SPERO

Chapitre 4

Je me réveillai, d'un coup, en sursaut. De la sueur perlait sur mon front. Je mis un instant avant de comprendre où j'étais. Je me rappellai alors de mon accident des dieux des surnaturels, de l'école et de mon rêve étrange.

"Respire lentement"m'intimai-je.

Je comptai mes respirations, et essayai alors de penser à de jolies choses. C'est ce que ma mère me disais de faire, lorsque j'étais petite.

Je me souviens très peu de ma mère.

Son visage est de plus en plus flou dans mon esprit. Pourtant, j'ai tout de même retenu quelques détails qui la caractérisaient: ses longs cheveux noirs si doux, une peau pâle et brillante, de grands yeux argentés... Toutes ces choses me sont restées en mémoire.

Je me souviens déjà un peu plus de mon père. Il avait des cheveux auburn et j'en avais hérité, du moins jusqu'à aujourd'hui... Ses yeux me faisaient penser, à l'époque, qu'ils étaient en chocolat. Comme lui, j'ai des petites tâches de rousseurs, assez foncées, qui recouvre mon nez et un petit peu mes joues. Ou bien ont- elles disparues en même temps que mon ancienne couleur?

Il faudrait que je trouve un miroir pour vérifier tout cela...

Mon père me rappelait sans cesse à quel point je ressemble à ma grand mère. "Une très belle femme, ta mère" lui avait un jour répondu ma mère.

Je ne n'ai jamais connu ma grand mère et n'ai jamais eu de photos d'elle. Je n'ai jamais su si elle était vivante ou encore  en vie et courant de mon existence...

Je me souviens d'une soirée où nous étions encore tous les trois. Je devais avoir... Six ans. Mon père avait dit:

- Tu as bien de la chance de ne pas trop tenir de moi!

- N'exagère pas, lui avait répondu ma mère. Et puis elle a tout de même hérité de tes cheveux.

- Ce sont ceux de ma mère au départ... J'ai toujours eu l'impression qu'elle était un mélange de vous deux.

- Un mélange? M'étais-je écrié. Comme ce que je fais avec de la pâte à modeler?

Ils avaient tous les deux rigolé.

- C'est une manière de voir les choses, avait conclu ma mère. Et bien ton père pense que toi tu es un mélange entre moi et ta grand mère. Disons que moi je suis là pâte à modeler bleu et ta grand mère la rouge. Eh bien toi tu es la violette: un parfait mélange de ces deux couleurs.

- Tu es devenue philosophe ma parole!

Elle avait rigoler face à la remarque de mon père.

- Si tu trouves que c'est ça être une philosophe, il va faloir que tu révises tes cours de quatrième!

Ne comprenant rien je m'étais exclamé:

- Pourquoi? De quoi? C'est quoi un phifolophe?

Ils avaient tous les deux rigolé doucement.

- Un philosophe Kora, m'avait corrigé ma mère.

Ensuite elle et mon père s'étaient lancés dans un débat pour m'expliquer la définition d'un philosophe. Et à la fin, j'étais toujours autant perdue.

Après un moment ma mère et mon père m'ont tous les deux couché. Mon père m'avait embrassé le front puis était sorti doucement. Quant à ma mère elle m'avait alors lue une jolie histoire fantastique à propos d'une jolie et gentille sorcière.

Je m'étais, ensuite, endormie tranquille. Et avait rêvé que j'étais une sorcière guerrière qui domptait le dragon de l'histoire.

C'est sur ces jolies pensées que j'oubliais tout le reste. Le sommeil finit finalement par me rattraper, et je sombrait dans le royaume des rêves.