2.

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Carl et Harry s'étreignirent brièvement et se dirigèrent vers le bureau du premier. Harry me jeta un dernier regard, la porte se fermant derrière lui. Ce n'est qu'à ce moment là que je réalisai ce que j'avais fait. J'avais balancé toutes les crasses que j'avais faites à mon patron. À Harry Styles. Frère de Carl Styles. Aussi connu sous le nom de Patron. Et si il lui racontait tout ? Je me sentis partir, un vertige me prenant. Je me levai d'un bond et, les jambes tremblantes, je me précipitai aux toilettes, une soudaine nausée me tordant l'estomac. Penchée par dessus la cuvette, j'y crachai mes tripes et mon cœur. Littéralement. Pourquoi fallait-il que je parle autant ? Faut vraiment être stupide pour balancer ses secrets à un parfait inconnu ! Si je pouvais, je m'arracherai la bouche. Pourquoi je suis pas née muette ? 

Je retire ce que je viens de dire. C'est mal. Je suis reconnaissante d'être venue au monde en parfaite santé.

Je revins à mon bureau, traversant le long corridor en verre. À peine le temps de m'asseoir que Harry se posta devant moi, un sourire en coin aux lèvres. Je baissai la tête, faisant mine d'être en train de bosser sur quelque chose d'important.

Je ne lui ai rien dit.

Merci, marmonnai-je.

Je sentis mon cœur s'alléger dans ma poitrine et risquai un regard vers Harry, m'attendant à ce qu'il s'en aille.

Ça vous dit de sortir un des ces soirs ? balança-t-il.

Pardon ? m'étranglai-je les yeux écarquillés.

Il rit, des fossettes apparaissant de part et d'autres de ses lèvres. Je baissai à nouveau la tête.

Allez. C'est pas parce que vous n'aimez pas mon frère que vous ne pouvez pas dîner avec moi.

Si, répondis-je entre mes dents. Justement.

Sans même croiser son regard, mes joues s'empourprèrent. Si j'avais pu, je me serais enterrée toute seule de suite. Qu'est-ce que j'ai honte. Il souffla.

Vous m'emmèneriez où d'abord ? demandai-je soudainement en relevant la tête.

Nos regards se croisèrent et ses yeux bleus me brûlèrent. Ils n'étaient pas vert toute à l'heure ? Je détournai le regard.

Jusqu'aux étoiles, sourit-il avec des pupilles illuminées d'une pointe de charme.

Je levai un sourcil.

Ok. Vous n'êtes pas une très grande fan de Titanic, supposa-t-il.

Jamais vu, dis-je en levant les épaules tout en mettant un peu d'ordre sur mon bureau. Il était presque 18 heures.

Pas possible ! s'écria-t-il.

J'haussai les épaules une fois de plus.

Alors là, continua Harry. Vous devez acceptez de me voir. Demain ? Venez chez moi. On regardera Titanic.

Je pris ma lèvre inférieure entre mes dents, toujours indécise. Il était quand même vachement beau gosse !

Prenez ça comme un service, ok ? Tenez, me dit-il en me tendant un bout de papier avec son adresse.

Je ne répondis pas. Il se raidit, comme s'il était frustré de mon hésitation. Ses yeux s'illuminèrent alors.

Si vous ne venez pas, je balance tout à mon frère, promit Harry avec un sourire mauvais.

Je sentis mon monde tourner.

Vous feriez pas ça ? m'indignai-je à mi-voix tellement j'étais sous le choc.

C'est mal me connaître, rétorqua le bouclé avec un clin d'œil.

Il tapa amicalement sur le comptoir de verre, un sourire triomphant collé aux lèvres.

À demain ! chantonna-t-il avant de se diriger vers l'ascenseur.

catchit // hsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant