Je suis une pute, de la pire espèce.
Je fais partie de celles qui ne se soucient de rien, qui acceptent des clients plus vite qu'un tirage de tiercé. J'accepte toute la folie de mes clients et entame des séances de baise plus perverses les unes des autres. Je me complais dedans, le sexe lubrique est devenu une addiction. Je repousse mes limites de jours en jours et me contre fou de ce qu'il peut se passer dans une chambre. Plus le client est fou, plus je me sens vivante.Mes clients sont toujours des gens lambdas, sans histoires... en apparences. Je ne saurais dire si leur folie est comparable à la mienne, si leur passé est beaucoup plus sombre que le mien, si leur blessure est plus à vif que la mienne parce que je m'en tape de leur vie, de leurs émotions. Je suis là pour leur procurer cette jouissance qu'ils recherchent chez d'autres femmes et de mon côté j'essaye de soulager les ténèbres qui m'engouffrent nuit et jour. Pas un moment ne passe sans que je ne sois attirée dans le fond de la mer, sans que je n'entende ses cris partir en écho dans mon cœur pour finir par s'arrêter à tout jamais. Mon angoisse, ma peine : le silence de la nuit.
C'est samedi, il est 15 heures et comme à mon habitude, je suis à la spiagga de Mondello . J'essaye de vider mon esprit en regardant la mer. Assise en position du lotus, je perds mon regard dans l'horizon. Cette plage, ses souvenirs, cette blessure, ce manque, cet amour perdu... Je sais qu'en venant ici je me fais plus de mal qu'autre chose. Mais j'en ai besoin, besoin de revoir son sourire radieux, son visage angélique quand il y avait une vague trop forte, son amour pour moi se reflétant dans ses pupilles grises. J'ai cette envie de ré-ouvrir cette plaie continuellement, parce que je suis comme ça, parce que je me complais à me faire du mal, à vouloir sombrer dans la folie, dans le sexe qu'il soit brutal, pervers ou totalement décalé de la société.
Tout ça fait partie de ma peine quotidienne, 26 mois que j'endure cela, que je manipule des hommes extrêmement dangereux et blessés à la fois. 26 mois que je survis en attendant qu'une seule chose : crever.
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BUNNY BITCH
RomansaComment continuer à vivre alors que la mort m'attire? Moi j'ai trouvé, je me défonce au sexe monnayé! Je pensais avoir pris le pouvoir, enfin jusqu'à ce soir...