XII - Première terreur

39 7 10
                                    


Tant de haine. Des frissons parcourent mon échine, cet établissement ne présage vraiment rien de bon. Entre cette mère et sa fille je ne saurai dire qui je redoutes le plus... Elian a raison il faut que je m'enfuis au plus vite.

« Lisa, tu m'écoutes ? » s'offusqua Elian.

« Pardon Elian tu disais ? J'étais perdue dans mes pensées... »

Je ne peux tout simplement pas l'inquiéter à nouveau à cause de cette fille, sa mère le préoccupe déjà bien assez.

«  Tu n'es pas possible ! Je te demandais si une activité t'intéresserais. Autant profiter de la salle, dit moi ce qui te ferait plaisir ! » dit-il avec entrain.

Son sourire est rassurant, il ne perd pas sa joie très longtemps. Je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour. J'aimerais le remercier pour tout ce qu'il a fait et a essayé de faire pour moi, j'aimerais jouer du piano pour lui.

« Suis-moi ! Je vais te montrer de quoi je suis capable ! » dis-je déterminée.

Il paraît tellement surpris et perdu qu'un léger rire m'échappe. Finalement tout n'est pas si sombre à l'orphelinat de la Rose. Je pris place sur le siège devant le magnifique piano à queue noir. Quant à Elian il s'accouda à ce dernier me regardant d'un air dubitatif. J'imagine qu'il s'attend à des maladresse de ma part voir un fiasco complet. Je lui souris, quel partition vais-je lui jouer ? Soudain je me remémore la présence d'une bibliothèque dans le coin de la pièce, je me lève et part en quête d'un livre contenant des partitions. Une fois trouvé je regagne le banc et ouvre le livre au hasard sur une double page. Se sera « Rêveries » une pièce de Robert Schumann. Mes agissements ont encore un peu plus perturbé mon ami. Sous son regard douteux je commence à jouer. Je connais déjà cette partition par coeur je peux donc la jouer en fermant les yeux. Une fois achevé j'ouvre les yeux et découvre ceux d'Elian admiratif, puis des applaudissements prennent place au silence que j'ai laissé. Surprise, je me retourne et découvre plusieurs enfants de l'orphelinat présent ainsi que la directrice.

« Je ne m'attendais pas à ça... » chuchota Elian.

« Et bien ma chère Lisa, vous nous avez caché un tel talent ! Je suis ravie d'accueillir une aussi jeune pianiste dans mon enceinte. Veuillez me suivre s'il vous plait. Quant à vous tous, n'oubliez pas qu'il est l'heure du couché.»

Sans un mot je suivis madame Summa, je me retourne une dernière fois et découvre Margaux collée à Elian tandis que ce dernier ne détache pas son regard du mien. Malheureusement la porte finit par se mettre en travers de nous. La directrice reste bien silencieuse, je me demande ce que j'ai encore fais pour réveiller son courroux... J'espère que l'épisode du retard est passé. Nous sommes arrivées devant une porte qu'elle ouvre sans ménagement puis me laisse entrer avant de la refermer derrière nous. Elle nous a emmené dans ma chambre.

« Bien ma chère. Pourriez-vous m'expliquer les raisons de votre retard ? »

« Je suis désolée madame, mais ... Elian n'avait pas eu le temps d'approfondir sur ce sujet et... Je n'étais pas sûre du chemin à emprunter. »

À ces mots le regret s'empare de moi, je le sens au plus profond de moi que je n'aurais pas dû écouter Elian, je n'aurais pas dû le vendre à ce monstre.

« Bien. Dans ce cas j'aurai une discussion avec lui, nous en resterons là pour cette fois. Que je ne vous y reprenne plus. J'ai une requête à vous soumettre. Pourriez-vous jouer du piano lors de nos réunions ou encore les soirées de charité que je donne ? » me dit-elle déjà triomphante.

Ballade NocturneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant