Chapitre 5

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Chapitre de transition !

En rentrant chez elle le soir même Harleen s'assit sur son fauteuil trop petit avec la profonde impression qu'elle n'était pas satisfaite. Elle tiqua et ronchonna en prenant son carnet pour essayer de décrire toutes les impressions qu'elle avait ressenti dans la journée, les expériences qu'elle avait retenu.

Et le problème était bien là : les expériences n'étaient pas à la hauteur de ce qu'elle avait attendu comme émotions, comme ressenti, les sentiments n'étaient pas présents. Frustrée, elle laissa tomber le carnet et le stylo pour trouver quelque chose à manger. Elle en avait même oublié de regarder son téléphone. Elle s'en empara alors et découvrit quelques messages et un appel manqué de sa mère.

Le premier message était ce même garçon, qui l'avait accostée quatre ou cinq jours plus tôt, Curtis, et qui la relançait pour un autre rendez-vous. Son insistance la fit sourire, mais elle lui répondit qu'elle ne pourrait pas le revoir avant un certain temps, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'elle ne voulait plus le revoir du tout. Elle détacha ses cheveux pour libérer sa tête et laissa de côté son indifférence pour le jeune homme.

- C'est mignon, dit-elle avec sarcasme.

Elle avait essayé de s'y intéresser, pour ne pas passer à côté de quelque chose, pour essayer ce que faisaient les autres filles qui l'entouraient. Elle avait eu une première relation amoureuse, à seize ans. C'était tard, par rapport à d'autre, mais ça n'avait pas marché. Harleen pouvait être adorable, tout à fait gentille, mais elle ne l'avait pas aimé. Ses discussions principales concernaient sa passion pour l'informatique, et elle avait vite fait de s'en lasser.

Sa seconde relation était plus récente, un an plus tôt environ. Le garçon qu'elle avait choisi était très beau, et elle s'était rapprochée de lui pour une seule chose : essayer ce que les autres filles avaient déjà tenté, et coucher avec lui. Mais elle comprit qu'elle avait tenté pour rien, après avoir mentalement comparé cette expérience avec celle de sa première et dernière cigarette.

Agacée, elle posa sa tête sur sa main, et mit ses écouteurs sur ses oreilles pour ne plus avoir à y penser. L'esprit libéré, Harleen se laissa tomber sur le fauteuil pour s'endormir tranquillement.

***

Le lendemain, Harleen ne fit rien de ses frustrations de la veille, et laissa de côté le sentiment d'inutilité et de stagnation qu'elle éprouvait. Ça ne faisait qu'un jour, après tout. C'est cependant au bout du second jour que son impatience se confirma. Le même Brenton, qui était compétant mais aussi un « idiot de première, qui n'a aucune considération pour ses patients, et qui mériterait d'être humilié publiquement » avait-elle expliqué à sa mère, ne lui permettait pas de s'épanouir parfaitement dans son aventure. Ce n'est qu'au troisième jour...

- Harleen ? entendit-elle dans son dos alors que le coin de l'asile où elle se trouvait était calme.

Le directeur l'appelait, la tête sortie de son bureau.

- Oui ?

- Vous pouvez venir, s'il vous plaît ?

Elle hocha la tête, et se dirigea vers lui, avant qu'il ne la laisse entrer.

- Carrie Huffman est venue me parler de vous, à propos de vos préférences, et d'un café renversé dans un lavabo, commença Jeremiah.

Harleen eut un rictus, et elle s'assit lentement sur le fauteuil en face du directeur.

Se mettre en position de faiblesse.

- Brenton ne m'accompagne pas assez bien, je trouve, osa-t-elle directement sans regarder monsieur Gray, l'air presque farouche. Je voudrais un véritable accompagnement, qui puisse m'aider pour poursuivre mes études. Je sais bien que je suis ici par chance, mais je voudrais justement pas passer à côté.

Flatter.

- Ça fait à peine deux jours que je suis dans votre établissement, et je suis vraiment impressionnée par son fonctionnement, et la façon dont vous le gérer.

Faire une pause, le laisser apprécier.

Reprendre. Du pathos.

- Mais j'avoue que je ne me sens pas à ma place ici, enfin, ça fait très peu de temps que je suis là comme je le disais, mais Brenton ne me laisse pas assez m'intégrer, et il ne m'explique pas réellement comment il fonctionne...

Étendre les courtoisies.

- Je ne remets pas son travail en question, votre personnel est vraiment compétant. Mais je voudrais qu'on m'accompagne réellement et qu'on me montre comment fonctionne l'établissement, pourquoi pas rencontrer certains des patients... des docteurs comme Carrie seraient nettement plus adaptés, je pense.

Elle se força à tordre ses doigts, pour communiquer une certaine gêne et un peu d'hésitation, les épaules légèrement voûtées, et la tête penchée en avant.

Et la touche finale.

- Enfin, j'espère que vous comprenez ce que je veux dire, ne vous méprenez pas...

- Non, non, non, Harleen, je comprends tout à fait vos demandes, qui me paraissent légitimes, coupa Jeremiah en la regardant aussi peu sûre d'elle sur son siège. Et... votre explication pour le café ?

Harleen souffla de rire, et aborda un sourire discret pour lentement lever ses yeux bleus sur le directeur, lunettes retirées.

- Juste une mauvaise blague, expliqua-t-elle en levant légèrement son épaule droite en faisant courir ses mèches blondes dessus.

Jeremiah rit légèrement et prit note de ce que disait Harleen. Il l'observa un instant et lui assura ensuite qu'il ferait en sorte que dès le lendemain, Carrie la prenne avec elle pour les consultations, même s'il ne pensait la faire participer si tôt, à cause de son âge et de son petit niveau d'étude dans le domaine. Que, cependant, il avait eu vent de sa réaction de la veille, lorsqu'elle avait empêché le patient de se couper la langue, et qu'il voulait bien lui accorder cette grâce. Mais Harleen n'écoutait pas ses confidences et ses explications.

C'était si simple. Manipuler, faire croire, donner des impressions, des ressentis. Pourquoi personne ne lui en donnait, dans ce cas ?

Elle sortit du bureau quelques secondes après, pour terminer sa dernière longue journée avec Brenton. Il la prenait partout avec lui, la trainait à l'infirmerie, pour qu'elle le regarde soigner les patients. A croire qu'il n'avait vraiment pas apprécié le coup du « café frappé ».


Oui CHAVOUE cet update arrive rapidement après le dernier, mais en fait j'ai envie d'inscrire cette fiction aussi aux Wattys, et il faut un minimum de 5 chapitres, donc vuele x)

This Freakin' Girl (Jerome Valeska X Harley Quinn) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant