda un vieil homme devant moi.

-Raaahhhh mais je te l'ai déjà expliqué des centaines de fois. Si on tue Valka, Harold prendra la relève et notre plan échouera ! Alors que si on se tient à ce que j'ai décidé, Valka sera tellement anéantie que Beurk sera sans défense ! Et nous pourrons enfin rayer les dragons de cette partie de la carte.

-Un monde sans dragons, dit le vieil homme en caressant son mouton. Tu imagines Fungus ? Le Valhalla sur terre.

-Mildiou, tu sais ce que tu as à faire, repris-je.

-Oh oui je le sais Dagur, je le sais. Et je le ferais avec plaisir...

PDV d'Harold

Je sortais de la forge en sueur. Ce qu'il pouvait faire chaud là-dedans ! Et les vêtements en cuir n'arrangeaient rien. Je marchais vers la forêt avec l'intention de retrouver Krokmou et d'aller voler. Un mois que je lui avais fait son aileron et il n'avait jamais voulu le quitter. Je sentis qu'on me frappait à l'épaule. Pas besoin de me retourner pour savoir qui c'était.

-Hey tu vas où ? demanda Astrid.

-Je comptais aller me rafraichir dans la rivière de la forêt, mentis-je. Il fait super chaud dans la forge. Pourquoi ?

-Hem, pour rien, pour savoir.

Tempête soupira derrière elle. La dragonne semblait attendre désespérément quelque chose. Aller savoir quoi.

-Je vais voler, tu viens ? me dit-elle

-Hum, laisse-moi enfiler mes ailes et j'arrive, plaisantais-je.

Elle rit.

-Tu peux monter sur Tempête.

J'allais accepter sa proposition. Je pourrais bien voler avec Krokmou un peu plus tard. Mais quelque chose attira mon attention. Quelque chose d'inhabituel. Mildiou. Sans son mouton. Qui entrait dans la forêt. D'ordinaire, ce vieux fou restait resté au village à cultiver ses choux et à dire à qui voulait bien l'entendre que les dragons étaient mauvais et qu'il fallait les chasser. Mais il n'allait jamais dans la forêt. Soudain, je pensais à Krokmou. Si Mildiou l'avait vu... Je crains le pire.

-Euh non désolé Astrid peut-être une autre fois, dis-je distraitement à mon ami. Je suis vraiment sale et j'aimerais me laver.

Et sans attendre sa réponse, je courus vers la forêt à la suite de Mildiou. Pendant plusieurs minutes, je ne trouvais rien de suspect puis un cri déchira le silence des bois. Je le reconnus immédiatement. Ce n'était pas Krokmou. Mais un autre dragon. Je courus de toutes mes forces vers la source du bruit. J'espérais que rien n'était arrivé. Mais mes espoirs s'évanouirent quand je dépassais un petit bosquet de buissons. Là, juste devant moi, un petit Terreur Terrible vert baignait dans son sang. Un poignard était posé à côté de lui, couvert de sang également.

-Nooon !!! m'exclamais-je. Pik ! Pik ! Tu m'entends ?!

Je tombais à genoux près du dragon et le prit dans mes bras.

-Pik, reste avec moi, on va te soigner, ne t'inquiète pas.

Le dragon ouvrit les yeux et ses pupilles s'élargirent quand il me vit. Il rassembla ses forces et leva la tête pour lécher ma joue. Et la laissa retomber dans un dernier ronronnement.

-Nooonn !! Piiik ! criais-je.

Je me mis à pleurer. Mes cris avaient attiré le reste de la bande. Ils s'approchaient doucement, pas très sûr de ce qui venait de se passer. Je pleurais.

-Harold qu'est-ce qu'il y a ? cria une voix dans mon dos, accompagné de bruit de pas. Je t'ai entendu cri-

Astrid s'interrompit quand elle me vit, serrant le corps sans vie de mon frère.

-Harold, souffla-t-elle.

Je posais le dragon au sol. Son frère et ses sœurs vinrent le renifler et le pousser doucement du museau en poussant des petits gémissements plaintifs. J'attrapais le poignard et me relevais. J'avais du sang de Pik sur la poitrine et l'abdomen. Astrid me regarda avec un regard effrayé et recula d'un pas. Je pouvais voir la peur dans ses beaux yeux bleus. Je lui montrais le poignard.

-Celui qui a fait ça paiera, dis-je simplement, les yeux pleins de larmes.

-Harold, commença-t-elle. Ce poignard, c'est...

Elle fut interrompue par une voix rocailleuse.

-Mais c'est pas bientôt fini tout ce raffut, dit Mildiou accompagné de son mouton. Y'en a qui aimerait dormir !

Il s'arrêta, bouche bée, devant la scène. Moi, un poignard ensanglanté à la main, du sang partout sur le torse, le cadavre de Pik par terre, la mare de sang et Astrid qui n'avait pas l'air de tout comprendre. Mildiou écarquilla les yeux.

-A l'assassin ! hurla-t-il soudain. Quelqu'un a tué un dragon ! A l'assassin !

Je compris. Tout me désignait comme le meurtrier. Nous n'étions pas loin du village et malgré la vieillesse, Mildiou avait encore de la voix. Bientôt, ma mère et une dizaine d'autres villageois accouraient.

-Harold, dit Valka, horrifié. Qu'as-tu fait ?

J'essayais de me défendre. Mais aucun mot ne sortait de ma bouche. Je me forçais à prononcer quelques mots :

-Ce n'est pas moi..., murmurais-je.

Valka regarda ma main. Je tenais encore le poignard.

-Harold...

-Je n'ai rien fait, soufflais-je.

-Harold, c'est ton poignard.

Je regardais ma main, horrifié. Elle avait raison. Mon nom était gravé sur le manche. Mais je l'avais laissé dans ma chambre. Quand j'étais parti ce matin, il était planté dans un mur et je n'étais pas retourné à ma hutte de la journée. Je lâchais l'arme. Elle me semblait mettre un million d'année à toucher le sol. Je regardais Pik. Son frère et ses sœurs s'étaient couchés tout autour de lui. Je reportais mon regard sur Astrid et ma mère. Astrid regardait le poignard, l'air de réfléchir intensément. Et ma mère me regardait moi.

-Harold, tu connais la punition pour un meurtrier de dragon...

Je l'implorais du regard.

- Harold Horrib' Haddock III, dit difficilement ma mère. Je te bannis de Beurk.

Non. Non, ça ne pouvait pas être vrai. Mon frère mort. Mon village pensant que j'étais le meurtrier. Ma mère me bannissant. Et ma meilleure amie, la fille que j'aime, me regardant tristement, les larmes aux yeux. Je ne pouvais bouger. Mon corps s'était figé. Deux Vikings me saisirent et m'emmenèrent.

Un rien peut tout changer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant