Chapitre 2 : Signal

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Des bandages entouraient le flanc d'Astrid et le bras d'Harold et maintenait en place la cheville de ce dernier. Ils ne pourraient pas voler avant que leurs blessures ne soient complétement guéries. Mais pour l'instant, cela ne faisait pas l'effet d'une piqure de moustique à Krokmou et Tempête. Les deux dragonniers ne s'étaient pas encore réveillés. La Vipère et la Furie les veillaient depuis le matin. Les autres avaient dû partir, pour s'occuper de leurs tâches quotidiennes qu'ils devaient effectuer à la Rive. Ils s'étaient répartis celles d'Harold et Astrid pour que l'île reste en état de se protéger si besoin.

Tempête était assise près des lits, du côté d'Astrid et Krokmou était en face d'elle, la tête posé sur le bord du lit d'Harold. Il regardait son amie. Elle avait le regard vide, perdu dans ses pensées. Krokmou savait qu'elle s'inquiétait beaucoup pour Astrid, autant qu'il s'inquiétait pour Harold. Elle avait la queue enroulée autour d'elle et serrait ses ailes contre ses flancs. Il se leva et vint s'assoir près d'elle.

-Tempête ne t'en fais pas, elle va se réveiller, dit-il, essayant de la rassurer.

Elle tourna la tête vers lui.

-Depuis ce matin qu'ils sont inconscients et le soleil va bientôt se coucher, rétorqua-t-elle. Je sais bien qu'elle va finir par se réveiller mais ça fait long.

-Varek a dit qu'ils étaient seulement très fatigués. Et tu le connais, il ne se trompe jamais sur ces choses-là.

-Je sais mais...

Un rugissement l'interrompit. Elle se redressa et les épines qu'elle avait à l'arrière du crâne se déployèrent autour de sa tête. Krokmou dressa les oreilles. Il avait déjà entendu ce rugissement. C'était le même que ce matin. Celui qui ressemblait au sien. Cette fois, il semblait bien plus proche. Dans sa tête, tous se mélangeait. Il y avait certainement une autre Furie Nocturne, là, dehors. Krokmou s'était toujours demandé d'où il venait. Son premier souvenir était celui de l'horrible nid de la Mort Rouge. S'il essayait de remonté au-delà de cette époque, tout devenait noir. En quittant l'archipel de Beurk avec ses amis, il avait espéré trouver sa famille mais rien. Et là, un membre de son espèce appelait au-dehors. Il s'approcha du bord de la plate-forme et rugit à son tour, en réponse. Il dressa ses oreilles, guettant le moindre son. Mais rien ne lui répondit. Il soupira. C'était certainement un dragon qui s'amusait à l'imiter pour l'embêter. Il retourna à l'intérieur, vers la chaleur bienfaisante du feu.

Il lécha les bandages d'Harold pour les imprégner de sa salive. Elle avait des vertus curatives. Cela ne ferait qu'accélérer la guérison de la cheville et du bras d'Harold. Il fit pareil avec les bandages d'Astrid et se rassit près de Tempête.

-C'était quoi ce rugissement ? demanda-t-elle.

-Je ne sais pas... Mais ne tout cas, il ressemblait beaucoup au mien.

-Si tu n'avais pas été à côté de moi, j'aurais pu croire que c'était toi qui l'avais poussé, assura-t-elle.

-Tu aurais pu ? releva-t-il. Et comment tu aurais été sur que ce n'était pas moi ?

-Voyons Krokmou, je sais reconnaître le rugissement de mon meilleur ami quand je l'entends.

-Tempête, dit-il. Je crois que j'ai une idée. Si les Vipères n'avaient pas été là aujourd'hui, nous n'aurions jamais retrouvé Harold et Astrid. Je propose que dès qu'il y a quelque chose qui ne vas pas, comme la disparition de nos dragonniers par exemple, on lance un signal pour le faire savoir à l'autre. Comme ça, on pourra mieux nous entraider la prochaine fois que quelque chose arrive, acheva-t-il.

-Oui, c'est une bonne idée mais que proposes-tu ? Je pourrais tracer une forme dans le ciel mais toi, tu ne peux pas cracher du feu en continu.

-Je tirerais deux boules de plasma puis des ondes pour les faire exploser, assura Krokmou. Mon feu n'explose pas de la même façon si je projette des ondes dessus regarde.

Les ailes de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant