Le Pouvoir des Yeux Rouges - Tome 1

Chapitre 1

J'étais dans la forêt en pleine nuit, assise sur un rocher à regarder la lune qui se reflétait sur le lac. D'ici, je pouvais voir et entendre les animaux nocturnes sans aucune difficulté. Je n'avais pas peur du noir ni du fait que j'étais assise seule sur ce rocher. Car je savais que je n'étais pas vraiment seule et comme chaque nuit, j'étais là à l'attendre...
La nuit était calme et cet endroit magnifique. J'étais en pyjama et je sentais le vent dans mes cheveux. Mais cette nuit-là, j'entendis une voix m'appeler...

Je me réveille en sursaut. Encore ce cauchemar, je fais toujours le même depuis mes sept ans. A chaque fois, je me réveille toujours au même moment, c'est-à-dire quand l'ombre me tend la main.

- Ma puce, tu es réveillée ? me demande ma mère depuis la cuisine.

- Oui maman, je vais me préparer, lui répondis-je.

- OK, je t'attends pour le petit déjeuner.

Une fois dans la salle de bain, je ferme la porte à clé pour éviter que mon petit frère Paul âgé de 13 ans entre alors que j'y suis, ce serait très gênant. Je me regarde dans le miroir, mes cheveux châtains, ondulés et très emmêlés tombent sur mes hanches. Mon teint pâle fait ressortir mes yeux rouges. Je n'ai jamais voulu porter des lentilles de contact, je suis comme je suis, tant pis si cela ne plaît pas aux autres. Mise à part mes yeux, je n'ai pas à me plaindre de mon physique. Je suis différente des autres et ce, depuis ma naissance.

Certaines personnes trouveraient ça cool d'avoir des yeux rouges mais pas du tout. Les gens te regardent comme si tu étais la peste ou un monstre. Je fais de mon mieux pour ne pas les écouter.

Heureusement, il y a des gens qui m'apprécient à ma juste valeur. J'ai deux meilleurs amis, Alexis, grand, blond, yeux de couleur verte, assez musclé mais pas trop, juste ce qu'il faut et Jessica, de taille moyenne, yeux bleus, cheveux bruns. Je les connais depuis toujours car nous avons toujours fréquenté les mêmes écoles. Ils ont toujours été là pour moi et n'ont jamais fait de remarque blessante sur mes yeux.

Je prends ma douche, une fois sortie, je me sèche et m'habille avant de me coiffer. Lorsque j'ai fini de me préparer, je descends l'escalier pour aller prendre mon petit déjeuner avec ma mère.

- Tu as encore fais ce cauchemar ? me dit ma mère

- Oui, c'est toujours la même chose. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, je fais ce même cauchemar toutes les nuits ou presque...

- Tu ne vois pas d'inconvénient à ce que j'en parle à une amie ? Elle aussi est passé par là lorsqu'elle avait ton âge...

- Tant que tu ne m'envoies pas chez le psychologue ou un autre médecin qui me prendrait pour une dingue, aucun problème dis-je.

- Entendu, je l'appellerais dans la journée et pour info, tu n'es pas dingue ma puce.

Je souris à ma mère tout en me servant un bol de lait avec des céréales au miel et deux tartines de Nutella, accompagné d'une pomme. Mmm... c'est délicieux ! C'est de loin le repas que je préfère de la journée.

- Ma puce, dépêches-toi sinon tu vas être en retard pour le lycée. Oh ! Et n'oublies pas d'appeler ton père pour qu'il vienne vous chercher toi et ton frère demain soir.

- T'inquiète pas maman, je l'appellerais à midi.

- Tiens prends ton sac de cours et passe une bonne journée, me dit-elle en me déposant un bisou sur la joue.

En sortant de chez moi, je me sentais de bonne humeur.

En montant dans le bus, je dis bonjour au chauffeur tout en prenant les écouteurs dans mon sac. Je m'assis à la même place que les autres jours. Le bus finit de faire son parcours et arrive vingt minutes plus tard sur le parking du lycée. Mes amis m'attendent au même endroit tous les jours. Je me presse de les rejoindre. Il y a quelque chose de différent ce matin, tout le monde parle à voix basse ce qui est une première. D'habitude, tous les élèvent parlent en même temps ce qui fait un de ces brouhaha.

- Salut ! Me disent-ils à l'unisson.

- Salut ! Dites, vous savez pourquoi tout le monde est si calme ce matin ? Demandais-je.

- T'es pas au courant ? C'est passé à la télé hier soir, dit Alexis.

- Au courant de quoi ? Je ne regarde pas les infos, c'est trop déprimant, agacée qu'il ne m'est encore rien dit.

- Hier soir, ils ont retrouvé le corps de Ambre, dit Jessica.

- Non, tu plaisantes... Elle était en parfaite santé hier, elle est morte de quoi ?

A voir sa tête, je vois bien qu'elle ne plaisante pas.

- Les médias ont parlé d'une morsure d'animaux. D'après les autorités, une autopsie va avoir lieu, dit Jessica.

- Ouais ben, au moins, cela fera une garce en moins dans notre lycée. On ne va pas la pleurer celle-là, tout de même. Après tout ce qu'elle nous a fait subir, dit Alexis.

- Je suis d'accord, dit Jessica.

- Je ne l'aimais pas plus que vous mais, elle ne méritait pas de mourir pour autant répondis-je.

- Je remercie l'animal qui lui a fait ça, elle t'a quand même traitée d'orpheline en disant que tes parents n'ont pas voulu de toi parce que tu étais un monstre aux yeux rouges ! Hurla Alexis.

- Et elle n'avait peut-être pas tort. Pour moi, mes vrais parents sont ceux qui m'ont aimé et élevé comme leur fille. Le reste n'a jamais eu d'importance pour moi. Je n'ai jamais voulu savoir qui étaient mes parents biologiques, ni pourquoi ils m'ont abandonné. Si ça se trouve, je suis peut-être un monstre... Je vois bien que je suis différente de vous dis-je en baissant la tête.

Mon amie Jess me fit relever la tête avec sa main et tout en douceur me dit :

- Tu n'es pas un monstre Elena, tu es différente de nous et alors ? Cela ne fait pas de toi un être maléfique. Avec Alex, on te connaît depuis que nous sommes tout petit et pas une seule fois nous t'avons vu faire du mal à quelqu'un. Même Ambre n'a jamais réussi à te mettre en colère et pourtant, elle t'en a fait voir de toutes les couleurs, toi plus que nous, me réconforte mon amie.

- Moi, commença Alexis, si je ne vous avais pas toutes les deux dans ma vie, je l'aurais sûrement tué une bonne fois pour toute. Elle commençait par me taper sur le système.

- Stop ! Ça suffit Alexis ! Tu ne devrais pas dire de telle chose maintenant qu'elle est morte, en plus ça ne te ressemble pas de parler comme ça, dit Jessica.

- Oui, je sais, mais je ne sais pas pourquoi, je me suis emporté ni pourquoi, je me suis mis en colère dit Alexis.

- Maintenant, je ne veux plus en parler, en plus, on va être en retard à notre première heure de cours. Allez, on y va, dis-je.