Amadou resta bouche-bée, le regard perçant recroquevillé sur l'écran qui laissait défiler ses assauts tandis que les autres murmuraient. Il voulait parler mais ravala sa salive en baissant la tête ; le policier mit en pause la vidéo et vint se rasseoir sur sa chaise en prenant un des papiers qui jonchaient son bureau.
- Monsieur je vous jure que Lamine ment. Nous avons fait le coup ensemble il a coupé la vidéo comme il a voulu, pesta Bamba tout nerveux.- Ça suffit ! Il n'est pas lieu de jouer aux « bons amis » ; la vidéo a été claire et montre clairement que votre ami est le seul coupable de ce délit. Vous pouvez disposer sauf Amadou et Mariama qui a organisé cette fête sans l'obtention d'autorisation ; on a appelé tes parents.
- Toute façon je comptais rester, dit Mariama en roulant ses yeux.
- Bon les gars à tout à l'heure, on se capte, annonça Amadou la voix joviale.
Sa réaction dut surprendre tout le monde qui le regarda effaré ; Son père lui jeta un regard noir rempli de courroux dont il fit abstraction en regardant ses amis sortir accompagner par un homme en tenue. Abdourahmane se leva un moment en soupirant et demanda à voir le commissaire en privé et celui-ci l'amena dehors laissant seuls Mariama , Aissatou et Amadou dans le bureau . Il s'esclaffa de rire à gorge déployée comme quelqu'un qui avait maintenu son rire prisonnier depuis des années, sa meilleure amie le dévisagea et jura bas.
- Tu es sérieux toi ? Nous sommes dans de beaux draps et tu permets de rigoler ! Vois la situation où nous sommes stp.
- Quelle situation parles-tu ? Ce n'est rien çà, tu verras dans quelques secondes mon père nous fera sortir ici d'une claque de doigt.
- Ah j'avais oublié ton père dans cette histoire... Mais Lamine qu'est ce qui lui a pris ?
- Lamine ? Je vais simplement le laminer ; il ne va rien comprendre. Ceci, c'est moi qui te le promets. Triste de se rendre compte qu'il n'arrive pas à me cerner depuis que l'on se connait ... dit-il d'une voix sournoise
- Je te reconnais quand tu empruntes cet air de loup, tu ne comptes quand même pas lui créer des problèmes pour ces vétilles ?
- Des vétilles ?
- Bon, que comptes-tu faire ? demanda-t-elle en soupirant toute exaspérée
Sans répondre, il tâta les poches de sa poche et y extirpa son téléphone puis composa le numéro de son ami Baba et lança l'appel. Ce dernier est son ami aussi de longue date ; un gars qui travaille dans de sales affaires : très distingué dans la vente de cocaïne. Mais jamais il n'avait été chopé par la police, Amadou le soupçonnait de recourir à la magie pour sa protection car il était tout sauf un dealer discret.- Mon gars, ça fait un bail là ! Tout à l'heure, je t'ai cherché partout à l'école mais en vain.
- Je suis à la police frère, dit-il sous un ton sec.
- Quoi ? Tu fous quoi là-bas ?
- Passe chez moi ce soir je t'expliquerai, tu me dois un service encore.
Il raccrocha et resta cogitatif un moment en contournant des yeux le bureau qui semblait lui donner des vertiges.
- Tu m'énerves, sa mère. Qu'est-ce que tu manigances encore ? lança Mariama toute enthousiaste
- Astafiroulah* dit Aïssatou qui était choquée par l'insulte qu'elle avait prononcé.
Dakar commençait à lui donner des frissons ; tout était carrément diffèrent du milieu d'où elle venait. Les gens qu'elle rencontrait étaient tous différents de ceux qu'elle avait quittés ; Dakar était un lieu d'où la pudeur et la vertu ne se manifestaient pas ils semblent vivre dans leur propre monde. Elle se rendit compte que ses pensées se sont extériorisées comme d'habitude en voyant Amadou et la fille lui dévisageaient sans gêne.
- De quoi tu te mêles toi ? En plus t'es qui avec tes habits que même ma grand-mère a honte de porter ? grogna Mariama

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Vie d'ado
Roman d'amourLa description d'un roman revient aux lecteurs souhaitant partager l'oeuvre , de même aux élèves travaillant pour le résumé d'un roman afin de le présenter de manière brève à leur professeur. L'écrivain doit sauter la description et plonger direct...