VI - Ténacité récompensée

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« Je peux tout vous expliquer » tentais-je d'une petite voix.

« Il n'y a rien à expliquer ! Tu es une inconsciente ! Tu ne peux pas toujours compter sur la chance ! Il n'y aura pas quelqu'un ou un miracle pour te sauver à chaque fois ! » railla-t-il furibond.

Je n'ose pas protester, je sais parfaitement que je suis en tord... Pourtant mes intentions ne sont pas mauvaises. Même si je crains qu'il n'en a que faire...

« Je vous prie de m'excusez... » lui dis-je en soutenant son regard empli de colère et d'inquiétude.

« C'est la dernière fois que je te surprends à risquer ta vie inutilement. Me suis-je bien fait comprendre ? »

« Oui monsieur, je vous le promet. »

Il semble s'interroger.

« Monsieur ? » ajouta-t-il.

« Je suis navrée mais je ne connais pas votre prénom »

Son regard se mis à me fixer, il a prit conscience de nos identités secrètes l'une pour l'autre.

« Je m'appelle Charles, comment t'appelles-tu gamine ? »

« Lisa, Lisa Annélia »

Il ne rajouta rien. Je ne peux cacher ma joie de partager ainsi ce petit rien. Je connais enfin le nom de mon sauveur. Ce dernier a d'ailleurs repris son activité. Il s'est dirigé vers sa hache. J'aimerais lui apporter mon aide, mais je crains qu'il s'emporte. Peut-être est-ce un moment de privilège, qu'il n'aime partager qu'avec la nature. En venant j'aurais alors troubler sa quiétude, son besoin de se ressourcer. Cependant je m'était promis de l'aider dans ses tâches quotidiennes. Je ne peux me résoudre à le laisser faire cette sale besogne seul.

« Excusez-moi, puis-je vous aider Charles ? »

À l'entente de son prénom, il paru surprit, il en lâcha son outil. Qu'ai-je fait encore ? Sans rien dire il se ressaisit.

« Que veux-tu qu'une gamine aussi frêle puisse faire pour m'aider ? C'est un boulot d'homme voyons, pas de fillette. Retourne te mettre au chaud. Je ne devrais plus tarder de toute façon. Encore quelques bûches à fendre et je viendrais les apporter au chalet. Rentre. Tu ne feras que me faire perdre mon temps.»

Il a beau me dire toutes ces choses machiste il ne gagnera pas. Alors comme ça il devra les ramener après, je vais m'occuper de cela ! Sans rien dire je pris l'écorce et la tira vers les bûches que Charles avait déjà pris soin de couper. Je les amassa sur mon nouveau chariot improviser, et commença à les haler vers le chalet. L'extrémité de l'écorce remonte légèrement ce qui me permet de garder le contenu à l'intérieur. Sinon il se serait déjà échapper avec toutes ces bosses sur mon chemin. La neige facilite la glisse de l'écorce ce qui n'est pas pour me déplaire. L'homme à tord de me traiter comme une incapable même si il a raison sur ma condition physique.

J'ai plus de détermination qu'il ne peut l'imaginer !

Il ne s'est rendu compte de rien trop occupé à reprendre son travail. Sans perdre de temps je continue de tirer de toute mes forces. Je vais tracter jusqu'à trouvé une pente un peu moins raide ! Les minutes s'écoulent tout comme mes forces. Je mentirai si je disais que je n'avais pas déjà pensée à laisser ce chargement ici au milieu de nul part... Je finis par trouver un petit chemin ce dernier est dissimulé par la neige, pourtant il se laisse deviner facilement. J'entreprend alors de le suivre jusqu'à son sommet. Quelle ne fut pas ma surprise d'arriver pile devant la maison de Charles. Je gravis les quelques mètres qui me sépare du seuil de la maison et m'assois exténuée. Je manque vraiment d'entrainement... Mon père refusait de nous faire participer à cette tâche l'ayant qualifier de « dangereuse »,  je dirai plutôt « exténuante »... Mes mains me lance atrocement mais je ne prends pas le temps de m'attarder sur ce détail, je ne pourrai être fière de moi qu'une fois ma tâche accompli ! J'ouvre la porte du chalet et pousse l'écorce devant puis la soulève afin de répandre son contenu à l'intérieur. Je m'empare de ma luge de fortune pour la poser contre la façade de la maison. Puis je rentre, une fois la porte fermée j'enlève mes bottes. Il vaut mieux éviter de salir le sol. Je m'empare des bûches une par une que je dispose soigneusement à l'emplacement prévu. Un joli monticule tenant dans un équilibre quasi parfait s'est créé. En somme il faut sortir la bonne bûche, impossible d'être trop audacieux ou tout viendrai à s'écrouler. La dernière ! Je me dirige pour la énième fois vers la porte pour finalement m'emparer de l'ultime bûche. Je me pencha au-dessus du tas afin de la poser le plus délicatement possible. Quand la porte s'ouvrit à la volée, la bûche m'échappa des mains. D'un geste habile je rattrapai la fugitive. Il s'en est fallut de peu ! Je terminai mon chef d'oeuvre est la disposa au sommet de cette pyramide de bois.

"Gamine, euh, Lisa pourrais-tu m'aider s'il te plait ?"

"Bien-sur !"

Je me dirige vers la porte pour la fermer.

"Merci. Tu as réussi à tout ramener !?" s'étonna-t-il.

Pour toutes réponse je me mise à lui sourire de toute mes dents, fière des efforts et de la volonté dont j'avais fait preuve.

"Ce que tu peux être têtue toi alors... Tu n'es pas raisonnable. Mais j'imagine que c'est ce qui t'a sauvée de la mort."

À l'entente de cette phrase je me figea, j'avais complètement oublié. Comment avais-je réussi à survivre au froid de la glace.

"Petite, je vois bien que tu cogites, je répondrai à tes questions une fois que l'on en aura finit avec tout ça ! Si tu veux tu peux aller te reposer dans la chambre, tu as déjà bien travailler."

"Ne vous inquiétez pas pour moi ! Je veux continuer à vous aider !" affirmais-je.

Il se pencha afin de déposer ce qu'il tenait entre ses bras puis ôta ses chaussures. Je saisi une bûche et créa un tas à côté du précédent. La deuxième pyramide s'est construite en un rien de temps ! Le fait d'être deux dois y jouer pour beaucoup !

"Merci Lisa ton aide m'a été précieuse ! Je vais alimenter le feu alors décale toi, une braise pourrais s'échapper. Je n'aimerais pas qu'elle atterrisse sur toi !"

Je m'écarte alors afin de le laisser opérer. Je m'assois dans le canapé, d'ici je peux voir comment il procède. Je pourrai l'aider la prochaine fois. Il referma la porte de l'insert pour finalement s'asseoir à mes côtés.

"Vas-y petite, dit moi ce qui te fait t'interroger."

"J'aimerais savoir... Comment vous avez fait pour me sauver ?" le questionnais-je.

" Je t'ai entendu hurler alors que je coupais du bois. J'ai couru vers l'origine du son, j'ai alors trouvé ton sac suspendu à des branches. Je l'ai récupéré et j'ai continué dans la direction des bretelles. Je suis arrivée devant le lac. C'est la que je t'ai vu. Seule, prise au piège par la glace au centre des fissures de cette dernière. J'ai vu un morceau de papier s'envoler, au début je ne savais pas ce que c'était puis j'ai entendu la glace se briser. Je me suis précipité vers toi pour finalement saisir ta main... Tu n'imagines pas à quel point les choses étaient graves. Tu serais tombée un peu plus loin ... je n'aurai pas pu te sauver... Je t'ai hisser hors de l'eau. J'étais persuadé que tu étais morte d'hypothermie... Je t'ai recueilli et mise devant la cheminée, sous des tonnes de couvertures. J'ai été dehors pour récupérer la feuille, curieux de son contenu. En revenant je t'ai vu tremblé, je ne sais pas comment ton corps a pu résister à de telles conditions... C'était un miracle. Tu étais en vie."

Mon attention est pendu à ses lèvres et le ton grave qu'il a prit. Je ne sais ce qui m'a permis de survivre. Peut-être le fait de subsister dans le froid depuis une semaine... Ou tout simplement mon envie de vivre.

Ballade NocturneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant