- Tu manges trop.
- Non, rétorquai-je la bouche pleine alors que j'entamai le deuxième pot de glace au caramel. C'est toi qui ne mange pas assez.
Assis sur le lit de Harry, l'un en face de l'autre, je croisai les jambes, me positionnant en tailleur. Harry fit un dessin invisible le long de ma cuisse nue.
- D'ailleurs comment est-ce que tu peux manger autant sans prendre de poids ? s'étonna-t-il.
- Facile, répondis-je en haussant les épaules. Je me fais vomir.
Il fut alors pris d'une quinte de toux, son corps secoué au rythme de ses toussotements. J'éclatai de rire, les larmes au bord des yeux. Harry fronça les sourcils, le visage rouge.
- Quoi ? dit-en reprenant peu à peu un rythme cardiaque normal.
- Je rigolais, expliquai-je en essuyant mes larmes.
Il me poussa légèrement l'épaule en faisant la moue. J'enfonçai la cuillère dans le pot de glace et entourait mes bras autour de son cou. Il me serra fort contre lui, sa tête dans mes cheveux.
- Merci, chuchotai-je.
- Pour quoi ?
- Je sais pas. Pour tout, j'imagine.
~
- Harry ! Sors des chiottes ! Vite, il ne reste que quelques secondes.
Le bruit de la chasse d'eau se fit entendre et je tournai la tête. Il déboula dans la chambre quelques secondes plus tard, les mains mouillées et le pantalon aux chevilles.
- Harry ! m'indignai-je.
- Ça va, dit-il en remontant son jean. On peut même plus pisser en paix.
Je ne répondis pas et me retournai vers la longue fenêtre du balcon. Je jetai un coup d'œil à mon montre. Harry déposa son bras autour de ma taille, plissant légèrement le t-shirt qu'il m'avait prêté. Je passai machinalement la main sur ma cuisse nue.
- 10, 9, 8, commença-t-il.
- 7, 6, je continuai avec lui.
Il tourna la tête vers moi et je l'imitai.
- 4, 3, 2, nous récitâmes d'une seule et même voix.
Minuit retentit, des cris et des klaxons se faisant soudainement entendre. Je lui souris et il fit de même.
- T'es supposé m'embrasser, dis-je en fronçant les sourcils.
- Fais le toi, il rétorqua avec un sourire en coin.
L'enfoiré. Je le fusillai du regard et croisai les bras contre ma poitrine. Harry éclata de rire. Je tournai les talons et me postai près du lit, y retirant les boites de gâteaux et les pots glaces vides.
- Quoi, souffla Harry contre mon cou.
Je frissonnai.
- Tu le veux à ce point là ce baiser, Ana ? continua-t-il, ses lèvres effleurant ma peau.
Je fermai les yeux et me mordis la lèvre.
- Dis-le, Ana. Vas-y. Dis que tu veux que je t'embrasse.
Je déglutis, la respiration saccadée. Je me retournai, nos visages à quelques millimètres de distance seulement.
- Embrasse-moi, je dis d'une voix à peine audible.
- 18 .
Harry plaqua ses lèvres sur les miennes et je sus qu'il le voulait autant que moi. Je posai ma main sur sa joue, lui rendant son baiser. Il déposa ses mains sur le bas de mon dos, les faisant glisser lentement sur mes fesses. Il y exerça une brève pression et un gémissement s'échappa de ma bouche. Je m'allongeai sur le lit, Harry au dessus de moi. Ses lèvres quittèrent les miennes et je sentis aussitôt un manque. Elles caressèrent mon cou et il l'embrassa de çà et là.
- Harry, je chuchotai.
Tout ce que je voulais c'était que sa bouche retrouve la mienne. Il me regarda et dû le lire dans mes yeux car il sourit et m'embrassa à nouveau, relevant mon t-shirt de ses mains. Il mit fin au baiser une fois de plus, beaucoup trop vite à mon goût et je claquai ma langue contre mon palais de frustration. Harry se moqua doucement de moi et son souffle chaud s'écrasa contre mon ventre. Il embrassa ma peau et mon estomac se contracta. Harry traça un rond autour de mon nombril avec ses lèvres et je fermai les yeux. Il attrapa mon t-shirt du bout des doigts et le passa au dessus de ma tête. Je retirai le sien, le vêtement rejoignant le mien au sol. Ses yeux se posèrent sur mon soutien-gorge. J'y jetai bref coup d'œil. Dieu merci, j'avais enfilé le rouge en dentelle. Ma poitrine est sensationnelle dedans. Sans rire. Je gigotai, impatiente, ses pupilles toujours rivées sur mes seins. Ça va, c'est seulement des nibards. Harry colla son nez au mien.
- J'admire, souffla-t-il.
Je roulai des yeux et il pouffa. Je plantai mon regard dans le sien et sans le quitter des yeux, je déboutonnai son jean. Il le retira et se pencha vers le tirroir de la table de nuit. Harry y attrapa un préservatif. Il fit glisser son boxer le long de ses jambes d'une main. Un petit rire s'échappa de ma bouche.
- Quoi ?
Je pointai du doigt son érection proéminente. Harry haussa les épaules. Il passa sa main derrière mon dos. D'un geste expert il dégraffa mon soutien-gorge. Je l'embrassai, son regard rivé sur mes seins me gênant. C'est que de la graisse après tout. Harry posa doucement sa main sur le gauche, le caressant lentement. Je gémis d'aise à travers le baiser et il sourit.
- Harry, je dis après quelques minutes de caresses supplémentaires.
Il hocha la tête, comprenant ce que je voulais. Il me jeta un regard. Comme s'il voulait vérifier que j'étais sûre. J'hochai alors vigoureusement la tête, ne tenant plus. Il unissa alors nos corps en un premier coup de rein. Je me mordis la lèvre inférieure, soupirant de plaisir. J'attrapai l'oreiller, les yeux fermement fermés alors que Harry allait de plus en plus vite. Mon estomac se contracta, une bouffée de chaleur me parcourant le corps.
- Harry, je le prévenais à bout de souffle.
- Je sais. Moi aussi, me dit-il essoufflé.
Je me cambrai. Il opéra un dernier coup de rein et je criai son nom, atteignant l'orgasme. Je ne savais pas pourquoi mais c'était de loin le meilleur. Peut-être parce qu'on avait attendu et laisser les choses venir. Sans se brusquer. Aucune idée. Tout ce que je savais c'est que j'avais hâte de recommencer. Ma parole, je suis en train de tourner nympho.