Gaia et le Refuge

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1/02/18 pièce inconnue, lieu impossible à géolocalisé.

J'ouvre péniblement mes yeux. Mes paupières me semblent super lourdes. Le lieu dans lequel je suis m'est complètement inconnu mais tant que je ne suis pas dans le camp des anti-systèmes, cela me va. Je suis dans un grand lit, je porte toujours mes vieux vêtements, la pièce dans laquelle l'on m'a installée est petite, simple, mais confortable. Ça y est je m'en rappelle maintenant. Je me suis endormie dans le camion, en pleurs, dans les bras de Charlie. Mais alors, pourquoi je suis ici ?
Je me redresse péniblement et je sens mes articulations me faire mal. Ouch ! Programme sportif intensif au camp, fuite sous un véhicule... mon corps a du mal à tour supporter, il lui faudra du temps pour se remettre. Tant pis, là je n'ai pas le choix. Il faut que je trouve des informations sur cet endroit, savoir si il est fiable et surtout retrouver Charlie.
J'écarte la couette et pose mes pieds sur le sol.
-"Tiens, tiens... enfin réveillée !"
Je pousse un cri de terreur. Devant moi, accoudée à la porte, il y a une fille grande, maigre, tout de noir habillée. Ses yeux gris me fixent et me jaugent avec une lueur amusante dans le regard. Il semble impossible de lui donner un âge exact. 20 ans ? 25 ans ? Difficile à dire.
J'articule péniblement : "Vous...Tu m'as fait peur !"
-"Oui c'est souvent le premier effet que je produits."
Ah. Super. Mais encore ?
-"Je m'appelle Gaia. Ton prénom c'est Maé non ?"
-"Comment tu le sais ?"
-"C'est ton amoureux, Charlie, qui m'a donné des infos sur toi."
-"Ce n'est pas mon amoureux !"
Voilà bravo, encore une fois j'ai réagi à la provocation comme une gamine. excellent.
-"Oui appelle ça comme tu veux. Écoute je vais être sympa et te donner quelques infos pour éviter que tu ne continues à vouloir à tout prix sortir de ton lit. Tu risques de te casser en mille morceaux et j'ai vraiment la flemme de faire le ménage. T'as dormi presque 24 heures. Ici tu es en parfaite sécurité, personne ne viendra te kidnapper, t'empêcher de vivre ect..."
-"Super ça va changer de ce que j'ai eu connu. On est dans une base alors ? Et pourquoi es tu ici ?"
Gaia s'approche de mon lit et se penche au dessus de mon visage. Ses yeux gris me toisent et l'impression de terreur que j'ai eu en l'apercevant s'accroît.
-"J'étais dans un camp d'anti-systèmes moi aussi. On m'a aidé à m'évader, mais ce n'étais pas la même instructrice que vous, ils sont plusieurs à être infiltrés. Nous sommes une dizaine en tout à nous être échappés, et nous sommes répartis dans trois bases différentes. J'ai l'air vieille, je sais et pourtant je n'ai que 18 ans, comme toi. Mais nous n'avons pas tous la même vie et les obstacles que nous rencontrons ne nous forge pas tous une apparence si dure."
Je perçois le sarcasme tandis qu'elle me dévisage de haut en bas. J'ai l'immense envie de rugir mais je me sens encore trop faible. Pour qui se prend t'elle ? Elle pense que ma vie n'a été que playmobils et chocolat ? Gaia se relève brusquement, et j'ai le brusque aperçue de marques sur ses bras.
-"Une autre personne veut te rendre visite... à plus Bébé."
Et elle se casse, limite en s'enfuyant. Mais à ce moment là, Gaia et ses mystères je m'en contrefiche. Dans l'embrasure de la porte, il y a Charlie.

Le service militaire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant