VI

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- Je ne me répèterai pas une seconde fois, à qui appartient ce sac ? gronda le professeur

Lamine se leva, le visage apeuré et désespéré, puis fit signe au professeur qu'il était le propriétaire de ce sac. Un hourra provint à chaque coin de la classe qui eut don de culpabiliser encore plus le prévenu ; le professeur lui intima l'ordre de le suivre dans le bureau du directeur et manda à Bamba et à Amadou de venir en même temps. Mariama regarda sérieusement son meilleur ami Amadou qui semblait être fort peiné mais elle était loin d'avoir une once de doute sur sa culpabilité ; cela coulait de source. Néanmoins, elle n'aurait jamais cru qu'il allait partir aussi dans sa vengeance. Elle les regardait sortir de la classe la bouche béante et le corps affaibli.

Le professeur toqua à la porte et fut répondu par la voix suave du directeur qui changea d'expression dès qu'il les vit les visages meurtris. Il se dirigea directement à leur encontre et se positionna devant leur supérieur en lui demandant des yeux l'objet de leur présence ; le professeur se mit à narrer ce qui s'était passé sans omettre le plus petit détail tandis que Amadou fit des gestes volontaires et inutiles pour montrer sa gêne . Il finit par lui tendre un sachet que le directeur arracha d'un revers de main et le déchira en ouvrant de surprise sa bouche ; ses yeux rougirent, il intima l'ordre au professeur de lui dire d'où provenait cette cocaïne.

- Monsieur, il s'agit de mon pote Lamine ! On a découvert tout çà dans son sac, je n'aurai jamais cru qu'il bougeait dans ces sales affaires ; je suis autant surpris que vous, déclara Amadou l'air incrédule.

- Amadou, qu'est ce qui te prend de débiter ces débilités de ta bouche ? Tu sais mieux que  que quiconque ce que notre ami Lamine est capable ou non ! Je te prie d'arrêter, cria Bamba

- Mais comment veux-tu que je n'y crois après cette preuve si incontestable ?

- Alors jeune Diakhaté, vous n'avez rien à dire pour votre défense ? pesta le directeur.

Il voulut parler mais il n'en avait guère le courage, tout son corps tremblait de frayeur et de surprise ! Ses larmes vinrent confirmer ses émotions et accentuer son mutisme ; il ne s'était jamais rappelé avoir pleuré un jour de sa vie il était le genre de gars très fort, intrépide et qui savait largement dominer ses émotions. Mais là il ne s'agit pas d'affronter un lion ou traverser la rivière remplie de crocodiles ou bien sauter du haut des montagnes mais tout simplement il était au milieu d'une injustice incapable d'y sortir. Il n'écoutait plus personne, il voulait savoir comment résoudre ce cas mais il n'arrivait même pas déjà à comprendre ce qui se passait réellement.

- Bon Lamine, Tu prends tes bagages et tu sors de l'établissement ; tu es définitivement renvoyé et je contacterai après tes parents pour qu'ils me donnent des explications sinon tu risqueras gros.

- Mais monsieur le directeur vous vous rendez compte de ce que vous venez de dire ? Vous allez renvoyer l'un de vos meilleurs élèves ! Nous pouvons régler tout cela en catimini je vous assure, proposa Bamba tout apeuré.

- S'il était même le meilleur élève du monde, je n'allais pas le maintenir dans mon établissement ; je ne forme jamais de délinquants dans mon école mais des honnêtes hommes, l'éducation prime sur tout. Lamine, je ne veux pas te voir une minute de plus ici encore.

Lamine arracha le sac des mains de son enseignant puis courut pour rentrer. Les autres rejoignirent la classe et on sonna en ce moment. Amadou voulut sortir mais fut retenu par sa meilleure amie qui le regardait les yeux noirs de courroux.

Vie d'adoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant