JAKE

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A partir de demain on m'attribuera un micro pour que je puisse récolter le plus d'informations sur Dante, mais j'avoue que je n'ai pas vraiment hâte. Si j'ai fait ça, c'était plus dans le but de me racheter auprès de mon frère. Lorsque je l'ai vu s'éloigner, j'en ai fait de même, et à sa mort, on peut dire que j'ai comme qui dirait retourner ma veste... Je n'en suis vraiment pas fière, et j'en suis à redouter d'aller sur sa tombe. Je n'ai même pas assisté à l'enterrement, alors si j'y allais maintenant, peut-être serait-ce trop tard ?

Un vibrement me sort de ma réflexion, alors que j'observe la grille du cimetière depuis ma voiture garée sur le parking juxtaposé. Je souris en voyant le nom qui s'affiche sur l'écran : Nina. Peut-être faudrait-il que je la renomme ? Bébé ou Mon cœur ? Ou peut-être que je vais laisser Nina finalement...

- Salut toi, je te manque déjà ?

- Euh, je ne voudrais pas briser tes espoirs mais c'est Madeleine.

Oh. Mon. Dieu. La honte !

- Ah, euh, Madeleine, comment allez-vous ? Dis-je le plus gêné du monde.

- Bien, mais je pensais que Nina était avec toi.

- Non je l'ai laissé à l'hôpital il y a maintenant plus d'une heure, je réponds en vérifiant l'heure sur mon portable.

- C'est bizarre. J'ai été faire une course et quand je suis revenue elle n'était plus dans sa chambre, et son téléphone est encore là.

- Est-ce que vous avez vu avec les médecins ?

- Oui, et elle m'avait dit vouloir quitter l'hôpital mais elle voulait récupérer ses affaires à la maison, et elle n'y est pas, j'ai vérifié...

Moi qui m'étais avachi sur mon volant, je me relève vivement, pris par l'inquiétude.

- Je vais aller revérifier avec l'infirmière mais elle n'a pas pu se volatiliser comme ça !

- Tenez-moi au courant.

Je raccroche assez vite et compose le numéro de Sam, que j'ai enregistré par le téléphone de Logan.

- Samuel au rapport !

- Tu t'appelles Samuel ?!

- Yep. Pourquoi m'appelles-tu jeune padaone ?

- Nina. Elle aurait quitté l'hôpital en oubliant son téléphone, et elle n'est pas chez Madeleine non plus... Je commence à m'inquiéter...

- Maintenant que tu m'en parle, elle m'a demandé de la rejoindre dans un parc et au bout d'une demi-heure de retard je suis rentré chez moi... Mais peut-être qu'elle est avec ses parents, qui sait ?

Cette théorie m'apaise un peu, mais j'ai un mauvais pressentiment. Je ne sais pas, je n'ai jamais été aussi apeuré de perdre quelqu'un, et je ne veux pas qu'elle tombe entre les pattes de Dante et sa bande... et si ?

- Et si c'était le taré qui l'a enlevé ? Je m'écris en me cognant la tête contre le toit de la voiture.

- Aucune chance, ne t'inquiète pas.

- Qu'est-ce que tu en sais, il est peut-être dans la nature à l'heure qu'il est ! Je m'exclame de nouveau, en me frottant la tête de ma main libre.

- Non, je peux te l'assurer. Tu peux oublier cette théorie.

- Encore une fois tu n'en sais rien ! Il était peut-être là, tout ce temps, à la traquer sans que l'on s'en aperçoive !

Ma voix commence à monter dans les tours, et mon poing s'abat sur le volant, déclenchant le klaxon par la même occasion.

- Calme-toi, ok ? Nina me l'a dit elle-même : Il n'y a aucune chance pour qu'il soit encore là.

Je me détends un peu, mais je suis toujours aussi inquiet. Elle n'est pas avec Sam, ni avec les médecins, ni avec Madeleine... Où est-ce qu'elle est alors ?

- Je vais aller voir chez elle, et je te tiendrais au courant, d'accord ? Demande-t-il à travers le combiné d'une voix plutôt sereine.

Je murmure un vulgaire « oui », avant de raccrocher et de réfléchir. Il est déjà Dix-neuf heures, le soleil commence à tomber, et j'ai besoin de souffler... Peut-être qu'elle aussi ? Si elle avait eu besoin de se changer les idées, elle aurait pu penser à la même chose que moi !

Je remets le contact et fais démarrer la voiture. Je conduis assez vite vers chez moi, et une fois sur place, je troque mon jeans pour un jogging et prends mes écouteurs sur la commode. Je passe par derrière et cours par le trajet habituel : Le bois Omega, le sentier, le bois Duccan, et ensuite ce chemin en boucle. Mais après une dizaine de tours, il n'y a que moi. Alors je change de parcours. Je cours de Duccan à Saint John pour terminer dans la forêt de Morlo. J'entends un bruit strident à travers ma musique, qui est pourtant élevée. Je retire un écouteur, et je distingue plus nettement le bruit. Je marche à petits pas vers ce son inquiétant et à la fois intriguant. Aux dernières nouvelles cette partie de la forêt est interdite d'accès, et la barrière devant moi me le confirme : INTERDICTION D'ENTRER. ZONE D'EBOULEMENT. DANGER.

Je manque de trébucher sur une pierre mais je continue. Je n'ai jamais rien entendu dans ce coin, alors je veux aller jeter un œil par moi-même. Le sol est boueux, certains arbres sont arrachés de la terre, mais je ne vois nulle part de pierres prêtes à s'effondrer...

Le bruit s'intensifie à mesure que je me rapproche, et après quelques mètres, je distingue quelque chose au loin. Une maison ? On dirait plutôt un abri, comme pour couper du bois. Le bruit est maintenant si fort que je me dois de me plaquer les mains sur les oreilles, mais soudain, plus rien. Je jette un coup d'œil autour de moi, et rien. Le silence s'est abattu sur tout l'espace. Je continue alors ma traversée et au moment où je m'apprête à regarder par la vitre, une voix me fait sursauter.

- Bonjour !

Je me retourne instantanément, et découvre un homme immense. Il porte un tablier tâché d'un liquide rougeâtre, que je n'ose pas identifier, et une paire de gants noire en latex. Il me sourit de toutes ses dents mais je n'arrive pas à garder les yeux autre part que sur les taches qui parsèment son vêtement.

- Je peux t'aider ? Lance-t-il d'une voix rocailleuse, qui ne me rassure pas du tout.

- Je ne faisais que... euh, passer.

- Tu n'as pas vu l'écriteau ? C'est dangereux par ici, continue-t-il avec un sourire inquiétant.

- Non, je... J'allais partir de toute façon.

Il ne bouge pas d'un iota mais garde son regard encré sur moi. Il y a quelque chose chez lui qui m'interpelle, comme si je l'avais déjà vu auparavant... Je secoue la tête et fais machine arrière, tout en jetant quelques regards par-dessus mon épaule de temps à autres.

Une fois que j'ai atteint la barrière, un claquement retentit et le bruit reprend de plus belle.

Qu'est-ce qu'il fabrique là-dedans ?


VOULA 😂😂 BON j'espère que vous avez compris un peu ce qu'il se passait et puis aussi vous avez vu : Sam est la touche de bonne humeur du livre 😍 ah oui juste pour vous situez on en est à la page 99 de mon ordinateur 😌❤

Tell me the truth...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant