This Freakin' Girl (Jerome Valeska X Harley Quinn)

chapitre 20

Le reste de l'après-midi, Harleen se mit en quête d'informations. Télévision, ordinateur, radio, peu importait. Mais il n'y avait rien de tout cela, si ce n'est un seul téléviseur dans le salon. Téléviseur qui avait été dépouillé de tous ses câbles, et donc impossible à allumer.

C'était clair : on ne voulait pas qu'elle ait accès aux médias. Ou à l'extérieur, tout simplement ? Elle se mordit la lèvre inférieure et fit le tour des couloirs pour trouver la porte de sortie, qui était fermée à clef, et très épaisse. C'était certain : pas de contact avec l'extérieur, ça paraissait logique.

Afin de tout vérifier, elle rejoignit la pièce où elle avait été attachée par Jerome. L'interrupteur se trouvait à l'extérieur, il avait vraiment pensé à tout en la mettant la dedans. Elle alluma donc la lumière pour la redécouvrir. Elle était plus petite que ce qu'elle avait imaginé, y était toujours installé la chaise sur laquelle elle avait été tenue immobile, reposait non loin le cadavre de l'homme qu'elle croyait avoir seulement assommé. Et c'est à ce moment là qu'elle se rendit compte qu'elle avait tué quatre hommes en moins de vingt-quatre heures.

Elle croisa instinctivement ses mains sur sa poitrine, pour planter ses ongles dans ses bras nus, et s'assurer que son être était toujours bien présent, mouvement qui la renvoyait automatiquement dans son intériorité. Action qui lui permettait de se rassurer, afin de bloquer sa pensée. Pensée ?

Harleen se rendit aussi compte qu'elle ne réfléchissait plus, du moins, plus comme elle avait l'habitude de le faire, ce casse tête infernal qui l'empêchait de voir les choses réelles correctement. Elle avança vers les photos accrochées au mur, froissées pour la plupart à cause des luttes de la veille. Les photos n'avaient pas été prises dans cette pièce, et aucun endroit de l'appartement ne lui en rappelait le décor. Ce dernier lui était tout à fait inconnu, vraiment très étroit et fade.

Les photos montraient plusieurs étapes : sur les premières, Harleen était entièrement vêtue, de la même façon qu'à l'asile. Puis, le chemisier qu'elle portait avait été ouvert sans précaution sur sa poitrine et son soutien-gorge. Ensuite son pantalon fut retiré, et laissée ainsi en sous-vêtements. Enfin, il y avait même des photos d'elle assise sur la chaise, sans aucune défense. Sur quelques images, Jerome – ou elle pensait que c'était Jerome – avait agrandi ses lèvres au feutre rouge directement sur le papier imprimé. Sur certaines, il lui tenait la tête ou la gorge, la forçait à sourire en tirant le coin de ses lèvres avec deux doigts.

Donc ils avaient quitté Arkham dans une sorte de camion, et il en avait profité pour la photographier afin de la perturber encore plus lors de son réveil. C'était indéniable : Jerome avait le sens de la théâtralité. Elle lança un regard circulaire, mais ne trouva aucune trace de ses vêtements et son téléphone était tout à fait disparu.

- Merde, soupira-t-elle pour elle-même.

Elle se dirigea vers une des pièces qu'elle avait déjà ouverte, un grand bureau qui avait dû appartenir à quelqu'un qui de très important. Elle l'ouvrit prudemment, pour ne pas attirer l'attention ; les maniaques et Jerome étaient invisibles, ce qui ne signifiait rien de bon.

Sur la pointe des pieds, elle entra dans la pièce, retenant sa robe entre ses mains pour ne pas l'entendre se froisser dans le vide. Elle sourit discrètement en voyant qu'un téléphone filaire était posé sur le bureau. Elle ne prit pas la peine de faire le tour du meuble et tourna directement le téléphone vers elle pour composer le numéro de sa mère.

Il fallait au moins qu'elle lui dise qu'elle allait bien. Elle réfléchit un instant pour être sûre des chiffres qui le composaient. Elle connaissait par cœur tous les numéros qui composaient sa liste de contact, bien sur ils n'étaient pas nombreux, mais elle avait ce don pour retenir les suites de chiffres. Mais, à peine eut-elle commencé à taper sur le clavier, qu'elle entendit la porte s'ouvrir derrière elle.