Tell me the truth...

NINA

Je me réveille avec une migraine horrible, dans une chambre que je ne connais pas. Mes yeux ont du mal avec le bleu ciel des murs, mais pourtant il semble faire nuit. Je me redresse et tire la couverture sur mes jambes pour me lever, mais une fois debout je me sens vaciller. Je retombe sur le lit et jure en silence. Lorsque je revois net je réessaye, et sors de la chambre. J'avance doucement dans les couloirs, tentant d'éviter quelques rencontres, mais je vois très vite de loin Jake assis sur un siège. Je me cache instantanément derrière un mur et respire lourdement.

Il est là...

Je sais que je suis à l'hôpital, cette odeur elle... pique les yeux ! Je vais devoir trouver un moyen de sortir d'ici, mais pas avec ces vêtements. Je porte une blouse, et en vérifiant, je n'ai rien en dessous... Pourquoi est-ce qu'ils m'ont tout enlevé ?!

Je rase les murs jusqu'à ma chambre, sauf que je me perds assez vite.

J'ai tourné à droite, puis à gauche et après... Et merde !

Je continue de chercher cette chambre mais je me cogne vite à quelqu'un.

-Mademoiselle ? Qu'est-ce que vous faite ici ?

La femme me regarde avec de gros yeux et tiens mes habits dans ses bras.

-Je... euh... Je me dégourdissais un peu les jambes, je tente avec un faux sourire.

-Très bien, maintenant, on va retourner dans votre chambre avec le médecin, et il vous fera passer ses examens.

Je traîne des pieds, et boude. Je ne voulais pas me faire attraper, et j'ai été prise la main dans le sac...

En arrivant dans la pièce, je vois un homme en blouse blanche, tenant des radios, et aussi une femme à ses côtés. Sur le moment j'ai peur de devoir affronter ma mère mais je reconnais bien vite la morphologie de Madeleine. Je suis soulagée de la savoir ici, mais une fois que je me rends compte qu'ils m'ont fait passer des radios, je me sens tout de suite moins bien.

-Je vous amène une fugitive, lance l'infirmière en posant mes affaires sur une chaise.

Je souris faiblement et m'installe sur le lit. Ils se tournent tous deux vers moi, la mine grave.

-Harper c'est ça ? Ta mère m'a dit que tu nous avais fait une petite crise de panique.

Quoi ? Harper ? Mais Madeleine n'est pas ma mère !

Celle-ci me lance un clin d'œil mais je ne comprends toujours pas.

-Alors Harper, est-ce qu'on peut discuter un peu ? Continue le médecin avec une drôle de voix.

Je hoche la tête et je commence à ressentir une boule dans mon estomac.

-On t'a fait passer quelques examens, et on a remarqué que tu as beaucoup de fractures, de lésions sur tout le corps. Est-ce que quelqu'un t'aurait affligé des violences physiques ? Tu ne dois pas avoir peur de le dire tu sais, tu es en sécurité ici.

Je secoue la tête, et il se pince les lèvres, tout comme ma soi-disant maman.

-Tu vois ça, m'indique-t-il avec son doigt sur l'une des radios, ça montre que l'os a été cassé, et qu'il a cicatrisé tout seul, on a donc cette marque parce que tu ne t'es pas rendu à l'hôpital. D'ailleurs, tu as plusieurs cas comme cela, et puis des cicatrices plutôt profondes au niveau du dos, du ventre, des cuisses... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais ça remonte il y a assez longtemps pour que je te confirme qu'elles ne puissent plus partir.

Je lève les yeux vers le plafond, déçue de cette affirmation, car j'espérais un jour me débarrasser de ce souvenir permanent de mon calvaire.

-Tu devrais nous parler Harper. Je sais que tu as dû souffrir mais c'est fini maintenant, finit-il par dire en sortant de la chambre, me laissant seul avec Madeleine.