Chapitre 2

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En rentrant à la maison, l'ambiance est tendue, comme toujours.

Je monte directement dans ma chambre, sans faire attention à la liasse de papiers sur le comptoir de la cuisine qui est là depuis plus d'une semaine maintenant, sans que personne n'y touche.


Je me concentre sur mes devoirs en essayant de ne pas prêter attention aux cris de dispute qui commencent à résonner au rez de chaussé.


À peine installée, je reçois un texto de Lucas. C'est un garçon de mon cours de littérature, et je dois avouer qu'il est plutôt envahissant. Il veut, encore une fois, savoir si je suis libre pour une sortie avec lui. Je ne suis vraiment pas d'humeur pour pouvoir lui répondre gentiment. Je lui rétorque donc qu'il doit me ficher la paix une bonne fois pour toute. Je sais, ce n'est vraiment pas diplomate, mais ce n'est tout simplement pas le moment.

Il a du comprendre le message puisqu'il ne m'a rien envoyé depuis plus d'une heure.


Ma mère me monte un sandwich dans ma chambre. Elle n'avait pas le courage de faire à dîner ce soir. Elle a eu une longue journée au travail. Ma mère est une éditrice de renom et dirige une vingtaine de personnes. Ce n'est pas facile tous les jours.

C'est une petite femme qui peut paraître froide et indifférente quand on ne la connaît pas mais qui, en réalité, est adorable. Elle est très soucieuse de son apparence, aujourd'hui, elle porte un tailleur bleu marine qui souligne parfaitement ses hanches et fait contraste avec ses cheveux blonds foncés.

« _Où est papa ?

_Il est resté travailler tard au bureau ce soir. Je ne sais pas à quelle heure il va rentrer. »

En disant cela, sa voix déraille un peu et ses yeux sont humides de larmes.

Mon père rentre tard. Voir pas du tout. On sait toutes les deux ce que ça veut dire, mais on ne dit rien. Ça n'en vaut pas la peine. Il n'en vaut pas la peine.


Le lendemain matin, je suis un peu ailleurs. Je n'arrive pas à me concentrer sur les différents cours. Le point positif, c'est que Lucas ne pas adresser un regard ou une parole de la journée.

Alex ne me parle plus de « James l'Ecossais » , elle est passée à autre chose, ce qui m'arrange un peu. Je n'ai pas vraiment envie d'entendre parler d'un garçon que je ne connaît pas à longueur de journée. J'ai d'autres soucis en tête.


Ce soir, je n'ai pas envie de rentrer à la maison, du moins pas tout de suite. Je me dirige alors vers une librairie. Ça fait des semaines que je meure d'envie de lire Les Fleurs du Mal de Baudelaire et Feuilles d'herbes de Walt Whitman.

J'entre dans la boutique et je bouscule quelqu'un :

« _Désolée, dis-je précipitamment.

_Non c'est ma faute.

Je connais cette voix. Je l'ai déjà entendu quelque part. Je lève donc les yeux pour vérifier.

_Oh c'est toi Freya. Salut, dit gaiement « l'Ecossais ».

_Salut, dis-je faussement enjouée.

_Je ne t'ai pas vu au lycée aujourd'hui. Quelque chose ne va pas ?

_J'y étais, seulement je ne suis pas sortie des couloirs. Et tout va bien je te remercie.

« Mais qu'est-ce que tu veux ? »

La première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant