Vie d'ado

III

Babacar Bass n'a pas pu supporter ce spectacle de voir sa copine se faire rouler une pelle de cette manière qu'il jugea provocatrice. Il n'arrivait plus à se contenir et se leva d'un bond puis l'extirpa des mains de sa copine et lui remit un cinglant coup de poing qu'il se vacilla un instant en finissant KO par terre, atterré. Loin d'être satisfait, il se jeta derechef sur lui et lui roua de coup de main tandis que les invités tentassent de les séparer.

-Bon Sang Babacar ! Quest ce qui tas pris ? cria Mayoula toute effarée

- Toi tu te tais tu n'as rien à dire

Avant même qu'il ne termine sa phrase, Ousmane et Bamba se précipitèrent et se ruèrent sur lui violemment à lui faire perdre souffle sauf Lamine qui sortit rapidement son smartphone de sa poche pour filmer le spectacle. Amadou en profita pour reprendre ses esprits en se relevant difficilement le cœur rempli par un courroux chronique. Il se dirigea vers Babacar qui était en train d'être massacré sans répit offert, et lui octroya une baffe rigoureuse qui manqua de lui faire décrocher la mâchoire. Pour asseoir sa vengeance, il se mit à le piétiner et à le frapper successivement de ses deux paires de Jordan par des coups qui pouvaient éclater une roche qui avait vécu pendant des décennies. Il sentit son bourreau qui commençait à respirer mal en lui suppliant de son regard pitoyable d'arrêter sans se départir de sa fierté. Mayoula se mit à pleurer de détresse et conjura qu'on le laisse.

-Ça t'apprendra à ne pas attaquer tout le monde sale connard, dit Amadou en crachant sur son corps de colère et lui asséna derechef un nouveau coup de pied qui l'acheva.

- Amadou, nom de Dieu arrête ; hurla Mariama toute effarée.

Il la dévisagea en guise réponse et tourna vers ses gars ensuite les manda de quitter les lieux. Ils s'engouffrent tous dans la voiture d'Amadou puis il démarra en trombe. Mariama tremblait, le corps de Babacar était au sol sans réaction et tous les invités semblèrent disparaître en quelques secondes. Elle s'approcha de Mayoula pour tenter de la rasséréner mais fut rebutée par son regard noir quelle posa sur ses yeux.

-Me calmer ? Mais c'est un deuxième round que tu veux ou quoi ? Tu ne me touches pas reste loin ! cria Mayoula

Mariama ravala sa salive même si elle sentit la moutarde lui montait au nez : le meilleur anniversaire dont elle se souviendra de tout le restant de sa vie. Ce n'était pas de sa faute tout cela se disait-elle. Le seul tort qu'on pouvait lui reprocher était d'avoir proposé à faire ce jeu pour donner une touche d'ambiance aux lieux. Si vraiment on pouvait appeler même ça de tort car c'était un jeu qui est normal et amusant que l'on faisait très souvent à l'occasion de toute rencontre entre jeunes pour faire passer le courant : Babacar n'avait pas à faire son jaloux puisqu'il avait une idée solide sur le concept de ce jeu. Elle s'affola encore de plus quand elle le vit gémir frénétiquement.

- Tige, appelle l'ambulance stp vite .

-C'est bien à moi que tu t'adresses là ? Bravo c'est çà seulement que j'attendais pour te dire au revoir je vais te laisser toute seule dans cette merde et pour être franc je souhaiterais que cela soit plus compliqué pour toi de façon que tu ne trouves pas de subterfuges . Maintenant où sont tes potes là, ces salauds ? Ils ont tiré leur épingle du jeu et te voilà ; je tai toujours avertie. Je rentre à la maison.

-Petit frère, tu ne vas pas me faire çà quand même ? dit-elle pitoyablement.

Prise d'une peur subite qui lui noua la gorge ; elle sortit vite de l'appartement et rentra chez elle en prenant un taxi. Le lendemain, elle sentit de lourdes gifles qui la martyrisèrent les joues en la faisant réveillée en sursaut. Elle se regarda en remarquant quelle s'était endormie avec sa robe devenue froissée, elle battit en quelques secondes encore ses paupières en voyant des baffes en éclair se jeter contre elle. Elle fit face au visage renfrogné de sa mère qui s'était redressé carrément le pagne prêt à la défoncer d'où aucune bribe de pitié ne se lisait accompagnée de son petit frère qui s'était croisé les bras.