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- Samedi, 17h.

- Evan, réveille-toi... murmura une voix rauque en secouant doucement mon épaule. Evan.

- Ouais, ouais, laisse-moi Erik....

Il pouffa et me décala de force, s'allongeant à côté de moi. Je gardais les yeux fermés et lui tournais le dos. Je n'avais aucune envie de me lever. Mes yeux me piquaient encore et j'avais le moral au fond des chaussettes. Erik glissa alors son bras autour de ma taille et son nez s'enfonça dans mon cou. Depuis que le lien s'était formé, nous étions devenus très proche : mentalement comme physiquement. C'était le lien qui nous faisait agir comme ça : étant donné que nous étions en fusion mentalement, nos sentiments s'entremêlaient et au final, nous avions fini par nous retrouver coller une nuit où il était venu me réconforter. Les premières fois, ça avait été gênant mais nous nous étions rendus compte que l'on en avait besoin. Et avec le temps, on avait par apprécier ces moments. Et puis, je me sentais moins seul quand il était là. Je frissonnais quand il caressa mon cou du bout du nez.

- Tu veux en parler ?, murmura-t-il en serrant un peu plus son bras autour de moi.

- Non Erik, je veux oublier bordel. Ça fait bien trop mal, répondis-je les dents serrées alors que des images s'entrechoquaient dans ma tête.

- Eh, Evan, ça va, je suis là, d'accord ?, ses lèvres embrassèrent ma joue et je soupirais. Allez, calme-toi.

Je gigotais et il glissa son visage dans mon cou, nous faisant partager des souvenirs d'un voyage que nous avions fait deux mois plus tôt à l'océan. Je souris et me détendis. La porte de ma chambre s'ouvrit alors et un raclement de gorge me fit lever la tête. Erik ne bougea pas, comme toujours. Quand mes yeux tombèrent sur le visage de Fay, je m'écartais précipitamment d'Erik qui grogna, ouvrit les yeux et son esprit se ferma. Je me tournais vers lui, les yeux écartés mais il se détourna simplement, enfonçant son visage dans mon oreiller.

- Excusez-moi, je reviendrai après... lâcha Fay en refermant laporte.

- Attends !, l'arrêtais-je.

Il se tourna vers moi, un sourcil haussé. Je soupirais et sortis du lit, ordonnant à Erik de le refaire quand il partira. Et la seule réponse que j'eus fut un magnifique majeur levé. Mes mâchoires se crispèrent et j'attrapais une veste, qui était à Erik. Je l'enfilais et rejoignis Fay, refermant la porte un peu plus violemment derrière moi.

« Tu as un soucis ?, gronda Erik dans ma tête.
- C'est toi le problème. On en parle plus tard. »

Il voulut répondre mais je bloquais mon esprit. Je n'avais pas envie d'avoir une longue conversation si c'était pour pourrir ma fin de journée. Fay me lança un regard en biais alors que mes pieds glissaient sur le sol et que je gardais les yeux baissés.

- Tu vas mieux ?

- Ouais, j'ai simplement paniqué tout à l'heure, souris-je en haussant les épaules.

- Juste après m'avoir embrassé ? C'est quelque peu vexant, ajouta-t-il en me bousculant légèrement.

- Désolé. C'est simplement que la dernière fois que j'ai été embrassé... C'était il y a plus d'un an et pas dans les meilleurs conditions. Alors évidemment, les souvenirs m'ont fait du mal et j'ai carrément craqué. J'ai l'air ridicule, ricanais-je en passant mes mains dans ma nuque.

-Non Evan. Je te l'ai dit ce matin : je ne connais pas ton histoire. Alors je me suis inquiété quand je t'ai vu aussi perturbé. Tu avais l'air d'avoir vu... la pire horreur, murmura-t-il et je détournais les yeux.

Il s'arrêta au milieu des escaliers et attrapa mon épaule, tournant mon corps face au sien. Je mordis ma lèvre puis relevais les yeux vers lui. Son piercing était toujours coincé entre ses dents.

Je ne devrais pas - Chasseurs D'ombres T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant