Chapitre 5 : Disparition et...Furie Nocturne ?

1.5K 104 3
                                    

PDV de Pik, le Terreur Terrible vert :

Où est-elle ? Où est-elle ? Où est la fille aux cheveux blonds ? Normalement, elle est au village. Mais, j'étais resté sur la place avec mes frères et sœurs toute l'après-midi et rien. Elle a disparu. Tout au fond de moi, je sais qu'elle a des ennuis. J'arrive à ressentir ce genre de chose pour les personnes que j'aime. Or, Harold, notre grand-frère, l'aime donc nous, on l'aime aussi. Et puis, elle est gentille avec nous. Je voyais mon frère et mes trois sœurs s'agiter. Ils le sentaient aussi. Harold était revenu depuis quelques temps de la forêt et s'était précipité dans la Grande Salle aux Vikings. Il n'en était pas sorti depuis et le soleil commençait à se coucher. Je regardais l'horizon. La fille blonde avait des ennuis, j'en étais sûr. Et si Astrid était blessée, Harold serait triste. D'un commun accord silencieux, mes frères et sœurs et moi, nous envolâmes vers la hutte de l'amie de notre grand-frère. Il fallait qu'on trouve son odeur. My était la plus forte pour cette mission, c'est elle qui se chargea de ramener l'odeur pour ensuite la pister. Nous l'imitons. Elle était plus forte mais cinq c'était mieux que un. C'était ce que nous avait toujours appris notre grand-frère : le travail d'équipe et la solidarité avant tout. Nous trouvâmes une piste qui partait vers le large. Nous la suivîmes sans hésiter.

PDV d'Harold

Je m'étais figé devant la dernière page. En haut était écrit le nom du dragon concerné : « Furie Nocturne ». Il y avait une brève description. Aucun doute. Le dragon noir était bien une Furie Nocturne. Mais excepté le titre et la description, il n'y avait rien d'inscrit sur cette espèce. La taille, la vitesse, le poids, le nombre de tir, le type de feu et même le lieu de vie étaient inconnus. Je n'avais jamais entendu parler de ce dragon avant et les écritures paraissaient anciennes comme si personne n'y avait touché depuis plusieurs générations. Je refermais le Manuel. Il ne pouvait pas m'en apprendre plus. Je sortis de la Grande Salle pour me rendre compte que la nuit n'allait pas tarder à tomber. Je voyais Rustik, Varek et les jumeaux voler au loin. Je donnerais tout ce que j'ai pour avoir mon propre dragon et pouvoir aller voler avec eux. Avoir ne serait-ce qu'un seul véritable ami de mon âge. Je n'étais pas vraiment intégré au village. Tout ce qui retenait les habitants de me rejeter complètement était mon bon travail à la forge et mon talent avec les dragons. Il est vrai que je me débrouillais plutôt bien avec eux. Même ma mère, une dresseuse accomplie, l'affirmait. Quand il y avait un problème, on faisait souvent appel à moi. Mais cela n'empêchait pas les habitants de Beurk de m'écarter du village la seconde d'après. Je soupirais. « Tient en parlant de dragon, où sont ces cinq petites fripouilles ? » pensais-je. Je les cherchais du regard mais rien n'y fit. Ils avaient disparu. « Bah, ils doivent être aller voler un peu et puis ils font bien comme ils veulent. ». Mais malgré tous, cela me manquait de ne pas avoir leurs poids sur les épaules. Je revins à mon premier problème. Comment approcher une Furie Nocturne blessée et franchement antipathique ? Je décidais d'interroger ma mère au dîner. En attendant, j'avais encore une ou deux armes à aiguiser à la forge.

•••

-Les Furies Nocturnes ? s'étonna ma mère. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas entendu ces mots. Pourquoi ?

J'hésitais. Puis décida de ne rien dire.

-Non pour rien, je suis tombé dessus par hasard dans le Manuel du Dragon, mentis-je effrontément. Il n'y avait aucune information alors je me suis demandé si tu en savais plus que le livre.

-Malheureusement non, répondit Valka sans remarquer mon mensonge. Tout ce que je sais sur cette espèce est que personne n'a vu de Furies Nocturnes depuis des générations. Certains au village pensent même que c'est une légende racontée autrefois aux enfants pour leur faire peur.

-Et toi, tu en dis quoi ? demandais-je en mordant dans un morceau de pain.

-Je ne sais pas. Je n'en ai jamais vu.

Je hochais la tête. Cela ne m'avançait pas vraiment. Je finis mon repas et montais me coucher.

-Eh gamin, me héla Gueulfor. Oublis pas. Demain, 9 heures, à la forge.

J'acquiesçais et repartis. Je rêvais de dragon noir cette nuit-là.

PDV d'Astrid

Le feu s'était éteint depuis longtemps. J'avais ordonné à Tempête de garder ses tirs en réserve même si elle voulait me réchauffer. Nous étions dans la grotte depuis deux jours et l'état de son aile semblait empirer. Je grelottais, blottie contre son flanc. J'avais faim et n'arrivais pas à dormir. Tempête était également dans un sale état. Mis à part son aile, elle avait quelques hématomes et semblait à bout de forces. Je commençais à désespérer que quelqu'un de Beurk nous trouve quand j'entendis un petit couinement. Tempête releva la tête, alerte. Le couinement se répéta, et la Vipère se détendit presque immédiatement. J'essayais de voir à travers la pénombre et soudain, une petite boule de feu vint enflammer le reste du bois mort. Sans réfléchir, j'approchais mes mains du feu pour les réchauffer. Je tournais la tête pour découvrir que l'auteur de la boule de feu n'était autre qu'un petit Terreur Terrible vert.

PDV de My, la Terreur Terrible jaune

Pik tira une boule de feu sur le tas de bois qui s'enflamma. L'amie d'Harold se rapprocha immédiatement du feu. Elle semblait très fatiguée. Je courus vers elle et m'enroulais autour de son cou en ronronnant, pour la réchauffer. Je l'aimais bien cette petite humaine et j'étais contente qu'on l'ait retrouvée. Entre mes griffes, je tenais encore la tunique que j'avais prise dans sa hutte pour pouvoir suivre son odeur. Astrid se blottie contre sa dragonne qui semblait blesser. L'humaine semblait très heureuse de nous voir.

-Vous m'avez retrouvé ! s'écria-t-elle, les yeux pétillants de joie. Je n'arrive pas à croire que c'est vous qui m'avez retrouvé !

Mes frères et sœurs se regroupèrent sur ses genoux et ses épaules. Nous commençâmes à ronronner en cœur, à notre habitude. Nous ne faisions ça avec seulement deux personnes. Notre grand-frère, Harold, et Astrid, car elle était gentille avec nous et nous savions qu'elle était secrètement amoureuse de notre grand-frère. Même si elle ne l'avouerait jamais. Elle me caressa la tête et nous serra dans ses bras, heureuse. Puis, elle prit un bout de papier et du charbon dans ses sacoches et commença à écrire quelque chose.

-Ramenez ça à... (elle hésita sur le Viking à qui nous devions rapporter la lettre)...à...oui, à Harold. C'est le seul en qui j'ai assez confiance pour ne pas me laisser pourrir ici, dit-elle en écrivant puis en confiant la lettre à Slalom, qui la prit délicatement entre ses dents.

Elle croisa le regard mi-amusé, mi-« je te l'avais bien dit » de Tempête puis se rendit compte de ce qu'elle venait de dire.

-Enfin, je veux dire que Rustik et les jumeaux s'en foutront pas mal et Varek... Bah Varek aura la trouille de venir. Valka a autre chose à faire et mes parents me diront de me débrouiller toute seule parce que je suis une Hofferson. Roohhh mais qu'est-ce que je dis moi, je n'ai pas besoin de me justifier ! Bref aller le club des cinq, aller prévenir Harold !

Le club des cinq hein ? Il n'y avait qu'Harold qui nous appelait comme ça. Elle était sans doute bien plus proche du jeune homme qu'elle ne voulait l'admettre. Je me frottais à sa joue avant de m'envoler. Je pris la tête pour nous reconduire à Beurk, suivie de Pik, de Slalom, qui faisait très attention à la lettre et d'Isis. Kouja restait pour réchauffer Astrid et Tempête. C'était elle qui avait le feu le plus chaud.

Un rien peut tout changer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant