Jamie.Une heure et quart qu'elle est dans cette fichue salle de bain. Ma patience a atteint son paroxysme. Je ne supporte que très peu son comportement agressif. Je sais qu'elle est choquée de ce qu'elle a pu voir et même entendre mais ce n'est pas une raison. D'ailleurs ça arrangerait grandement notre affaire si elle sortait de son état de choc et se souvenait de ce que l'agresseur a bien pu dire à cet homme avant de lui trancher la gorge. Ça me permettrait de faire le rapprochement avec cette bande de malfrats qui sévit dans le pays. Enfin, si c'est vraiment eux... On les tiendrait une bonne fois pour toute dans nos filets. J'imagine déjà l'arrestation... Bref il faut que je me concentre sur cette boule de nerfs prostrée dans la salle de bain.
Je me poste devant la porte, les bras croisés sur mon torse et tends l'oreille. Elle gémit... Elle pleure...
Merde !
Je ne suis pas doué avec ce genre d'émotions, je ne suis que brutalité. Les femmes sont généralement sensibles et même chez elle, sous ces airs de femme fatale, se cache certainement une fragilité sans nom.
Bordel.
Elle passe du coq à l'âne entre ses soit disant pulsions sexuelles et maintenant ses pleurs ! Je frappe doucement à la porte. Comme je m'y attendais, j'obtiens un mur de silence en guise de réponse. Je tente le rapprochement pour voir ce que cela donne.
-Valentina, s'il te plaît sors de la salle de b...
-Je m'appelle Bunny connard ! Valentina est morte, tu as compris MORTE !!! Fous moi la paix et dégage une bonne fois pour toute, merde !Bon ok, c'était pas la meilleure façon de l'aborder. Mais c'est quand même son prénom, merde !
-Excuse moi je suis... oh et puis merde ! Si t'as envie de passer la moitié de ton temps ici alors grand bien te fasses ! Léo, un des flics en charge de te protéger ne va pas tarder à venir me relayer le temps que j'aille faire des courses. À tout à l'heure. Le courant passera certainement mieux avec lui !
-Attends !Ah enfin elle a compris que si elle faisait pas un effort non seulement je ne la prendrais pas avec moi faire des courses comme elle le souhaite mais en plus je la refilerais à un autre flic. Elle déverrouille la porte et me montre une nouvelle facette de sa personnalité. Son visage si énigmatique devient un livre ouvert. Ses yeux sont rougis, ses mains tremblent et il y a un je ne sais quoi dans son regard qui m'attire irrésistiblement vers elle.
Putain. Je ne dois pas perdre de vue que c'est une témoin bordel, pas une fille que je pourrais... Bref.
-Tu vas faire quelques courses ? Je peux venir ?
Non mais elle rêve éveillée cette nana!
-Non.Clair, net et précis.
-Pauvre con ! J'ai pas envie de t'accompagner, j'ai besoin de récupérer mes affaires personnelles.
-Je te l'ai déjà dit je ne peux pas me pointer chez toi et récupérer tes.. tes quoi d'ailleurs ? Tu as ta pochette déjà. Qu'est-ce que tu veux autant ? Tes roses ?
-Oui mes roses.Mes épaules s'affaissent quand j'entends les trémolos qu'elle a dans la voix. Je me mords furieusement la lèvre et je vois une larme dévaler sa joue. Elle l'essuie d'un revers de main puis affiche un sourire de façade. C'est à ce moment que je remarque qu'elle a mis son alliance. Mon ventre se contracte quand je repense à l'affaire qui a ébranlé sa vie. L'affaire Santini... Quand elle s'est arrêtée, je venais de rentrer dans ce commissariat. Tout le monde était dépité par ce disparu hors du commun. Une affaire sordide. Je souffle et tente de l'amadouer un petit peu.
-Tu la mets toujours ? Demandé-je bien plus curieux que je ne devrais l'être.
-Qu'est-ce que ça peut te foutre ?!Je souffle fortement. Je ne comprends pas cette femme. Ce n'est pas une forteresse qu'elle a érigé mais plutôt un bastion impénétrable.
-J'ai besoin de mes jouets aussi.
-Tes jouets ?Son sourire devient carnassier et son regard lubrique. Ok, je vois le genre de jouets qu'elle affectionne.
-Désolé je ne vais pas dans ce genre de... boutiques.
-Écoute moi cowboy, j'ai envie de sexe, j'ai besoin de sexe. Je vais péter une durite d'ici quelques jours, d'ici quelques heures même si jamais je n'ai pas ma dose quotidienne et c'est pas mes malheureuses masturbations dans les chiottes qui vont me calmer.
-Tu peux t'en passer, c'est pas la mer à boire.
-Je crois que tu n'as pas compris, je respire sexe, je transpire sexe, je vis pour le sexe... Alors...Elle se rapproche dangereusement de moi et touche mon torse de son index. La réaction physique qui s'en suit ne me plait absolument pas. Ma queue se redresse, mon abdomen se contracte et mes yeux se baladent sur son corps si délicieux à regarder.
Je n'ai pas pratiqué depuis quelques semaines, j'ai appris à gérer ma frustration mais là... avec une aussi belle femme devant les yeux, aussi bonne, aussi tentante. Putain que c'est dur...
-Je te sens viril et brutal, j'ai tords ? Est-ce que tu pourrais me donner ce que j'attends Jamie ?
-Quoi ? Attends je suis là pour ta sécurité pas pour te baiser !
-On peut joindre l'utile à l'agréable tu sais...Elle se rapproche de plus en plus et cette odeur d'huile essentielle titille mes narines. Ses doigts font des allers-retours sur mon torse et je peine à respirer convenablement. Je ne dois pas perdre de vue que c'est un témoin et qu'elle est en danger de mort. Pourtant quand je vois son regard, les flammes qui animent ses yeux, je n'ai qu'une envie : la baiser contre ce putain de mur jusqu'à faire une syncope.
-Tu ne peux pas me laisser aussi chaude et mouillée Jamie, c'est inhumain. Ce sera notre petit secret...
Ma bouche s'entrouvre légèrement. Comment faire ? J'ai envie de la prendre comme un malade, de la sentir sous moi, autour de moi. Mon cerveau ne me permet pas de réfléchir, je baisse la tête et remarque que ses doigts sont à la lisière de ma ceinture en cuir. Je déglutis difficilement et ferme les yeux. Elle s'attèle à défaire la boucle et joue de ses doigts sur les boutons. J'attrape ses poignets et la plaque contre le mur du couloir. Mes yeux plongent dans les siens. Je suis perdu, elle m'a eu...
Je pose mon front contre le sien et me perds dans ses iris noirs. Je suis foutu, je vais accepter parce que j'en ai réellement envie, parce qu'elle est chaude, bonne et parce que c'est ce qu'il me faut à moi aussi. Mes lèvres captent les siennes d'un geste brusque. Je ne suis que ça : brutalité. Ce baiser nous enflamme en quelques secondes, je me vois déjà en elle, l'entendre crier, la voir se tordre sous mon poids. Nos langues se mélangent et le gémissement qu'elle émet fait monter la température d'une centaine de degrés. Elle frotte son bassin contre le mien et c'est à ce moment-là que je ressens la tension sexuelle dont elle me parle depuis 24 heures. Elle a besoin de décompresser et c'est par le sexe qu'elle y arrive. Je me détache de ses lèvres et la toise.
-Une seule fois pour te calmer...
Son sourire me plaît, je la fais sauter sur mes hanches et traverse le pas de la porte de la chambre.
-On a pas spécialement de temps avant que Léo ne débarque...

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BUNNY BITCH
RomansaComment continuer à vivre alors que la mort m'attire? Moi j'ai trouvé, je me défonce au sexe monnayé! Je pensais avoir pris le pouvoir, enfin jusqu'à ce soir...