IV

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Son larme vint la tirer des bras de Morphée ; elle battit ses paupières et jeta un coup d'oeil à son téléphone puis vit 5heure du matin affichée. Son corps refusait de se détacher du lit toute éreintée par le voyage essoufflant. Mais surtout énervée de l'accueil que son soi-disant cousin lui avait offert. Comment avait-il pu tenter de l'econduire de cette manière aussi lasse et asserter qu'il ne voulait pas cohabiter avec elle sans pour autant chercher à la connaitre ? Pour la simple et seule raison qu'elle avait un voile sur la tête.

-Papa c'est qui çà ? criait Amadou l'air éberlué.

- Amadou Ko wonni ? Qu'est ce qui te prend à te comporter ainsi ?

-Déjà tu arrêtes de me parler par cette langue ; il te faut un dessin pour que tu comprennes ce que je suis en train de penser ?

Dépaysée, Aïssatou laissa sa bouche entre ouverte de stupéfaction. Elle les regardait en train de se chamailler comme des frères ou même encore comme de simples amis ; la chose dont elle était sûre en tout cas était quelle avait en face de lui un enfant pas comme les autres, un gosse qu'elle n'avait pas l'habitude de rencontrer. Ou bien alors comment peut-on se permettre dêtre aussi insolent envers son papa ? Dhabitude, elle était très discrète sur toute chose mais là il doutait fort de la paternité de son oncle sur ce mec.

-Astafiroulah *, Mon oncle cest qui ce gars ? Je veux dire quels sont vos rapports ?

-De quoi je me mêle ? C'est mon père il ya un problème ?

-Si, en effet il y'a un grand problème parce que moi personnellement je n'avais jamais osé regarder en face mon père de son vivant encore moins ciller à ses dires ; lança Aissatou la voix nostalgique.

-Du moment où tu as employé le mot personnellement tu devais savoir que ta vie avec ton père est à mille lieues de nous intéresser. Donc garde-toi de t'en épancher avec nous.

Son coeur rata un battement, elle essaya de formuler une réponse cinglante face à cette insolence démesurée mais sa langue en tremblait. Il avait, en effet, touché à un point super sensible, un sujet qui la rendait douette : son père, son merveilleux père, son papa mort récemment. Comment avait-il pu lui parler ainsi avec tant de bassesse ? Cétait inacceptable pour elle ; elle serra ses poings d'un coup en fermant les yeux d'indignation pour réprimer ses vagues de larmes qui frappaient ses parois. Son oncle comprit les sensations qui submergèrent sa nièce, elle la tira puis la serra fort contre elle pour la réconforter en lui caressant la tête. Il prit ses bagages et lui manda de le suivre dans sa voiture en toisant son fils qui gardait toujours son air impassible.

-Abdou, tu comptes amener où ses bagages comme çà ?

-Mais à la maison évidemment.

-J'imagine que tu dois être en train de blaguer, n'est-ce pas ? Tu vas l'amener au village ou bien à un internat mais loin de moi ; elle ne peut pas habiter chez nous, voyons.

Ce qui l'avait réellement exaspérée dans cette histoire était que son oncle n'avait rien fait pour remettre ce goujat à sa place. Tout compte fait, leur relation n'avait rien de père et fils ou à moins que le gosse soit son père et son oncle l'enfant dans ces rapports. La deuxième sonnerie de son alarme la tira de ses spéculations, elle décida enfin de prendre sa douche puis arpenta les marches de l'escalier en scrutant attentivement les lieux. Cétait vachement grand et luxueux, tout était aussi beau comme l'était sa chambre ; le décor était là. Elle jeta la natte au sol en refaisant son voile pour se lancer à la prière mais entendit des bruits dehors et la sonnerie bien malmenée. Elle jura bas d'indignation puis partit ouvrir la porte en laissant entrer une horde de garçons qui la regardèrent tous effarés ; elle séloigna d'eux de quelques centimètres en se demandant comment ils pouvaient débarquer chez autrui à une heure aussi tardive.

Vie d'adoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant