Jamais Aissatou ne s'était sentie aussi humiliée dans sa vie, elle s'était certes habillée d'un grand boubou qui couvrait même ses doigts mais à ce moment elle se sentit dénudée, nue. Sa gorge en devint sèche, elle ne pouvait pas parler : d'ailleurs que dire face à ces genres de situation. Elle se sentit concernée mais d'une certaine manière, elle se sentait coupable d'être venue dans la famille d'autrui mais aussi une victime du destin. Dans son tréfonds, elle disputait avec le destin dont elle tenait pour le principal responsable de tous ces tourments qui secouaient sa vie, la paisible vie qu'elle avait. Certes est détestable Amadou cela personne n'en disconvient, mais elle se reprochait elle-même d'avoir été dans son territoire où elle devra supporter les caprices intolérables d'une personne surtout d'un homme ; si l'on peut traiter çà d'homme. Elle était loin d'ignorer les raisons de toute cette agitation, il lui en avait même fait savoir sans chercher à biaiser et l'y tanne à chaque fois du regard « C'est ton voile qui me dérange » lui avait-il dit. Mais elle en avait rien à faire de son avis, les gens à Dakar croient que l'on se voile juste parce que cela nous fait plaisir, bien sûr force est d'avouer que cela nous fait plaisir de porter ce tissu car cela nous protège de la dépravation et aider certains hommes qui sont des débauchés sexuels dont la simple vue de la jambe peut faire vibrer tout leur corps, mais aussi pour faire plaisir au Seigneur qui nous l'impose pour notre bien, nous femmes ; « Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.» avait dit le puissant ; donc pourquoi allait-elle enlever son voile pour faire plaisir à cet impudent qui lui sert de cousin ou d'une quelconque autre personne. Dakar la consternait à chaque jour que Dieu fait, surtout dans sa nouvelle école où elle pensait qu'il y'a un concours officiel de filles et de gars les plus dévergondés : chacun s'habille de la manière qu'il lui plaise. Du côté des filles, chacune veut prévaloir avoir les robes les plus courtes et les tenues les plus moulantes ; ce qui eut don de l'exaspérer au summum était la nouvelle tendance. Comment appelle-t-on cela ? Ses deux copines lui avaient dit le nom, c'est le type de body qui se chargeait juste de casser simplement les seins et de laisser le nombril en vogue : Crop Top ! Voilà l'expression. Et il y'en a qui ne se limitaient pas simplement à cette vulgarité, elles visent loin : elles posent un piercing bien flagrant sur leur nombril et s'en pavoisent publiquement comme si elles trainaient avec une des médailles des championnats d'olympique , elle en avait remarqué d'autres qui avaient un piercing coloré sur la langue dont elles faisaient parade en articulant quand elles parlaient en vue de le mettre au vu de tous. Eh oui ! La chose la plus consternante dans cette histoire est les « voilées modernes » , elle remarquait à chaque jour des filles qui vendaient carrément leurs rondeurs par des jupes courtes et moulantes qui trahissaient leurs formes , parfois des chemisiers à moitié fermé au niveau de la poitrine pour donner une vue favorable aux hommes à leurs seins rebondis , bien maquillées à outrance et puis sur leurs têtes le voile y apparait. Cela semble valable alors l'adage qui dit « Le haut pour Allah, le bas pour Abdallah » ? Normalement elle estime que ce voile devrait aussi déteindre dans leurs manières d'être et d'agir ; juste hier ses copines voilées semblèrent perdre contrôle quand elles ont vu devant eux Amadou un sentiment d'adoration se voyait à travers leurs yeux et l'une Bengaly s'est permise de le montrer sans gêne « Waouh Aissatou , quelle chance tu as d'être la cousine du mec le plus canon de l'établissement de Saint-Michel ; certains filles en baveront de jalousie si elles savent çà » Bref... si l'on parle aussi du côté des hommes, le constat est pareil : le pantalon cherchant le sol comme si la tendance était de montrer qui a le plus beau et le plus propre caleçon. Des jeans qui leurs collent pitoyablement la peau et parfois atrocement déchirés dont même les rats n'ont pas ce talent de déchirure. Aissatou avait aussi fait le constat que c'est rare que les gens s'harnachent d'habits traditionnels ou religieux sauf en jour de vendredi où tous ceux qui ont une partie religieuse font ce qu'on appelle le « Seelal » .

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Vie d'ado
RomanceLa description d'un roman revient aux lecteurs souhaitant partager l'oeuvre , de même aux élèves travaillant pour le résumé d'un roman afin de le présenter de manière brève à leur professeur. L'écrivain doit sauter la description et plonger direct...